PAMPHILE DE LACROIX (Lieutennt-Général Baron François Joseph).
Reference : 28059
(1819)
A Paris, chez Pillet Ainé, Imprimeur-Libraire, éditteur de la collection des moeurs françaises, 1819-1820. Deux volumes, In-8, 416 et 345 pp. Reliés en demi veau, pièces de titre noire et rouge, 5 nerfs au dos, filets dorés. Ex-libris du Vicomte de Noailles. Tome 1 Avec une très grande carte repliée, gravée par Lapie, un plan du siège et un tableau. Tome 2. (Deuxième édition). Avec un tableau état général des forces de terre et de mer employées à l'expédition de Saint-Domingue, sous le gouvernement du Capitaine Général Leclerc.
François Joseph Pamphile, vicomte de Lacroix, né à Aimargues le 1er juin 1774 et mort à Versailles le 16 octobre 1841, est un général français de la Révolution et de l Empire. En 1819, le général Pamphile de Lacroix publie des Mémoires pour servir à l'histoire de la révolution de Saint-Domingue. Le livre s'impose aussitôt comme une source de premier ordre sur l'histoire de cette île. L'auteur ne se limite pas, en effet, au récit de l'expédition Leclerc à laquelle il a pris part en 1802, mais propose également une étude générale de la révolution haïtienne qui en retrace tous les aspects : politiques, sociaux, économique. Il propose également une description des deux entités rivales qui coexistent alors sur l'île : la République haïtienne d'Alexandre Pétion et le royaume d'Haïti d'Henri Christophe.Son analyse est lucide et, dans le contexte des débats de l'époque sur l'attitude que la monarchie française doit adopter vis-à-vis de cette colonie rebelle, Pamphile de Lacroix estime que la révolution haïtienne est irréversible, et qu'une nouvelle tentative de reconquête serait illusoire. Il appuie donc l'idée d'exiger de lÉtat haïtien un dédommagement en échange de la reconnaissance de l'indépendance. Il serait aisé, selon lui, de frapper Haïti par lanéantissement de sa flotte, le blocus de ses ports, le bombardement de ses villes côtières et lincendie de ses cultures... « Nous leur détruirions plus dans un jour quils ne pourraient rétablir dans un an. » Cela pourrait convaincre les « chefs actuels quil vaut mieux céder une partie des biens quils ont usurpés ». C'est finalement cette solution qui prévaudra quand le roi Charles X décidera d'imposer, par la menace, une indemnité de 150 millions de francs à lÉtat haïtien, en 1825. ÉDITION ORIGINALE RARE. Bel exemplaire. Photos sur demande.