S.l.n.d. (Grenoble, Allier, 1808 vers. In-8 de 16-40 pp. maroquin bleu, dos à nerfs orné à petits fers, triple filet doré d’encadrement sur les plats plats, frise intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Rarissime recueil imprimé sans titre ni faux-titre, de poèmes, chansons et textes en patois grenoblois attribués à André et Gaspard Menilgrand. Lo Chapitro broullia, dialogo entre deu Comare ouvre le recueil - établi en deux parties à pagination séparée - suivi de : (première partie, 16 pages :) Sermon. Plouron, plouron, ames chrétiennes, la Religion iet tot-afa parduia - Lo Chapitro tenu pe Monseigneur l'Évêque (seconde partie, 40 pages :) Chanson du Borliou - Parodia - A Mousieu Lambert, missionnerou - Chanson sur Napoléon - A l'Empero de Franci - Dialogou de dou payzan de ley Granges - Dialogou. Municipalita de V... pou [Voreppe] - Bleze lou savati, acta uniqua - Reflexion din payzan sur la revolution (en prose). L’ouvrage est cité pour la première fois en 1809 par Champollion-Figeac dans les Nouvelles recherches sur les patois puis dans ses Chroniques dauphinoises et documents inédits relatifs au Dauphiné pendant la Révolution » (posthume 1880-1881) où il évoque les frères Menilgrand : « A Voreppe, à la même époque, les habitants furent aussi bienveillants, respectueux et dévoués pour le chanoine Menilgrand, qui, expulsé aussi de son canonicat, vint se réfugier dans son lieu de naissance et ne cessa d'habiter cette localité jusqu'en 1805. Il y exerça ouvertement le culte catholique, interdit dans les autres villages du département ; il y prêchait le dimanche. Dans ses moments de loisir, il écrivait, en patois de Grenoble, des « poésies et morceaux en prose relatifs aux querelles du chapitre de Grenoble » et qui furent imprimés par Allier, vers 1808. Ce recueil est anonyme et a deux paginations ; mais la chanson du borliou, la chanson sur Napoléon, le dialogou de dou paysan de ley granges, etc., doivent être attribués à son frère Gaspard, dit le philosophe. (..) Menilgrand mourut vers 1805, disent les uns et en 1816 selon d'autres. » La première partie ne contient que des pièces traitant du chapitre de Grenoble et de la religion, d'où l'attribution au chanoine. La seconde partie ne concerne que des événements politiques ou locaux, d'où l'idée de les attribuer au frère Gaspard, qui semblait bien impliqué dans la vie locale. La double pagination s'expliquerait par la volonté de chacun des frères de pouvoir distribuer à leurs connaissances et amis la partie dont ils sont les auteurs.Provenance : Eugène Chaper (ex-libris ; note manuscrite autographe au verso de la première garde : « Recueil de pièces en patois de Grenoble, par Ménilgrand de Voreppe. Très rare ») député de l’Isère, collectionneur dauphinois et grand bibliophile qui avait réunit dans son château d’Eybens près de Grenoble un ensemble considérable de livres et manuscrits principalement sur le Dauphiné dispersé en 1946.Un deuxième exemplaire de ce recueil provenant de la bibliothèque d'Eugène Chaper est conservé à la BnF (Catalogue général notice n°FRBNF33097659).Très bel exemplaire dans une reliure signée Chambolle-Duru. Petit départ de fente au mors supérieur.Quatre exemplaires seulement sont recensés par le Catalogue Collectif de France dont la BnF et les bibliothèques de Béziers, Rouen et Grenoble.Exemplaire cité par Jean-Marc Barféty (Bibliothèque-Dauphinoise) : « Il existe un deuxième exemplaire provenant de la bibliothèque d'Eugène Chaper (un se trouve à la BnF). Il est relié par Chambolle-Duru en plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs orné, triples filets en encadrement sur les plats, toutes tranches dorées. Il porte l'ex-libris d'Eugène Chaper, avec une mention manuscrite de celui-ci sur une page de garde : « Recueil de pièces en patois de Grenoble, par Ménilgrand de Voreppe. Très rare ».Brunet I, 1797 ; Barbier I, p. 567 ; Maignien, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes du Dauphiné, n°1973 ; Léon Côte et Paul Berthet, La Flore littéraire du Dauphiné, 1911, II, p. 485.