Deux plans originaux du film d'animation intégré au film Le Cerveau.Celluloïds originaux, complets. S.l.n.d. [1968]. Encre et peinture sur celluloïds posés sur fond dessiné, en 2 planches (450 x 200 mm). Exceptionnels celluloïds originaux utilisés pour le film d'animation intégré dans Le Cerveau.
Ces deux celluloïds proviennent de la séquence animée emblématique du film réalisé par Gérard Oury : une comédie à grand spectacle sortie en 1969 qui réunit Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven et Eli Wallach. Il symbolise l'âge d'or d'un cinéma populaire français ambitieux, dans une production anglo-italiano-française ouverte à l'international. Le générique, en anglais, (The Brain) intègre déjà quelques éléments de pop culture et une musique psychédélique. L'une des audaces du film réside dans l'insertion d'un court métrage d'animation au coeur de l'intrigue : le personnage du colonel Matthews, alias « Le Cerveau » (interprété par David Niven) y expose son plan pour dévaliser un train blindé de l'OTAN. Réalisée par Jean-Charles Meunier pour le studio des Films Orzeaux, cette séquence d'animation insérée dans le film est alors un procédé tout à fait nouveau et exceptionnel dans le cinéma français des années 1960 ; rares sont les films ayant auparavant osé intégrer une séquence narrative animée, en dehors de quelques génériques comme ceux des films de Jacques Tati. Cette séquence pastiche les codes du dessin animé militaire, dans un esprit à la fois satirique et pop. Hollywood avait parfois utilisé ce procédé, mais dans des oeuvres fantastiques ou comiques : The Pink Panther, en 1963, ou Mary Poppins, l'année suivante, en sont deux exemples célèbres ; l'année précédent le tournage du Cerveau, Casino Royale comporte certains éléments animés, dus à Richard Williams (futur créateur de l'animation de Roger Rabbit), qui a apporté un style très pop au générique de ce James Bond. Dans Le Cerveau, l'animation ne fait pas qu'amuser : elle schématise le génie du personnage de David Niven, représentant son cerveau en action dans un générique très pop culture so british, caractéristique de ces années Beatles. La séquence est véritablement insérée dans le récit comme une partie du plan du personnage, et exécutée comme un court-métrage animé à part entière. Le premier dessin représente le colonel Matthews en uniforme, avec son hochement de tête significatif, tic révélateur du personnage dans le film ; le second celluloïd offre une vue en coupe latérale du wagon blindé transportant les fonds, surveillé par des soldats de la police militaire, avec des sacs estampillés aux couleurs des grandes puissances de l'OTAN (France, Royaume-Uni, États-Unis, etc.). Techniquement, le celluloïd consiste en une ou plusieurs feuilles de plastiques transparents (souvent en acétate), sur laquelle l'illustrateur dessine et peint - image par image - les personnages ou les éléments mobiles d'une scène : le cellulo est ensuite placé sur un fond peint à la main, fixe, sur lesquels les éléments changeants peuvent être superposés et donner ainsi lieu à l'animation finale. Le casse organise l'arrêt du wagon (dans le film, un Paris-Bruxelles) en rase campagne - en pleine Beauce, entre Toury et Janville. Mais tout ne se passera pas comme prévu...
WAGNER. Guy Samara, Catherine Clément, Jean-Jacques Becquet et Daniel Renard, Jacques Bourgeois, Antoine Goléa, André Boucourechliev, Olivier Tcherniak, Georges Liebert, Pierre Boulez, Guy Coutance, Jean Azouvi, Jean-Louis Dutronc, Charles Letellier, Paul Meunier.
Reference : 8361
Paris, L'avant-scène Opéra, n° 6-7, novembre-décembre 1976. In-4, broché, photographies.
[8361]