Guadalajara, Jalisco, 1980, 2 vols. in-4, br., 126-126 pp., nombreuses ill. en noir, bilingue espagnol-anglais. Bon état général.
Les Huichol, sont un peuple indigène vivant dans la Sierra Madre occidentale au centre-ouest du Mexique. Ils parlent le huichol, une langue de la famille uto-aztèque et se dénomment eux-mêmes les wixárica, ce qui signifie « les fils de dieux » dans cette langue. Leur spiritualité implique traditionnellement la collecte et la consommation de peyotl (Lophophora williamsii), un cactus qui possède des effets hallucinogènes en raison de ses alcaloïdes psychoactifs, comme la mescaline. Ils sont consommés dans le cadre d'un rituel codifié impliquant chants, lamentations et contacts avec le monde des ancêtres. Au début du XXe siècle, en Europe, Aleister Crowley met en scène une version théâtrale des Mystères d'Éleusis de la Grèce antique en proposant aux spectateurs une boisson à base de peyotl afin de leur permettre de mieux percer les mystères. Plusieurs écrivains ont écrit sous l'influence de la mescaline issue du peyotl, notamment Antonin Artaud, Aldous Huxley et Stanisław Ignacy Witkiewicz. Le poète Henri Michaux l’expérimenta (dans l’écriture et le dessin) sous le contrôle du psychiatre Olivier Loras, il en tire un bilan assez négatif dans quatre livres aux titres évocateurs (Misérable Miracle, Connaissance par les gouffres...). Mais c'est surtout pour Charles Duits que la découverte du peyotl, en 1956, joua un rôle essentiel dans sa vie, son écriture et sa quête de la connaissance, le peyotl, « illimiteur de conscience », ayant « donné un but à [son] existence », écrit-il dans Le Pays de l'éclairement. Carlos Castaneda évoque l'usage du peyotl dans ses ouvrages censés rapporter son expérience en compagnie de sorciers Yaquis dans le désert mexicain.