Paris : Gallimard (Imp. Firmin-Didot à Mesnil-sur L'Estrée) 1963 In-8, 204 x 140 330 pp., (3 ff. le dernier blanc), couverture imprimée. — Broché.
Édition originale.Roman politique dans lequel Pierre Gascar (pseudonyme de Pierre Fournier 1916-1997) ancien rescapé des camps de concentration, s'intéresse à la psychologie des membres d'une cellule de l'OAS ainsi qu'à celle des protagonistes d'un Comité d'Intellectuels anti-fascistes.Un des 50 exemplaires sur pur fil Lafuma-Navarre.Bon exemplaire malgré quelques brunissures à la couverture.
Saint-Paul : Fondation Maeght, 1975. 1975 In-8 carré, 208 x 210, de 158 pp., (1 f.), couverture. - Broché, couverture illustrée en couleurs.
Édition originale.Catalogue d'une exposition consacrée à Pierre Bonnard (1867-1947), figure importante du mouvement des Nabis, qui se tint à la Fondation Maeght, du 12 juillet au 28 septembre 1975. Introduction de Marcel Arland qui décrit le peintre comme : "[...] un vieil enfant qui s'amuse ; c'est qu'il y a en lui autant d'humilité que d'amour, autant de fraîcheur que de science. Et voilà bien cette grandeur qui lui est propre." Dos légèrement tâché, coins un peu émoussés.
Paris : Éric Losfeld (H.P. et Cie à Paris), 1969. In-4, 282 x 210 : 110 pp., couverture illustrée d'une photographie en noir et blanc. — Cartonnage muet de l'éditeur de couleurs brun vert à la Bradel, couverture rempliée.
Belle édition photographique de cette pièce de théâtre adaptée du recueil de nouvelles du même nom publié en 1966, représentée pour la première fois le 16 octobre 1967 au studio des Champs-Élysées dans le cadre de la Ve Biennale de Paris avec une mise en scène de Pierre-Étienne Heymann.Romancier, dramaturge, scénariste et réalisateur, Pierre Bourgeade (1927-2009) est surtout connu pour son théâtre contemporain. Il livre avec Les Immortelles une pièce à la fois poétique et érotique portée par cinq acteurs : Bruno Sermonne, Rita Renoir, Fanny Renan, Danièle Vlaemynck et Cathy Berberian. Les photographies, toutes en noir et blanc de l'ouvrage sont signées Jacques Prayer, Jacques Pamart, Béatrice Heyligers, Massal et Nicolas Treatt.L'exemplaire est bien complet du dépliant contenant 10 photographies de la comédienne Rita Renoir, célèbre danseuse du Cray Horse Saloon, contrecollé in fine. Petit défaut dans la marge supérieure consécutive à une coulure d'encre rouge. Quelques accrocs à la jaquette, sans manque.
S’adressant à un « cher ami », Pierre Louÿs évoque l’envoi d’un « paquet de[s] lettres » dont il aimerait connaître le sort : « L’enveloppe n’était pas recommandée et comme ce qu’elle contenait était assez important pour vous, je suis inquiet de son sort depuis cinq ou six jours. »Il parle ensuite d’un article parut dans le journal quotidien Le Matin en ces termes : « Que faut-il penser des persécutions toulonnaise annoncées par le Matin. Est-ce sérieux ? » Il fait référence à un article du samedi 5 septembre 1908 intitulé explicitement On enquête sur l’opium – A Toulon – La lutte sera difficile On tente le boycottage. On connaît le goût de Pierre Louÿs pour ce genre de substance.
Paris : Pierre Berès, (1988). in-8, couverture illustrée. — Broché.
Catalogue 78 de la librairie Berès proposant 194 livres illustrés. Nombreuses reproductions en noir et en couleurs.
Paris : Guillaume de Luyne, 1673. In-12, 143 x 82 : (4 ff.), 72 pp. — Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure du XIXème siècle).
Édition originale peu courante de cette comédie héroïque en 5 actes et en vers de Pierre Corneille, représentée pour la première fois au théâtre du Marais le 15 novembre 1672.Exemplaire de l’auteur dramatique Maurice Donnay (1859-1945), avec son bel ex-libris dessiné par Adolphe Giraldon.Petits frottements aux mors et aux coins. Feuillets courts de marges. Restaurations au feuillet B6.Provenance : Maurice Donnay, avec ex-libris.Bibliographie : Picot, 98. – Tchémerzine, II, 578. 1 200
Paris : Librairie illustrée, J. Tallandier (Charles Hérissey à Evreux), (1897). In-8, 246 x 160 : xiii, 374, (1 f.), couverture illustrée. - Demi-chagrin rouge à coins, dos à nerfs, non rogné, couverture conservée.
Première édition illustrée.On compte 45 illustrations à pleine page en noir d'après Édouard Zier ainsi qu'un portrait gravé sur cuivre ajouté de l'auteur signé D.G.Signature contrefaite sur le faux-titre accompagnée d'une vignette contrecollée extraite d'un journal représentant Pierre Louÿs à 30 ans d'après Henri Bataille.Plats légèrement frottés, pâles rousseurs éparses.
Paris: Éditions et Librairie, E. Chiron (impr. Chantenay) 1919 Petit in-4, 220 x 265: 15 pp., (2 ff. dernier blanc), couverture illustrée. Broché.
Édition originale d’une extrême rareté.Fils de l’écrivain Georges Izambard, grand ami de Rimbaud, Pierre Izambard (1896-1946) participa à la première guerre mondiale et fut blessé au front. Il épousa en 1917, lors d’une permission, Madeleine Gumery, fille du peintre Adolphe Gumery (1861-1943).C’est de son expérience de poilu qu’il tira ces poèmes en prose, qui parurent l’année de la naissance de sa fille. L’ouvrage se compose de cinq parties comportant chacune deux poèmes placés en vis-à-vis, tous illustrés d’une vignette gravée sur bois d’après les dessins d’Adolphe Gumery. Dans chaque partie, qui représente une période très précise de la journée, l’auteur met en parallèle la vie des civils et celle des poilus. Ainsi à cinq heures La Maraine «sur l’oreiller de soie où ses nattes reposent, [elle] sourit, son cœur bat sous les draps qui la moulent…» fait face au Coup de main, des poilus qui avancent au «petit jour; brume opaque; rosée glaciale; millier d’aiguilles dans la chair; une accalmie inquiétante sur l’enfer…» à huit heures on retrouve d’une part Le Chérubin dans son lit bien douillet de l’autre les poilus dans leur Trou d’obus […]. L’auteur compare également Le Cran des cabotins du Music Hall à celui des poilus qui se battent Là-Bas.Exemplaire bien conservé malgré la fragilité du papier. Quelques petits accidents en mage sans gravité.
(Paris) : imprimerie nationale, (1792). In-8, 6 pp., (1 f. bl.). — En feuilles, non rogné.
Édition originale de ce discours qui, bien qu'imprimé par ordre de la Convention, a été prononcé à la Société des Jacobins le 23 novembre 1792. Pierre-Louis Ichon était député du Gers.« Que Louis XVI soit jugé : c'est un devoir que toutes les lois vous imposent. Qu'il soit jugé par la Convention : la nature de ses délits l'exige. » (pp. 5-6.)
Longue lettre adressée à René Doumic (1860-1937), homme de lettres et journaliste français couronné par l’Académie française en 1910 au fauteuil de Gaston Boissier.C’est sur un ton de reproche que Pierre Loti (1850-1923) s’adresse à René Doumic alors probablement directeur de la Revue des deux Mondes. Il se plaint essentiellement du traitement que l’on fait subir à son texte: «Depuis quarante ans que j’ai commencé d’écrire, on ne m’a jamais imposé le dixième des tortures que je subis à la Revue depuis une semaine, tous ces retripotages successifs, qui sont bien ce qu’il y a de plus fatiguant au monde…». Loti supporte assez mal les corrections que lui impose Doumic connu alors pour son rigorisme et son autorité en matière littéraire.Il accepte cependant de se plier en partie aux exigences de son interlocuteur en posant toutefois quelques conditions: «Ce serait détruire tout mon raisonnement et faire sourire, j’aime mieux couper la moitié de l’article que de me rendre ridicule. Voici donc l’article réduit et édulcoré.» […] «Je suis d’ailleurs pris comme dans un traquenard […] Vous allez me publier en mauvaise place, ce qui me sera très pénible. Je vous demande donc de mettre en tête de l’article un chapeau de 2 ou 3 lignes, disant que vous n’avez pu me donner la place que vous vouliez parce que le manuscrit vous est arrivé trop tard; avec cette dernière clause, je me soumets…».Tache brune à la troisième page et traces de pliure.
[Nicolas-Toussaint Charlet, Charles François Daubigny, Tony Johannot, François-Joseph-Aimé de Lemud, Grenier, Pauquet, Penguilly, Raffet, de Rudder, Auguste Sandoz] - BÉRANGER, Pierre-Jean de.
Reference : 1813
(1847)
Paris : Perrotin (imp. Plon frères) 1847 2 In-8, 235 x 147. Maroquin vert, trois filets dorés en encadrement sur les plats, dos à nerfs richement ornés, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (Capé). frontispice, (2 ff.), XL, 411 pp., fac simile et 25 planches ; frontispice, (2 ff.), 411 pp., 26 planches
Seconde édition originale, la dernière publiée du vivant de l’auteur, contenant 10 chansons nouvelles.Il s’agit, comme le signale Brivois, de la réimpression de l’édition de 1834, moins le supplément. On y trouve une nouvelle notice sur Béranger ainsi qu’une note sur les procès et quelques lettres. Les épreuves ont été corrigées par l’auteur.« Cette édition est (…) la dernière pensée de l’auteur, et le texte auquel il s’est définitivement arrêté ; à ces titres elle est précieuse » (Brivois).L’illustration, en premier tirage, se compose d’un portrait de l’auteur dessiné d’après nature par Auguste Sandoz et gravé par Pannier, ainsi que de 52 planches gravées d’après les compositions de Nicolas-Toussaint Charlet, Charles François Daubigny, Tony Johannot, François-Joseph-Aimé de Lemud, Grenier, Pauquet, Penguilly, Raffet, de Rudder et Auguste Sandoz. À cela s’ajoute le fac-similé d’une lettre de Béranger adressée à Perrotin, datée du 19 décembre 1846. Selon Brivois, ces gravures « sont certainement les plus belles qui aient été faites pour les Œuvres de Béranger, tant sous le rapport du dessin que de la gravure. Il y a peu de livres modernes pouvant soutenir la comparaison. » (p. 69). Elles portent bien pour la majorité le nom des imprimeurs Chadon aîné et Aze.Très bel exemplaire luxueusement relié à l’époque par Capé, portant cet envoi autographe signé de l’auteur sur la première garde blanche du premier volume :à mon amie, Madame Brissot, femme qui dit son âge. BérangerIl s’agit probablement de la femme du libraire-éditeur Louis-Saturnin Brissot-Thivars (1792-1850), neveu du conventionnel Jacques Brissot.Il est joint une longue lettre autographe signée de 4 pages, montée sur onglet, adressée à son amie Madame Brissot. Il s’agit d’une lettre amicale et personnelle, parlant de sa situation et de sa santé et donnant des nouvelles de proches.Quelques rousseurs éparses.
Dijon : L'échelle de Jacob 2000 1 In-8 Broché.
Édition tirée à 500 exemplaires.Exemplaire très bien conservé.
Dijon : L'échelle de Jacob 2009 1 In-8 Broché.
Édition tirée à 500 exemplaires.Exemplaire très bien conservé.
Dijon : L'échelle de Jacob 2001 1 In-8 Broché.
Exemplaire parfaitement conservé. Traces de transfert d'un texte imprimé sur la quatrième de couverture.
Dijon : L'échelle de Jacob 2000 1 In-8 Broché.
Exemplaire très bien conservé.
Alès : PAB, 1965 29 juin. Plaquette 141 x 129 : 8 ff., couverture imprimée. — En feuilles, non rogné, couverture rempliée, sous chemise à dos plat de box noir et étui de Benjamin Elbel.
Édition originale, ornée d’une eau-forte originale en couleurs, signée de Jacques Hérold.Tirage à 50 exemplaires numérotés et signés par l’éditeur ; celui-ci est l’un des 40 sur vélin de Rives.Exemplaire parfaitement conservé, dans une chemise et un étui parfaitement réalisé par Benjamin Elbel.
MOROGUES Baron Pierre Marie Sébastien Bigot de (1776-1840), minéralogiste, homme politique, agronome et publiciste français.
Reference : 78
2 pages in-4, 265 x 207, adresse.
Belle lettre de recommandation concernant Jules Bataille, désignant sans doute Henri Jules Bataille, futur général de division, et Henry Souque, substitut du procureur du roi.Il lui fait passer la lettre de Jules Bataille, « jeune homme dont l'aisance le mettait à même de travailler sans cesse, sans rétribution, dans le cabinet de M. Saulnier et qui à ce titre l'a constamment accompagnée dans ses tournées départementales. Je connaissais son activité, son dévouement au Roi et son intelligence. M ; Saulnier notre ami commun l'employait constamment dans les affaires d'élection. J'ai donc cru devoir lui écrire et suis prêt à le faire encore si vous le jugez convenable. » Il lui donne l'adresse de Saulnier à Orléans. Ce dernier lui a également indiqué, « comme homme encore plus influent que lui sur les cantons de l'arrondissement de Montargis, M. Henry Souque, substitut du procureur du roi près le tribunal d'Orléans… Je pense (…) que l'un et l'autre peuvent être des agens fort actifs et fort utiles, qui seront heureux de vous servir et d'obtenir de vous une marque de confiance et d'estime. »
1 page in-12 (188 x 115), à l’en-tête de la Préfecture de Police.
Lettre autographe écrite à la troisième personne par le chevalier de Piis alors secrétaire général de la Préfecture de Police, mais c’est le poète qui s’adresse ici à M. Sablée et qui « lui envoye la 2eme ode dont il lui a parlé ». Il accompagne cet envoi de précieuses recommandations concernant l’impression de son ouvrage. « Il désire que l’impression en soit bien surveillée, car il y a bien assez de foiblesses de l’auteur sans y ajouter d’erreur typographique ».- Joint un billet autographe du même, 1 page in-24 (85 x 111). Piis s’excuse auprès de son destinataire d’avoir échoué à lui « réserver aucun billet ». Selon lui « il n’y faut pas compter pr ce st temps de carnaval ou les dames, en sortant du bal, viennent à 7 heures rue st Germain prendre les billets &c. »
3 pages in-12, en-tête 147, boulevard Malesherbes.
Lettre concernant des recherches sur Marie-Louise O’Murphy, maîtresse de Louis XV, dont Louÿs projetait d’écrire l’histoire.Il ne croyait pas à l’exactitude de son renseignement : "je l’avais trouvé dans un article anonyme dans le tome 24 de la Gde Encyclopédie. Mais en feuilletant ce volume je viens de m’apercevoir que la notice doit être attribuée à M. Funck-Brentano qui confirme l’acte de décès." Il signale à son correspondant une erreur dans son Louis XV, "une petite erreur de lecture qui a été faite par M. d’Estrée et reproduite à la page 116 de votre ouvrage. Meusnier écrit que la De Fleuret était l’entremetteuse de Mlles Morphis. Le pluriel est intéressant pour l’histoire de la famille."
DECOURCELLE Pierre (1856-1926), écrivain et auteur dramatique français.
Reference : 271
1 page in-4, en-tête Société d’éditions cinématographiques (274 x 213) et 2 pages in-16 (150 x 114).
Intéressante correspondance à propos des problèmes liés au report d’une pièce. Ullmann, directeur associé du théâtre Sarah Bernhardt, lui avait promis de ne compter exactement que les frais avancés pour les deux représentations retardées. Quand on est en face de cette demande de 3000 francs pour ces deux jours, on ne peut pas ne pas penser que les frais de publicité, les cachets d’artistes, les arrhes données dans les deux théâtres où la représentation était remise, ne montent tout de même pas à 1500 francs par théâtre !.. Notez que les représentations ne sont pas perdues, mais différées… Il demande à Maurice d’arranger cette affaire et adresse 2000 francs à Ullmann. – Dans la seconde lettre, Decourcelle rappelle que les deux représentations ne sont que retardées, et prédit que l’argent rentrera lorsque la tournée reprendra. S’il en était autrement, et si ma prévision n’était pas justifiée, dites-le moi nettement à ce moment, et j’insisterai de toutes mes forces auprès de mon conseil pour qu’il ajoute un troisième billet de mille francs au chèque que je vous envoie ci-inclus.
[REVUE] Antoine Adam, Jean Aicard, Marc Alyn, Jean Babelon, Yvette Barre-Barteaux, Camille Barthélémy, Jacques Baudou, Pierre Béarn, Camille Belliard, Louise Bellocq, Luc Bérimont, Charles Bertin, Jeannette Besançon-Flot, Paul Bialais, Jean Biès, Maurice Blin, Françoise Blond, Georges Bouillon, Maurice Bourg, Charles Braibant, Benoit Braun, Thomas Braun, André Breton, Suzanne Briet, Carlo Bronne, Roger Brucher, Charles Bruneau, Jean-Paul Brunet, Pierre Brunon, Roger Caminade, Albert Caquot, Jules Carrez, Carzou, Jean Cazenobe, Robert Cecconello, Elise Champagne, J. Charlet, Suzette Clément-Bodart, (Colette), Hubert Collin, Colonel Compagnon, Pierre Congar, Yves Congar, René Constant, Roger Cordier, Raymond Creuze, (Vera Cuningham), André Danjon, (Dante), Marcel Dardoise, Paul Dauchy, René Daumal, L.R. Dauven, Gabriel Delattre, Marie Delcourt, Bernard Delmas-Payer, Paul Denis, Victor Demanet, Patrick Demouy, Marcel Derwa, André Dhôtel, Marie-Thérèse Donnay, Gustave Doré, Michel Doury, Paul Dresse, Blaise Druart, Henri Druart, René Druart, Jean Ducasse, (Charles Duits), André Dulière, René Dumesnil, René Dürrbach, M. Failly, Lionello Fiumi, (Flaubert), Yves Florennes, Jean Follain, Paul Fort, Maud Frère, Raymond Gailly, André Galland, Yves Gandon, Jean-Pierre Gehin, Maurice Genevoix, Pierre Gentil, Gabriel Germain, Giacomelli, Yves Gibeau, R. Gillard, Michel Gillet, Willy Gilson, (Godefroy de Bouillon), Robert Goffin, E. Golfouse, Armand Got, Grandville, (Grévisse), Henri Guillemin, Guillevic, Paul Guth, François Héber-Suffrin, Jean Héber-Suffrin, Maurice Henry, (François de Herain), Jean Héraux, Dominique Hoizey, Robert Hossein, Houdon, Marie Howet, Lucien Hubert, Georges Jacquemin, Adrien Jans, Raymond Jubert, Hubert Juin, Anne-Marie Kegels, Frédéric Kiesel, Françoise Korganov, Maurice Kunel, Elisabeth de La Mauvinière, Henry de La Tour, Denise Laborde, Marcel Lallemand, Armand Lanoux, Georges Laurent, Jean L'Herbault, France Lambert, Armand Lanoux, Georges Laurent, Paul Leclers, Camille Lecrique, Suzette Lefèvre, Jean Leflon, Fernand Léger, Jeannine Lelièvre, Jules Leroux, Jean Levy, Jacques-Gérard Linze, J.K. Longuet, Gérard Macé, (André Malraux), Pierre Manil, Jean Marchal, Maugis, André Maurois, Jean Mazeraud, Mehul, P. Michel, (Albert Mockel), Arsène Muzerelle, (Agnès Nanquette), Général Nerot, Alphonse de Neuville, Etienne Noiret, Général Noiret, (Marcel Noppeney), Pierre Nothomb, Christine Orbey, Michel Pakenham, (Paul Palgen) (Georges Paulet), Jean Paulhan, Joséphin Péladan, Louis Pergaud, Patrick Perin, Régine Pernoud, Pierre Petitfils, Pierre-Luc Petitjean, André Pézard, Jean Piaubert, Gaston Picard, Michel Picard, Marie-Pierre Pinard, Maurice Piron, Charles Plisnier, Henri Pourrat, J.-M. Poussart, Michel Prince, Jean Renac, Paul Renaudin, Patrick Reumaux, Graham Reynolds, Pierre Richard, Arthur Rimbaud, René Robinet, Jeanne Roge, Jean Rogissart, Pierre Rogissart, Elyane Ronnet, Félicien Rops, Elisabeth Rouy, Noël Ruet, Christophe Ryelandt, Saint-Pol-Roux, Jacques Saunier, Michel-Paul Sécheret, Pierre Seghers, Jean Servais, Arsène Soreil, Michel Taillandier, Roger Taillardant, Stéphane Taute, André Theuriet, Marcel Thiry, Charles Thomas, Jacques Thomas, Eva Thomé, Gaston Titaux, Suzanne Tourte, Marc-Edo Tralbaut, Noël Tuot, Jacques Vadon, (Roger Vailland), Jean-Paul Vaillant, Philippe Vaillant, Edmond Vandercammen, Jacques Vaucherot, (Verlaine), Max Vilain, Y. Vineuil, René Violaines, Robert Vivier, Patrick Vloebergh, Jean-Claude Vuaroqueaux, Louise Weiss, Elie Willaime.
Reference : 5194
LA GRIVE, 1958-1972. 33 fascicules in-8, agrafés ou brochés.
Manquent les numéros 101-106, 108, 127, 130, 133-137, 139, 143, 146, 154. [5194]
Anne-Marie Albiach, Pierre Alechinsky, Antonin Artaud, Geneviève Asse, Paul Auster, Yves Bonnefoy, William Blake, Georges Braque, Pierre Chappuis, René Char, Eduardo Chillida, Jean Daive, René Daumal, André du Bouchet, Philippe Denis, Christian Dotremont, André du Bouchet, Claude Dupin, Odysseus Elytis, Claude Esteban, Claude Garache, Lorand Gaspar, Roger Giroux, Christian Gabriel Guez Ricord, Juan Gris, Martin Heidegger, George Henein, Emmanuel Hocquard, Vladimir Holan, Philippe Jaccottet, Roger Laporte, Henri Lefebvre, Michel Leiris, Ossip Mandelstam, Henri Michaux, Juan Miro, Eugenio Montale, Roger Munier, Bernard Noël, George Oppen, Boris Pasternak, Octavio Paz, Fernando Pessoa, Alejandré Pizarnik, Pascal Quignard, Charles Racine, Alain-Christophe Restrat, Pierre Reverdy, Claude Royet-Journoud, Jean-Luc Sarré, Joseph Sima, Pierre Soulages, Arpad Szenes, Pierre Tal Coat, Antoni Tàpies, Dylan Thomas, Pierre Torreilles, Jean Tortel, Viera da Silva, Raoul Ubac, Bram Van Velde, Rosemarie Waldrop, Robert Walser, François Zénone, Zao Wou-Ki, Louis Zukofsky.
Reference : 46437
Paris: Maeght éditeur. Directeur: Claude Esteban. 20 volumes 19x26cm, brochés sous couvertures illustrées par Raoul Ubac, illustrations en noir dans et hors texte. N°1 à 23/24, hiver 1973 - printemps-été 1981 : 24 numéros dont 4 doubles : 9/10, 13/14, 19/20 et 23/24). Importante revue de poésie lancée par Adrien Maeght après la disparition de L’Éphémère. Animée par Claude Esteban 9 ans durant, elle occupe une place majeure dans le paysage poétique de ces années-là, tant par le travail de traduction que par l’émergence d’une nouvelle génération de poètes.Contributions de Anne-Marie Albiach, Pierre Alechinsky, Antonin Artaud, Geneviève Asse, Paul Auster, Yves Bonnefoy, William Blake, Georges Braque, Pierre Chappuis, René Char, Eduardo Chillida, Jean Daive, René Daumal, André du Bouchet, Philippe Denis, Claude Dupin, Odysseus Elytis, Claude Esteban, Claude Garache, Lorand Gaspar, Juan Gris, Martin Heidegger, George Henein, Emmanuel Hocquard, Vladimir Holan, Philippe Jaccottet, Roger Laporte, Henri Lefebvre, Michel Leiris, Ossip Mandelstam, Henri Michaux, Juan Miro, Eugenio Montale, Roger Munier, Bernard Noël, Boris Pasternak, Octavio Paz, Fernando Pessoa, Pascal Quignard, Charles Racine, Alain-Christophe Restrat, Pierre Reverdy, Claude Royet-Journoud, Jean-Luc Sarré, Joseph Sima, Pierre Soulages, Arpad Szenes, Pierre Tal Coat, Antoni Tàpies, Dylan Thomas, Pierre Torreilles, Viera da Silva, Raoul Ubac, Rosemarie Waldrop, Robert Walser, Louis Zukofsky, etc. - Ensemble en très bon état.
Paris, l'Auteur, Imprimerie Félix Malteste et Cie, 1856-1858. 21 pièces et 1 feuillet de table manuscrit reliés en 1 vol. in-12, demi-chagrin noir, dos à nerfs (reliure de l'époque).
Exceptionnelle réunion de 21 brochures sur la communauté icarienne fondée par Etienne Cabet (1788-1856) « l'un des mouvements communisants les plus marquants du XIXe siècle [qui] conduisit plusieurs centaines de socialistes à La Nouvelle-Orléans en 1848-1849 : [Cabet] y racheta l'ancienne colonie mormone de Nauvoo (dans l'Illinois) qui, sous sa direction, devait compter jusqu'à mille huit cents personnes avant d'éclater en 1856 sous l'effet de graves dissensions internes » (BnF, Utopie, 2000, p. 226).Jean-Pierre Béluze ou Beluze (1821-1908), gendre posthume de Cabet et son successeur, anima le mouvement de coopération sous le Second Empire. « Pendant douze années, Béluze assura ainsi la direction du " Bureau icarien de Paris ", chargé de propager la doctrine et de venir en aide aux colonies de Nauvoo et de Cheltenham, en même temps que de trouver de nouveaux adhérents et de les mettre en route pour Icarie. Cette activité le conduisit à de nombreux voyages en province. En février 1856, par exemple, il était signalé dans la région de Poligny, dans celle de Montbéliard, à Dôle, à Arbois. Il était dénoncé à de nombreux parquets, fut plusieurs fois poursuivi, et deux fois emprisonné (ainsi lors d’une condamnation à quinze jours de prison prononcée pour distribution d’écrits et colportage, le 12 avril 1856, par le tribunal correctionnel de Besançon). De janvier 1852 à décembre 1855, il put collecter 150 000 F environ, sur lesquels 115 000 furent envoyés à Nauvoo. Les frais de bureau ne s’étaient pas, durant le même temps, élevés à 20 000 F, sur lesquels il avait payé une pension alimentaire annuelle de 3 000 F à la femme et à la fille de Cabet, Céline, femme de Firmin Favard* et sa future femme, et assuré le fonctionnement du bureau : cela faisait à peine 1 750 F par an pour la rétribution du gérant, le loyer et les fournitures de bureau. Après la scission dans la colonie, et après la mort de Cabet, survenue le 8 novembre 1856, Béluze continua à recevoir son traitement, porté à 3 000 F, à charge pour lui de subvenir à toutes les dépenses de fonctionnement. La veuve de Cabet et sa fille Céline, elle-même devenue veuve, étaient, avec Béluze, les seuls employés du bureau et les mandataires de la colonie de Saint-Louis. Béluze s’efforça d’entraver le déclin de l’école icarienne. Il maintint un minimum de liaison avec les groupes de province, notamment avec celui de Lyon. Toutefois, en présence des difficultés et des déboires, devant le zèle fléchissant des disciples d’Icarie, il commença à éprouver des doutes sur la portée et la valeur de l’expérience communiste tentée par Cabet. Sa pensée évolua et s’éloigna peu à peu des idées qu’il avait professées jusque-là. Le 6 janvier 1863, alors que depuis deux ans il avait dû, pour alléger les charges du " Bureau icarien ", ouvrir un cabinet d’affaires à son nom et épouser Céline Favard (le 20 mars 1862), pour sauver la fille et la femme de Cabet d’une misère prochaine, il donna sa démission de gérant du bureau » (Maitron). Cachet répété "Timbre impérial" ; quelques pâles mouillures et salissures. Contient : 1. [CABET (Étienne)]. Opinions et sentiments publiquement exprimés concernant le fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, mars 1856. 36 pp., premier plat couverture conservé. Prudhommeaux, B.592. [CABET (Étienne)]. Le fondateur d'Icarie aux Icariens. Paris, l'auteur, avril 1856. 11 pp., premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, B.613. [CABET (Étienne)]. Guerre de l'opposition contre le citoyen Cabet, fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, août 1856. 72 pp. Prudhommeaux, B.684. [Beluze (Jean-Pierre)]. Lettre sur la colonie icarienne, par un Icarien. Paris, l'auteur, 1856. 46 pp. Prudhommeaux, B.695. [CABET (Étienne)]. Manifestes de l'opposition et réponse du citoyen Cabet. Paris, l'auteur, 1856. 24 pp. premier plat couverture conservée. Prudhommeaux, B.716. [CABET (Étienne)]. Départ de Nauvoo du fondateur d'Icarie avec les vrais Icariens. Paris, l'auteur, 1856. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, B.727. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Mort du fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, 1856. 12 pp., premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, C.028. [BELUZE (Jean-Pierre)].La Colonie icarienne à Saint-Louis. Paris, l'auteur, 1857. 24 pp. premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, C.039. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Célébration du premier anniversaire de la naissance du fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, mars 1857. 23 pp., couverture conservée. Prudhommeaux, C.0410. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Célébration à Saint-Louis du neuvième anniversaire de la fondation d'Icarie. Paris, l'auteur, avril 1857. 24 pp. Prudhommeaux, C.0611. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Compte-rendu de la Gérance de la Communauté icarienne, à Saint-Louis, sur la situation morale et matérielle de la Communauté pendant les mois de novembre et décembre 1856 et les mois de janvier et février 1857. Paris, l'auteur, mai 1857. 24 pp. Prudhommeaux, C.0812. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Organisation du travail dans la communauté icarienne. Paris, l'auteur, 1857. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.0713. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Emprunt icarien de un million de francs. Paris, l'auteur, juillet 1857. 21 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.1014. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Contrat social ou Acte de société de la communauté icarienne. Lois sur l'admission. Paris, l'auteur, août 1857. 46 pp. Prudhommeaux, C.1115. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Notre Situation à Saint-Louis. Paris, l'auteur, octobre 1857. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.1216. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Lettre à Maximilien. Paris, l'auteur, 1858. 45 pp. Prudhommeaux, C.14 17. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Deuxième lettre à Maximilien. Paris, l'auteur, mars 1858. Paginé 52-70. Prudhommeaux, C.14 18. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Compte-rendu de la situation morale et matérielle de la communauté, du mois d'août 1857 au mois de février 1858. 26 pp. Prudhommeaux, C.1319.[BELUZE (Jean-Pierre)]. Cheltenham. Paris, l'auteur, 1858. 22 pp. Prudhommeaux, C.1520. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Inauguration du cours icarien. Paris, l'auteur, 1858. Prudhommeaux, C.1621. Blanc (Louis). Le Socialisme. Droit au travail. Troisième édition Paris, Au bureau du "Nouveau-Monde", 1849. 72 pp.
Première édition, dans une reliure de présent en maroquin rouge.Envoi autographe signé. Exemplaire Pierre Bergé. Paris, De l'Imprimerie de Monsieur, 1789. 1 vol. (75 x 130 mm) de 1 f., xxxv et 243 p. Maroquin rouge, deux filets dorés bordant une chaînette d'encadrement dorée sur les plats, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vert, monogramme doré « SM » au centre des plats, roulette intérieure (reliure de l'époque). Première édition séparée. Elle est ordonnée par Pierre François Didot, le jeune, avec une édition luxueuse sur un papier de choix provenant de ses papeteries d’Essonne, qu’il enrichit d’illustrations – l’édition sur papier ordinaire n’en contenant pas : 4 figures de Moreau le Jeune, la dernière en collaboration avec Joseph Vernet, gravées sur cuivre par Girardet, Halbou et Longueil. Envoi signé : « pour Mademoiselle Mesnard de Conichard, par l’auteur, De Saint-Pierre ».
Paul et Virginie est une œuvre difficile à définir, y compris pour son auteur qui y voyait un « petit ouvrage », une « fable essai » et même une « espèce de pastorale ». L’ouvrage fut d’abord écrit comme un complément à une deuxième édition à Voyage à l’île de France, puis à la troisième édition des Études de la nature, dont il devait illustrer les thèses par la fiction. Il entendait mettre en application « les lois des Études de la nature au bonheur de deux familles malheureuses » par le dénouement tragique qu’il donne à son récit, en brisant le rêve d’un idylle. Il se démarque ainsi du goût de l’époque pour la pastorale, même s’il applique les règles de simplicité du genre : deux jeunes gens grandissent ensemble dans le cadre enchanteur et paisible de l’île de France, l’île Maurice actuelle, s’aiment, sont séparés par la civilisation, avant d’en être définitivement écartés au cours du drame du Saint-Géran. Bernardin de Saint-Pierre – formé aux récits de Daniel Defoe et de son Robinson Crusoé – embarqua, à douze ans, pour la Martinique sur le bateau d’un de ses oncles : une révélation, mais aussi la découverte du gouffre séparant l’imagination de la réalité, supportant mal les ardeurs du climat, les fatigues du voyage et surtout la discipline des navires. Après cette déconvenue, ses parents le mettent au collège des jésuites de Caen, où il caresse un temps l’idée de devenir missionnaire, puis à Rouen, avant d’entrer en 1757 à l’École nationale des ponts et chaussées. Il intègre à la fin de ses études le corps des ingénieurs militaires. Dès 1773, il dénonce le crime de l’esclavage dans son Voyage à l’Ile de France, à l’Ile Bourbon, au cap de Bonne-Espérance : il fait partie des auteurs qui s’opposent alors sans ambiguïté à l’esclavage et au racisme au nom de l’égalité de tous les hommes, d’autant que, natif du Havre, l’un des principaux ports où transitent les esclaves, il n’a eu de cesse d’en voir les ravages. Il y reviendra dans Paul et Virginie, faisant des esclaves Marie et Domingue, qui vivent en harmonie avec leurs maîtres, des figures importantes de son récit. Ce récit, aux influences rousseauistes évidentes, inspirera nombre d’écrits postérieurs, de l’Atala de Chateaubriand au Cœur simple de Flaubert. « Comme la plupart des chefs-d’œuvre, celui-ci apporte au genre et à la mode qu’il illustre à la fois son accomplissement et son démenti. » (Jean Favre) Paul et Virginie connut un vif succès dès sa publication et fut un des livres les plus réédités jusqu’au début du XXe siècle ; et preuve de son immense réussite, Lamartine, Balzac et Flaubert ont fait de leurs héroïnes, Graziella, Véronique et Emma Bovary, des lectrices de Paul et Virginie : « Emma cherchait à savoir ce que l’on entendait au juste dans la vie par les mots de félicité, de passion et d’ivresse, qui lui avaient paru si beaux dans les livres. Elle avait lu Paul et Virginie et elle avait rêvé la maisonnette de bambous, le nègre Domingo, le chien Fidèle, mais surtout l’amitié douce de quelque bon petit frère, qui va chercher pour vous des fruits rouges dans des grands arbres plus hauts que des clochers, ou qui court pieds nus sur le sable, vous apportant un nid d’oiseau. » (Madame Bovary, [1857], p. 36). Très bel exemplaire, de grande rareté avec envoi circonstancié et des plus pertinents : Mlle Mesnard était la fille d’un correspondant et ami proche de Bernardin de Saint-Pierre, François Mesnard de Conichard (1727-1792), premier commis des Finances. Ce dernier était intervenu en faveur de Bernardin de Saint-Pierre pour l’obtention d’une gratification annuelle à son retour de l’Île Bourbon ; la correspondance entre les deux hommes témoigne d’une longue amitié et d’une relation quasi-familiale. C’est à François de Conichard que l’auteur, à l’automne 1784, envisage et propose de dédicacer ses Études de la nature. Très élégamment, il la refusa, ayant « toujours évité par-dessus tout de faire parler de moi et je suis trop vieux pour changer ma marche à cet égard, je vous supplie donc qu’il ne soit plus question de cette dédicace […]. N’en parlons plus je vous prie » (lettre à Bernardin de Saint-Pierre, octobre 1784). L’auteur respecta la demande et offrit la dédicace à un autre de ses amis, Hennin. Néanmoins, lors de la troisième édition, parue en 1788 et contenant au quatrième tome le roman de Paul et Virginie, Bernardin de Saint-Pierre réussit discrètement à faire imprimer sa reconnaissance envers « mes respectables amis MM. Hennin & Mesnard de Conichard » ; et à offrir, l’année suivante et pour cette première édition séparée du roman, cet exemplaire à la fille de son dédicataire. Une lettre de Mesnard à Bernardin en date du 30 avril [1773] fait mention de sa fille pour la première fois, et Bernardin de Saint-Pierre lui-même parle de « Mlle Mesnard fille d’un de mes meilleurs amis et que j’ai vu naître » dans une lettre à l’auteur du poème Le Tombeau de Virginie en 1789 (citée dans Rebecca Ford, « Une correspondance amicale : Bernardin et Mesnard de Conichard », Autour de Bernardin de Saint-Pierre, Mont-Saint-Aignan, P.U. de Rouen et du Havre, 2010). Cette dernière n’a, au moment de la parution du volume, que dix-sept ans : soit l’âge exact de l’héroïne de Bernardin de Saint-Pierre, puisque Virginie quitte l’île à quinze ans pour n’y revenir que deux ans et demi plus tard pour la fin tragique que l’on sait. Marie-Françoise Mesnard de Conichard épousera quelques années plus tard Jean-François Pierre Puy de Rosny, futur baron d’Empire. En 1792, Bernardin de Saint-Pierre épousera quant à lui la fille de son imprimeur Didot, avec laquelle il aura deux enfants qu’il prénommera, naturellement, Virginie (née en 1794) et Paul (né en 1798). Des bibliothèques Marie-Françoise Mesnard de Conichard ; Pierre Bergé (ex-libris ; II, n° 191). Tchemerzine V, p. 649 ; Cohen, 931.
Tout Corneille : l'édition Wolfgang d'Amsterdam. Un des plus beaux exemplaires connus : celui d'Henri Bordes, relié par Lortic. [Amsterdam], Suivant la Copie imprimée à Paris, [Abraham Wolfgang], 1664-1678. 10 vol. (75 x 134 mm) de 1 portrait, 9 frontispices et 61 figures. Maroquin rouge, dos à nerfs ornés de caissons dorés, titre, tomaisons et dates dorés, au centre des plats médaillon ovale cerclé de petits fers et entrelacs dorés, encadré d'un double jeu de filets dorés, doublures de maroquin bleu, roulette et filets dorés encadrant une large dentelle dorée, fleurons d'angle, double garde peignée, tranches dorées sur marbrure (reliure signée de Pierre-Marcellin Lortic). Le théâtre complet de Pierre Corneille et Thomas Corneille : L’Illusion comique, Rodogune, Le Cid, Cinna ou Polyeucte... Exemplaire de choix, aux bonnes dates, sans exception (de 1664 à 1678) aux pedigrees impeccables : Pierre-Marcellin Lortic, Henri Bordes et Jules Lemaître. Cette édition est précisément décrite par Picot dans sa Bibliographie cornélienne, sous le n° 381. Elle est célèbre et contient d’admirables gravures, illustrant la totalité du théâtre des deux frères. Après les cinq premiers volumes de Pierre Corneille, l’éditeur poursuit jusqu’en 1678, avec les Tragédies et Comédies de son frère Thomas.
Un des plus beaux exemplaires connus de cette « charmante édition exécutée à Amsterdam par Abraham Wolfgang, et justement recherchée, sinon pour le texte lui-même, du moins pour la beauté de l’impression et du papier et pour l’élégance des figures. Cette édition a l’avantage de donner, non pas un choix, mais la suite complète des pièces de Corneille. Elle est devenue depuis quelques années, dit M. Brunet, un objet d’une très grande importance auprès des bibliomanes français, et il est fort difficile d’en trouver des exemplaires complets. » (Picot, 381). Assertion confirmée par Willems : « Cette collection est difficile à réunir. Les exemplaires qui ne laissent rien à désirer pour les dates des pièces et la grandeur des marges se paient fort cher. » C’est le cas de cet exemplaire, en exceptionnelle condition et d’une grande hauteur de marges (134 mm). Toutes les pièces, figures, titres généraux et frontispices sont bien présents, ainsi qu’une grande partie des feuillets blancs qui séparent parfois les pièces. Il est bien complet de l’avis de l’imprimeur au lecteur et du portrait au tome 1, souvent manquants. Les 5 volumes du Théâtre de Pierre Corneille portent tous la marque d’Abraham Wolfgang, signée « Quarendo » et dite au « Renard guettant sa proie » : Partie I : portrait de Corneille, sans nom de graveur ; frontispice gravé représentant le buste de Corneille couronné par deux ‘Renommées’, avec ce titre : « Le Théâtre de P. Corneille » ; 5 f. pour l’« Avis de l’Im- primeur au Lecteur » (avis signé A. W.) et la table des pièces de Pierre Corneille et de Thomas Corneille ; 74 p. pour le « Discours du Poëme dramatique » et les « Examens ». Suivent les huit pièces (de Mélite à l’Illusion comique), chacune, précédée d’une figure et d’un titre, avec une pagination distincte. Partie II : frontispice gravé représentant deux ‘Amours’, dont l’un déploie un voile sur lequel on lit : « Le Théâtre de P. Corneille », et l’autre gravant des armes sur une pierre ; 1 f. pour le titre, 92 p. contenant le « Discours de la Tragédie » et les « Examens ». Suivent les 7 pièces (du Cid à la Suite du Menteur), chacune précédée d’une figure et d’un titre, avec une pagination distincte. Partie III : frontispice gravé, représentant la ‘Vérité’ debout sur une sphère entourée de rois orientaux tenant une écharpe sur laquelle on lit : « Le Théâtre de P. Corneille » ; 1 f. pour le titre ; 68 p. pour le « Discours des trois Unitez » et les trois « Examens ». Suivent les 7 pièces (de Rodogune à Œdipe), chacune précédée d’une figure et d’un titre, avec une pagination distincte. Partie IV : frontispice gravé ; 1 f. pour le titre ; 4 f. pour l’« Avertissement » pour Sertorius. Suivent les 4 pièces (de Sertorius à Othon) chacune précédée d’une figure et d’un titre, avec une pagination distincte. Partie V : frontispice gravé. Suivent 5 pièces (de Agesilas à Surena) chacune précédée d’une figure, d'un avis « Au lecteur » et d’un titre, avec une pagination distincte. Ces 5 volumes sont complétés par les œuvres de son frère, Thomas Corneille : Partie I : 2 f. pour le frontispice gravé et le titre. Suivent 6 pièces (des Engagemens du hazard au Berger extravagant). Chaque pièce a une figure, un titre et une pagination séparée, avec pour certaines une « Epistre ». Partie II : 2 f. pour le frontispice gravé et le titre. Suivent 6 pièces (de Le Geolier de soy mesme à Darius). Chaque pièce a une figure, un titre et une pagination séparée. Partie III : 2 f. pour le frontispice gravé et le titre. Suivent 6 pièces (de Stilicon à Pyrrhus, roy d’Epire) dont les 4 premières seulement sont mentionnées, les 2 dernières Pyrrhus, roy d’Epire et Persée... sont ici bien présentes, les titres ayant été ajoutés anciennement à l’encre dans la liste. Chaque pièce a une figure, un titre et une pagination séparée. Partie IV : 2 f. pour le frontispice gravé et le titre. Suivent 6 pièces (de Antiochus à La Mort d’Annibal. Chaque pièce a une figure, un titre et une pagination séparée, avec pour certaines une « Epistre ». Partie V : 2 f. pour le frontispice gravé et le titre. Suivent 6 pièces (de Ariane au Comte d’Essex), mais chaque pièce a une figure, un titre et une pagination séparée, avec pour certaines un « Argument », une note pour la « Décoration du prologue » et un avis « Au lecteur ». Élu au fauteuil 14 à l’Académie française, en 1647, Pierre Corneille en était le doyen lorsqu’il mourut en octobre 1684. Tous les membres de l’Académie s’en émurent et proposèrent à son frère, affligé, de pourvoir au siège vacant. Il y sera élu à l’unanimité le 2 janvier 1685 ; Thomas ne pouvant décemment faire l’éloge de son frère qu’il remplace, ce fut Racine qui s’en chargea en même temps qu’il recevait Thomas et cela reste l’unique exemple de deux discours, d’hommage et de réception, par le même académicien dans l’histoire de l’institution. Voltaire dit du frère cadet, qu’exception faite de Racine il était le seul de son temps qui fût digne d’être le premier au-dessous de son frère. C’était un homme qui aurait une grande réputation s’il n’avait point eu de frère ». Bon grammairien, Thomas Corneille écrivit un Dictionnaire des arts et des sciences et un Dictionnaire universel géographique et historique. À l’Académie, il recevra Fontenelle le 5 mai 1691. Exceptionnelle réunion des œuvres des deux frères, en parfaite condition. L’exemplaire a été établi avec un soin délicat et attentionné par Pierre-Marcellin Lortic, puis vendu à Henri Bordes. Né à Saint-Gaudens le 4 avril 1822, le Gascon Pierre-Marcellin Lortic, dit « le Frondeur », arrive à Paris à la fin des années 1830 et intègre comme ouvrier l’atelier de Pierre-Paul Gruel : le jeune homme se distingue par un fort caractère et des conceptions personnelles qu’il affirme haut et fort et, alors qu’il n’a que vingt-deux ans, s’installe en 1844 au 199 rue Saint-Honoré, adresse qui sera la sienne jusqu’à son déménagement au 1 rue de la Monnaie, vers 1860. « Les reliures de Pierre-Marcellin Lortic se distinguent par le poli de leur maroquin, leur fermeté, leur légèreté, la finesse de leurs cartons et leurs nerfs très pincés et la subtilité de leur dorure, même si ’Le Frondeur’ n’est pas doreur et qu’il confie ses travaux aux plus grands spécialistes de l’époque, notamment Wampflug et Maillard [...] Au-delà de son perfectionnisme et de la maîtrise incontestable dont il fera preuve, il va révolutionner cet art industriel qu’est la reliure, que ce soit au niveau de la relation avec le bibliophile, de l’approche commerciale, développant une conception très personnelle de son art et n’apprécie que modérément la critique et le conseil des bibliophiles. De là naîtra peut-être sa principale innovation commerciale : ne plus attendre le client, acquérir lui-même des ouvrages, les relier à son goût et les proposer directement à la vente dans un atelier qui devient également, par le fait, une librairie. Le concept est révolutionnaire, à une époque où la reliure de luxe procède de la commande d’un particulier qui apporte ensuite son ouvrage chez le relieur, avec ses indications. Il vaudra à Lortic les critiques des libraires et des amateurs, mais démontre que le relieur avait une très bonne connaissance du livre et des goûts de l’époque, si ce n’est bibliographique » (Hugues Ouvrard, in Portrait de Pierre-Marcellin Lortic, en ligne). Son goût sûr le pousse d’ailleurs vers des ouvrages d’exception ou des raretés bibliographiques qu’il établit avec grand soin et dont il ne se dessaisit que pour les vendre aux grands bibliophiles de son époque qui sont ses clients : Ambroise Firmin- Didot (qui possédait 504 reliures signées de lui) l’architecte Joseph Lesoufaché, le duc d’Aumale, l’architecte Hippolyte Destailleurs, l’armateur bordelais Henri Bordes, le duc de Parme, le duc de Rivoli, Edmond de Goncourt, Auguste Poulet-Malassis, Charles Asselineau, Théodore de Banville et bien sûr Charles Baudelaire, qui confia à Lortic la reliure de huit exemplaires de l’édition originale des Fleurs du mal. Depuis 1876, Lortic collait dans le coin gauche du premier contreplat de ses reliures une étiquette représentant huit livres empilés indiquant les multiples prix qu’il obtient à Londres (en 1851, il n’a alors que vingt-neuf ans), Paris (1855 et 1878), Vienne (1873) et Philadelphie (1876). Il est, en 1878, le premier relieur fait chevalier de la Légion d’honneur et modifie alors son ex-libris en y ajoutant cette décoration. Ce Corneille porte cette marque, ce qui permet de dater la reliure de ces années-là. Il met fin à ses activités professionnelles en 1884 ; ses fils reprendront la suite. Notre exemplaire contient cet ex-libris à chaque volume, en plus de son fer, au centre du premier contreplat, qui est sa signature. Des bibliothèques Pierre-Marcellin Lortic (ex-libris, troisième version de 1878), Henri Bordes (ex-libris et vente, 1911) ; Jules Lemaître (ex-libris et vente, 1917). Picot, Bibliographie cornélienne, 381 (cite un exemplaire en maroquin rouge doublé de maroquin bleu, de la collection Benzon, mais c’est probablement un autre exemplaire) ; Willems, p. 466.