Port-au-Prince, 15 octobre 1789. 1 p. in-4 (25,5 x 20 cm) ; en feuille.
Création d’une nouvelle compagnie de Dragons mulâtres à Saint-Domingue. Les Dragons mulâtres étaient une milice composée de mulâtres libres ; faisant fonction de maréchaussée, elle était essentielle au maintien de l’ordre dans la colonie. Compte tenu du climat d’effervescence qui régnait alors, le gouverneur décida de créer une nouvelle compagnie. Pour cela, il envisagea de prendre des hommes dans une compagnie d’infanterie de Port-au-Prince commandée par Gaudé, mais celui-ci lui répondit négativement en évoquant la question de l’entretien des chevaux : « Il se trouvera assez de sujets […] sans qu’il soit besoin de toucher à ma compagnie d’infanterie, étant composée presque toute de sujets qui sont en ville où il n’est pas possible qu’ils puissent entretenir des chevaux très dispendieux lorsque comme icy il n’y a point de savanes communes, si quelques-uns d’eux sont forcés ou séduits par des commandants pour y entrer, il résultera que dans les temps secs ils perdront leurs chevaux […]. Il y aura une compagnie de Dragons sans Dragons ainsi qu’il est cy-devant arrivé, motif qui a par deux fois occasionné la réforme de cette compagnie, ce qui n’aurait pas lieu si on n’y incorporait que ceux qui sont habitans ou économes, seuls assurés de pouvoir entretenir des chevaux… ». Issu d’une importante famille de la noblesse provençale, Louis-Antoine de Thomassin, comte de Peynier (1731-1809) fut nommé, le 1er juillet 1789, gouverneur de la partie française de Saint-Domingue. Arrivé le mois suivant dans la colonie, il resta en fonction jusqu’à la fin de 1790, ayant à affronter une situation politique de plus en plus troublée. L’auteur de cette lettre était peut-être apparenté à Joseph Gaudé, négociant, propriétaire d’une caféterie et résidant à Port-au-Prince (source : Colons de Saint-Domingue, sur le site domingino.de).