Paris, Ernest Leroux et aux Bureaux de l'Artiste, s.d. (1897). 18 x 28, 186 pp., quelques ornementations, demi-reliure cuir à 5 nerfs, dos orné de 5 fleurons dorés, tranches mouchetées, bon état (quelques rousseurs claires mais papier propre).
"Bel exemplaire avec une reliure en parfait état; envoi autographe de l'auteur; petite étiquette de la libraire Clavreuil, au revers du 1er plat et étiquette du relieur Lavène en haut de la page de garde."
Émouvant envoi de l'auteur sous forme de poème, " à ma chère femme; qu' à d'autre ce livre rappelle - Naples ou le peuple Romain ! - A nous deux, à ma bonne et belle - Lorsque tremblante, notre main - Tournera des feuilles fanées - Il évoquera Saint Germain - Sa maisonnette et ses journées - Ou nous fumes très studieux - A nous deux. 23 octobre 1897. Lucien " Exemplaire enrichie d'un dessin original de Mme Marcheix, sur papier à entête du paquebot transatlantique, " On Board S.S Homeric " avec fanion couleur couvertures d'origines conservées, ex libris de Henri Roquefort, vol. relié gd in4, 290x200, très bel état int. 180pp . Paris Ernest Leroux, ss date vers 1890
Jean-Jacques Bouchard, né à Paris en 1606, mort à Rome en 1641, est connu des érudits par une autobiographie, dont la première partie fut publiée en 1881 par M. Alcide Bonneau. Ce sont des Confessions d'enfance, dont la sincérité va jusqu'au cynisme. Elles s'arrêtent à l'année 1631. Bouchard venait d'arriver à Rome; il avait quitté Paris, le 29 octobre 1630, muni de lettres de recommandations de Gassendi et des frères Dupuy pour Peiresc, qui lui-même l'avait aimablement adressé à ses amis Romains, en particulier au cardinal Francesco Barberini, au chevalier Cassiano del Pozzo, l'ami de Poussin, à Lucas Holstein, et à l'ambassadeur de France, comte de Noailles. La suite de ces Confessions se trouve en manuscrit (M. 401) à la Bibliothèque de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. M. Lucien Marcheix en publia récemment de très curieux extraits sous le titre: Un Parisien à Rome et à Naples en 1632 (Ernest Leroux). Quelques pages qui décrivent les spectacles romains, pendant le carnaval de 1632, et en particulier la première représentation du San Alessio, de Stefano Landi. On y trouvera beaucoup de détails inédits. La véracité du narrateur n'a pas craint certains traits un peu crus, tel la description du carnaval de 1632 à Rome, rien de plus animé et de plus amusant que tout ce qui se rapporte aux fêtes populaires et aux divertissements de la rue, tout en notant avec quelle joie enfantine les cardinaux et tous les grands personnages de la ville y prennent part. « Don Thadeo, préfet de la ville, passant dans un coche superbe, avec une livrée de velours verd, jetta à Orestès un œuf, tout doré et esmaillé par-dessus, et rempli par dedans de la poudre de cypre la plus excellente qu'il aye jamais senti. Nous y voyons les mêlées comiques de princes et de cardinaux, les cavalcades, des chars couverts de musiciens et de masques qui dansent, des courses d'enfants nus, de jeunes hommes nus, de vieillards nus, de juifs nus, ces courses d'ânes, de buffles, de chevaux barbes, « sur certains desquels ils mettent des petits garçons qu'ils attachent sur le dos du cheval avec de la poix qu'ils leur mettent sous les fesses »; et tous ces plaisirs bouffons et sauvages, où il y a toujours quelques hommes ou quelques femmes blessés, estropiés, écrasés dans la cohue, sans que rien puisse troubler l'allégresse démente d'un peuple tout entier. Le samedi 14 février, comédie chez l'ambassadeur de France. Le fameux Fritellino y joue Pantalon et le Docteur. L'acrobatie tient une large place dans la comédie. Le dimanche 15, comédie chez un particulier : le Parto f into (.Vaccouchemen t feint). Le mercredi 18, comédie au collège Capranica, composée et récitée par les écoliers. Ils se rendaient sur la scène, en marchant sur les têtes du public ; et, pendant la représentation, ils s'amusaient à lancer des tuiles et des pavés aux assistants, qui en semblent ravis. La comédie représentait un innocent, ou idiot, âgé d'une trentaine d'années, qui est encore conduit par sa nourrice et son père nourricier, paysan de Pérouse. « Il laschoit parmi ses naïvetés et folies des traits malicieus et satyriques fort à propos...