Sceaux, Jean-Jacques Pauvert, 1954. In-12 (185 x 120 mm), 2 ff. bl., 2 ff. n. ch., XX pp., 1 f. n. ch., 245 pp., 2 ff. n. ch. Box noir, plats ornés de deux montages photographiques différents, chacun organisé autour d’une figure féminine à la poitrine dénudée et suggérant un enchevêtrement de corps à quoi se mêlent des fragments de visages, le tout mosaïqué dans un ovale “rayonnant” de box et recouverts d’une résille fleurie semblable à un bas noir, dos lisse, titre doré avec le d apostrophe inscrit dans le O à la façon d’un monogramme, tête dorée, non rogné, couvertures et dos imprimés jaunes conservés, étui bordé (J. D. Miguet 1966).
Rare édition originale de ce célèbre roman érotique. Un des 480 exemplaires sur vergé (venant après 20 exemplaires sur Arches) ; celui-ci n° 96. Exemplaire présentant au titre le fleuron heptagonal dessiné et gravé en sanguine à l’eau-forte par Hans Bellmer. Ce fleuron n’a été imprimé que sur un tiers du tirage. C’est seulement en 1994 que cet ouvrage fut officiellement reconnu par Dominique Aury, autre pseudonyme sous lequel se dissimulait l’essayiste, traductrice, éditrice et poète Anne Desclos (1907- 1998). Ce roman fut inspiré à l’auteur par la relation amoureuse qu’elle entretenait avec Jean Paulhan, auteur de la préface. Pour combler la distance que mettaient entre eux les vacances et les week-ends, elle prolongea sur le papier leur liaison secrète. Jean Paulhan l’encouragea à poursuivre son récit et l’ouvrage fut achevé en 1951. Le texte fut refusé par Gallimard - ironique, quand on sait que Dominique Aury fut membre du comité de lecture ! - puis abandonné par René Defez des Deux Rives à Jean-Jacques Pauvert, lequel put ainsi publier l’un de ses premiers best-sellers. L’auteur affirmera avoir choisi son pseudonyme en hommage à Pauline Borghèse et à Pauline Rolland. Très bel exemplaire dans une remarquable reliure photographique de Jean-Paul Miguet.