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Au citoyen ministre de la marine et des colonies
S.l. [Paris], s.d. (fin XVIIIe) in-folio (34 x 21 cm), [2] pp. n. ch., en feuille. Bords ébarbés, un rogné court avec perte de lettres.
Rare et important document.Il s'agit d'une requête adressée par membres d'une même famille créole de Saint-Domingue pour être admise à accompagner la prochaine expédition vers l'île et retrouver leur résidence : "s'adressent à vous avec confiance, citoyen ministre, pour obtenir leur retour à St-Domingue par l'occasion de l'expédition prochaine qui se fera pour cette colonie."Elle est signée de : Jules-Solime Milscent (1778-1842) ; Sophie-Fatime Milscent ; Elisabeth-Zulime Milscent et Clotilde-Manime Milscent, tous enfants naturels du jacobin Claude-Louis-Michel Milscent de Mussé, dit Milscent-Créole (1740-1794), défenseur des mulâtres, puis des esclaves, qui fut commandant de la Garde nationale du Cap. Ses états de service impeccables au service des idées nouvelles ne l'empêchèrent pas d'être condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécuté le 7 prairial an II [26 mai 1794].A la suite, se trouve une note manuscrite appuyant fortement la demande et émanant des représentants du peuple de Saint-Domingue, tous anciens conventionnels et alors membres du Conseil des Cinq Cents, à savoir Pierre-Nicolas Garnot (1757-1848, cousin des Beauharnais), Louis-Pierre Du Faÿ (de Latour, né en 1752, mort vers 1804, ancien greffier du Cap), Joseph-Georges Boisson (1766-1812, ancien commerçant du Cap), Jean-Baptiste Belley (1746-1805, un des premiers députés noirs), Etienne Laforest (1744-1807), et Jean-Baptiste Mills (1749-1806, député "mulâtre") : "Les représentants du peuple députés de Saint-Domingue, observent au ministre de la marine que cette famille a été une des grandes victimes de la persécution des colons de la faction anglaise (...)".Cette famille mulâtre est fort notable : Jules-Solime, qui transformera son nom en Jules-Soliste Milscen (sans t) devint ultérieurement un écrivain, poète et politicien haïtien, fondateur en 1817 de la première revue littéraire du pays, L'Abeille haytienne, et également un des rédacteurs du Code civil haïtien. Cf. Bénot (Yves) : L'Affaire Milscent, in : Dix-huitième siècle (1789).
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[Ensemble de cinq L.S.]
Port-au-Prince, 1803 5 pièces in-folio, écritures fines et lisibles, quelques biffures et ratures, en feuilles.
Très intéressante correspondance active de Parades, chef d'administration de la marine et sous-préfet colonial du département de l'Artibonite, au cours de la dernière phase de la malheureuse Expédition de Saint-Domingue, qui devait aboutir au rembarquement des troupes françaises.I. Du 25 juillet 1803, adressée à l'amiral John Thomas Duckworth (1747-1817), commandant en chef les forces navales britanniques, sur les besoins en approvisionnement de la ville de Port-au-Prince soumise au blocus anglais.II. Du 4 fructidor an XI [22 août 1803] au général en chef [Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau, 1755-1813], sur un différend privé impliquant le vice-amiral Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville (1745-1804).III. Du 5 fructidor an XI [23 août 1803], au préfet colonial, sur divers manquements maritimes.IV. -V. Du 5 fructidor an XI, à Louis Taupin de Magnytot (1757-1823, ancien préfet de la Manche, puis préfet colonial de Tobago, préfet colonial de Saint-Domingue du 14 juin au 14 novembre 1803), sur la question des vivres.
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Mémoire qu'a l'honneur de présenter Nouguer cap[itai]ne de la seconde et d[erniè]re compagnie de milice infanterie et des libres du quartier de l'Arcahaye
L'Arcahaye [Saint-Domingue], 24 mai 1762 in-folio, [2] pp. n. ch., couvertes d'une écriture moyenne, soignée et très lisible (25 lignes apr page), quelques transcriptions postérieures au crayon de bois, en feuille. Bord extérieur ébarbé.
Une ordonnance du 13 septembre 1754 donnée par le marquis Joseph-Hyacinthe de Rigaud de Vaudreuil (1706-1764), commandant en chef de la colonie de Saint-Domingue jusqu'en 1757, avait prévu le dédoublement de la compagnie d'infanterie de L'Arcahaye : désormais, il faudrait séparer les blancs des sang-mêlés (quarterons, tiercerons, mulâtres et libres de couleur), de façon à former deux bataillons.Dans le contexte des opérations de la Guerre de Sept ans contre les Anglais, le rédacteur du mémoire préconise un second dédoublement de façon à former trois compagnies.
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