Paris, L.G. Michaud, Delaunay et Dentu, février, 1815
In-8 (20 X 13 cm), 108 pp., Cartonnage papier marbré, dos lisse janséniste, pièce de titre maroquin vert, tranches marbrées (relié vers 1900). Édition originale. Étienne Bourgevin Vialart, comte de Saint-Morys, fils d'un conseiller à la grand'chambre du Parlement de Paris, naquit dans cette ville en 1772 et fut élevé avec le plus grand soin sous les yeux de son père qu'il suivit dans l'émigration en 1790. Il épousa, à Coblentz, en 1791, la nièce du Ministre Calonne; et il servit, à la même époque, comme simple volontaire dans la légion de Mirabeau: il fit, en qualité d'aide-de-camp du Maréchal de Broglie, la campagne de 1792, et continua dans les années suivantes à servir dans l'armée de Condé. Après le licenciement, il voyagea en Suède et en Russie ; et il recueillit dans ces contrées des observations précieuses pour les arts et l'histoire naturelle, qu'il alla publier en Angleterre, sous le titre de Voyage pittoresque de Scandinavie, Londres, 1802, in-4º, fig. Il revint, en 1803, à Paris, où sa mère n'avait pu conserver d'une fortune considérable que de faibles débris, échappés aux spoliations révolutionnaires. Compromis dans l'affaire Georges Cadoudal, en 1804, par suite de ses liaisons avec MM. de Polignac, il fut emprisonné à la Force, puis mis en surveillance à Houdainville près de Beauvais où son père avait bâti un très-beau château, dont il ne restait que des ruines. Ce fut alors, pour le comte de Saint-Morys, une grande faveur que d'obtenir la restitution d'obtenir la restitution d'une faible partie du terrain que son père avait possédé. L'autre partie était vendue ; et l'acquéreur lui disputa bientôt ce que les autorités de ce temps-là elles-mêmes avaient restitué. Il en résulta pour lui une discussion qui a fait le malheur de sa vie et qui enfin a été la cause de sa mort. Le 31 mars 1814, le comte de Saint-Morys fut du petit nombre des habitants de Paris qui contribuèrent si efficacement, par leur zèle, au rétablissement du trône des Bouchons. Le roi le nomma, dans la même année, sous-lieutenant de ses gardes, puis lieutenant et maréchal-de-camp. Il ne recouvrira rien de l'immense fortune de son père : mais les Bourbons avaient recouvré leur trône et il était au comble de ses voeux. Personne ne se soumit plus franchement à la constitution qui fut donnée par le roi ; et personne n'en accepta plus sincèrement toutes les conséquences. Admirateur passionné des lois anglaises, il manifestait, quelquefois, dans sa conversation, des opinions politiques qui ne plaisaient pas toujours à ses amis. Ce fut dans de tels principes qu'il publia en 1815, un petit écrit contre la traite des nègres, et, peu de jours après, ses Aperçus sur la politique de l'Europe et l'administration intérieure de la France, un 8º. Cette dernière brochure venait de paraître lorsque l'auteur fut obligé de suivre le roi à Gand. Il commanda dans la retraite un détachement des gardes-du-corps, et montra beaucoup de fermeté. Lors du retour, il fut un des premiers officiers de la maison du roi qui rentrèrent dans Paris ; il vint lui-même, dès le 8 juillet, faire placer le drapeau blanc sur le château des Tuileries. Après l'ordonnance du 5 septembre 1816, qui prononça la dissolution de la chambre des députés, Saint-Morys se rendit au collège électoral de son département, à Beauvais, avec l'intention, qu'il ne cacha point, d'y voter pour M.- de Kergorlay, que repoussait le ministère. C'est à cette circonstance que l'on a ensuite attribué ses malheurs. Ce qu'il y a de sûr, c'est que le prince de Poix, son capitaine, son capitaine, le menaça par écrit, de destitution, s'il ne votait pas pour le candidat ministériel, et que, bientôt après, l'acquéreur de ses biens, avec lequel il avait eu des démêlés qui paraissaient assoupis, recommença des attaques et des insultes auxquelles le comte de Saint-Morys répondit comme devait le faire un militaire, homme d'honneur. Il satisfit à tout ce que sa position et son rang exigeaient (Michaud. Bibliographie universelle).
Paris : imprimerie de L.-G. Michaud, avril 1814 In-8, 12 pages. Reliure à la Bradel moderne, dos lisse.
Première édition. Le comte de Saint-Morys (1772-1817) fut maréchal de camp, lieutenant-général des armées et lieutenant des gardes du corps de Louis XVIII. Dans ses Aperçus sur la politique de l'Europe, et sur l'administration intérieure de la France, publiés en 1815, il consacre un chapitre à l'abolition de la traite des noirs. Quérard VIII, 359.
[Louis Belanger] - Comte de Étienne Bourgevin Vialart de Saint-Morys (non indiqué dans le livre)
Reference : 026
(1802)
Voyage pittoresque de Scandinavie Cahier de vingt-quatre vues, avec descriptions du Comte de Étienne Bourgevin Vialart de Saint-Morys (non indiqué dans le livre) G. Dufour, libraire (non indiqué dans le livre) en 1802. Les Planches sont exécutées à l'Aquatinta, et seront retouchées au Lavis, seulement pour les Souscripteurs. Le livre est illustré de vingt-quatre vues de Louis Belanger, gravées par J. Mérigot . Le livre mesure 23x28 cm et pèse 0,700 kg pour 24 pages + planche. Reliure d'éditeur cartonnée. Le livre est en très bon état, 2 pages cousus au mauvaise endroit par le relieur sans grosse conséquence.
"Avertissement. Frappé par les beautés pittoresques que présentent la Suède, la Finlande, la Norvège et la Laponie, qui, sans être inférieures à celles qu'on admire en Suisse, ont de plus l'avantage d'exciter la curiosité par la différence extrême du caractère de leurs paysages, j'ai formé le plan de donner des vues, accompagnées de descriptions, de ces pays que j'indique collectivement par le nom de Scandinavie. Les desseins originaux de ma collection, qui, la plupart, ont été faits sous mes yeux, sont tous l'ouvrage d'artistes du premier talent; et leur exactitude est telle que celui qui n'est pas à portée d'étudier la nature elle-même, mais seulement ses imitations, peut entièrement se fier à celles-là. Je dois prévenir que, quoique mon ouvrage porte le titre de Voyage Pittoresque, il est cependant extrêmement différent des livres qui ont paru sous cette dénomination. Plus étendu, sous certains rapports, que ces ouvrages, il est destiné, non-seulement à contenir des observations sur le caractère du pays en général, et sur celui de chaque scène en particulier, mais aussi l'analyse de toutes les sensations que fait éprouver à notre âme la vue des paysages, celle des productions de l'architecture, de la peinture, de..."