[Toulouse, 1764]. In-12 (162 x 95 mm), 108 pp., 1 f. n. ch., 8 ff. manuscrits n. ch. Maroquin citron, importante dentelle florale dorée encadrant les plats, fleurs en écoinçon, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin marron, filet doré sur les coupes, roulette sur les chasses, tranches dorées, menus frottements (reliure de l’époque).
Edition unique et rarissime de ces discours prononcés à l’Académie des Jeux floraux.L’ouvrage s’ouvre sur un Essai de critique, sur les Oeuvres de Molière. Par crainte de paraitre prétentieux dans ses observations sur Molière, l'auteur, Jean-François de Progen, rappelle aux académiciens la lettre de M. de Fénelon à l’Académie française : "je le trouve grand, mais ne puis-je pas parler en toute liberté sur ces défauts" (Lettre sur l’Eloquence, la Poésie, l’Histoire et le Théâtre). Cet essai critique sur les œuvres de Molière est cité dans la Bibliographie moliéresque de Paul Lacroix.Dans son deuxième discours, Réflexions diverses, se référant à l’ouvrage de La Bruyère sur les moeurs, de Progen constate "que les fous du dix-huitième siècle, le sont bien autant que ceux du dix-septième mais qu’ils ne le sont pas de même. Leurs ridicules étant nouveaux, nous aurons des choses nouvelles à leur dire". Ces deux textes sont suivis de deux petits contes moraux, L’Epreuve et Le Portrait. Aucun exemplaire de cette rarissime édition n'est référencé dans les bibliothèques françaises et étrangères. L'ouvrage fut sans aucun doute tiré à un nombre extrêmement confidentiel.Le volume contient ensuite deux transcriptions manuscrites : Remerciement fait par Monsieur de Progen le 26e février 1762 jour de sa réception à l’Académie des Jeux floraux, et Vranie, texte "lu au mois de juin 1763 dans une séance particulière de l’Académie". Pour justifier l’audace dont il fit preuve dans son dernier poème, il conclut "veuillez bien vous ressouvenir que j’étois alors mousquetaire fort jeune, et qui pis est gascon", référence à ses dix années passées au service des mousquetaires.L'exemplaire de l'auteur, corrigé à la main.Outre les deux discours manuscrits ajoutés, le volume comprend une petite dizaine de corrections manuscrites de l'auteur à la plume.Élu mainteneur (nom des membres) de l’Académie le 19 février 1762, Jean François de Progen (Toulouse, 1719-Toulouse, 1783) fut de 1763 à 1767, Secrétaire des assemblées. Deux des discours qu’il prononça, L’Utilité des Académies, en 1763, et l’Examen des écueils à éviter dans les œuvres littéraires, en 1764, figurent au Recueil de l’Académie. "L’Académie a conservé le souvenir de quelques autres travaux de Progen : une dissertation sur les œuvres de Molière (3 mai 1762) ; un conte moral, l’Epreuve, lu dans la séance des Jeux du 3 mai 1764 ; une note sur trois articles de l’Encyclopédie consacrés à Toulouse, au Languedoc et au canal du midi (10 août 1766), l’éloge de son confrère de Montgaillard le 6 juin 1767 ; enfin des Maximes et des Contes moraux qu’il publia sous forme de recueil" (Duboul).L'Académie des Jeux Floraux de Toulouse.En 1323 sept lettrés toulousains organisèrent une joute poétique en langue d’oc en faveur du lyrisme courtois récompensée par une fleur en or. Devenue l’Académie des Jeux floraux, elle fut reconnue Académie royale par Louis XIV, en 1694. Au début du XVIe siècle, Dame Clémence Isaure aurait légué sa fortune pour la perpétuation de Jeux Floraux ; réalité ou légende, elle en devint la protectrice. Les lauréats prestigieux du concours annuel organisé par l’Académie, comptèrent parmi eux, Ronsard, Chateaubriand et Victor Hugo. C’est la plus ancienne société savante littéraire d’Europe dont le siège se situe toujours à Toulouse. Elle poursuit la promotion de la poésie et des Belles lettres en français et en occitan en France et dans le monde.Bel exemplaire en maroquin citron à dentelles.Paul Lacroix, Bibliographie moliéresque, 1875, p. 321, n° 1543. Axel Duboul, Les Deux siècles de l’Académie des Jeux floraux, II, p. 377.