Pascal Duprat (1815-1885), diplomate, homme politique. L.A.S., Paris, 23 juin 1846, 3p in-8. A l'avocat et député Victor Lefranc (1809-1883), qui sera député des Landes en même temps que lui du 23 avril 1849 au coup d'état. « Mon cher Lefranc, Je serais vraiment embarrassé pour vous écrire si j'avais pu vous oublier depuis votre départ. Vous n'avez pas, peut-être, besoin que je vous dise pour y croire. Je ne vous ai point écrit jusqu'ici. Chaque fois que j'ai reçu une de vos lettres, je vous ai répondu régulièrement pendant une vingtaine de jours, mais seulement dans ma pensée. Ce qui ne m'empêchait pas [mot illisible] de croire que j'étais entièrement quitte avec vous. J'aurais bien d'autres excuses à vous donner, mes études, mes travaux, mille petits embarras dont cette vie parisienne est chargée. Mais à quoi bon insister là-dessus. J'aime mieux laisser à votre coeur le soin de ma justification. Comment vous trouvez-vous de cette existence de journaliste au pied des Pyrénées à deux pas de l'Espagne, un jour de l'Afrique ? Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un au monde qui écrive un journal dans une situation aussi pittoresque. Vous avez trop bon goût pour regretter là ces horizons étouffés de Paris. Je suis bien tenter d'envier votre sort. Vous avez l'air, le soleil, [quelques mots illisibles] publier sous un ciel magnifique. Si je vous estimais moins, je vous dirais vingt fois que vous être trop heureux. Vous n'ignorez pas sans doute les affaires de la revue indépendante. Quand vous êtes parti, vous pouviez croire qu'elle allait être prospère. Il n'en a résulté qu'un triste échec. Je cherche depuis quelques jours à lui faire une position meilleure. Un de nos amis m'a charger de l'acheter en son nom. C'est ce qui aura lieu prochainement, si le prix n'est pas trop élevé. J'écrirai dans ce cas à Jean B.. Quant à La Réforme, vous avez pu voir qu'elle avait de nouvelles [mot illisible] de vie, sans se trouver riche. J'espère que nous finirons par lui donner des impacts de force et de durée qui lui ont manqué jusqu'à ce jour. Je voudrais vous dire des milliers de choses que je ne vous dis pas mais que je vous dirais avec un plus grand plaisir, si j'avais quelques heures de cette existence paisible dont vous jouissez loin de moi. Adieu, croyez à mon vif attachement. Pascal Duprat ». Duprat annonce donc ici la reprise de la Revue indépendante, bimensuel créé en 1841 par George Sand, Louis Viardot et Pierre Leroux. Le trio s'est désintéressé de journal en raison de la tournure politique qu'il prenait. Duprat en deviendra donc rédacteur en chef en 1847, probablement en mai si on en croit le premier article qu'il signe dans le numéro du 25 mai 1847. Rappelons que Pierre Lefranc quitte Paris pour devenir rédacteur en chef de ce nouveau journal, L'Indépendant des Pyrénées Orientales, créé le 1er janvier 1846, second journal du département et, surtout, organe de soutient à la candidature de François Arago aux législatives. Il n'est donc pas si indépendant ! Les deux amis seront députés des Landes de 1848 au coup d'état de 1851. A la chute de Napoléon III, ils redeviendront députés des Landes. Petite déchirure à un pli. Belle et longue lettre. [110]
Pascal Duprat (1815-1885), diplomate, homme politique, économiste.
Reference : 009982
Pascal Duprat (1815-1885), diplomate, homme politique, économiste. L.A.S., sd [mardi matin, ca.1865 ?], 1p in-12. A Arthur Mangin. Il ne pense pas pouvoir lui envoyer la note demandée, étant accablé de travail. Probablement pour un article dans Le Journal des économistes. [300]