Beuxes (département de la Vienne) 1845 Cahier in-8° oblong (112 x 207 mm), [1] f. de titre - [20] ff. manuscrits sur partitions imprimées - [1] f., broché, couverture cartonnée mouchetée (travail de l'époque)
UN RARE TÉMOIGNAGE DE LA MUSIQUE DANSÉE DANS LES BALS DE PROVINCE AU MILIEU DU XIXeme SIÈCLE. Cahier de musique comportant 20 feuillets de partitions manuscrites à l'encre brune, tenu par Lucien Mauléon, "fils de Pierre Mauléon et de Marie Pimbert, demeurant à Endrault [Andrault], commune de Beux[es], arrondissement de Loudun département de la Vienne". Lucien Mauléon, musicien, uvrait vraisemblablement à l'animation des bals de la commune et pourquoi pas des alentours. On y trouve gammes pour l'accord du violon, chansons populaires ("Ah ! vous dirai-je maman", "Mon rocher de St Malo") extraits de drames lyriques ("Gastibelza le fou de Tolède" sur des paroles de Victor Hugo), valses (valse de Carl Maria von Weber, "valse du duc de Reichstadt"), quadrilles ("Son nom", par Jean-Baptiste Joseph Tolbecque, "quadrille de plik et plok")... L'auteur décrivant son cahier comme "composé de 33 contredanse jouée par Mr Mauléon" [sic], on peut supposer que même les valses y sont curieusement destinées à accompagner une danse en groupe. C'est toutefois le quadrille qui domine le manuscrit, comme il domine d'ailleurs les bals du XIXe siècle : héritier de la contredanse (vraisemblablement importée d'Angleterre), le quadrille français trouve sa forme fixe en 5 figures au cours des dernières années de la Restauration et transformation bien plus frappante pour les observateurs contemporains son pas, jadis dansé, devient marché. August Jal, Delphine de Girardin, le maître à danser Henri Cellarius se désolent tour à tour : "Les dames exécutent seules encore certains pas, et prennent des attitudes qui témoignent du moins de quelque velléité dansante. Quant aux cavaliers, ils se bornent, pour la plupart, à marcher le plus souvent avec nonchalance et sans presque se préoccuper de la mesure. Cette marche, toute négligée qu'elle est, pourrait avoir encore sa grâce et son caractère, si les danseurs voulaient du moins l'exécuter avec soin. Mais on sait que, dans la plupart des bals, les danseurs se sont fait une loi de ne pas former le moindre pas, rivalisant entre eux d'indifférence et de froideur, dansant absolument comme s'ils traversaient une promenade ou un trottoir." (Cellarius, La Danse des salons, 1849, pp. 23-24) On comprend mieux Flaubert qui, dans son Dictionnaire des idées reçues, écrivait : "On ne danse plus, on marche". Quelques changements minimes affectent le quadrille dans le courant des années 1830 et 1840 : l'imposition de la "pastourelle" en quatrième mouvement, et l'adoption d'un "galop" final. Ces deux figures sont d'ailleurs signalées, en marge, dans une partie du manuscrit.
Paris.1905.In-8 br.19 p.non coupées.120 ex.seulement.Dédicace de l'Auteur au Capitaine de Baler.BE.
P., bibliothèque de la Rebvue héraldique, 1905. In-8 broché, 19 pp., quelques figures de blasons dans le texte.
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