Émile Basly (Valenciennes 1854 - Lens 1928) était une des grandes figures du syndicalisme dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Orphelin à l’âge de 10 ans, il fut confié à une famille de mineurs de Denain. À 12 ans il fut engagé comme jeune mineur et travaillera au fond à 18 ans. Il deviendra l’un des chefs de file des revendications au sein de la Compagnie des Mines d’Anzin. Licencié après une grève en 1880, il travaille dans le café de sa première femme, l’Estaminet d’Anzin qui deviendra le lieu de réunion des mineurs révoltés. Secrétaire du syndicat des mineurs d’Anzin dès sa création en 1883, il est délégué par les mineurs du Nordau congrès des mineurs de Saint-Étienne. Très actif lors de la grande grève de 1884, il est surnommé “le Mineur indomptable”. Il se rend à Paris pour défendre les revendications des grévistes devant la commission parlementaire. Là il rencontre Zola auquel il inspire le personnage d’Étienne Lantier dans Germinal. La grève s’étant soldée par un échec, Basly se lancera dans la politique. Il siège comme député sur les bancs de l’extrême gauche. Il fera des interventions après la catastrophe de Courrières en 1906, fustigeant les compagnies minières et le gouvernement. De 1900 jusqu’à sa mort en 1928 il sera élu maire de Lens.Le dessinateur humoriste Manuel Luque est né à Almeria (Espagne) en 1854 et mort à Autun en 1924. À Paris où il est venu en 1874, ses portraits-charge ont rapidement obtenu un grand succès. Luque a exposé aux Incohérents et collaboré comme portraitiste avec de nombreux périodiques : Le Charivari, Le Figaro illustré, La Caricature, La Vie Parisienne, etc. Il a aussi réalisé de nombreux portraits pour la célèbre collection Les Hommes d'Aujourd'hui de 1879 à 1899, avec entre autres le plaisant portrait de Rimbaud en train de colorier les voyelles (7e volume n°318). « Luque, notre seul portraitiste-charge digne de ce nom, dont les personnages ont de l'allure malgré leur aspect quelquefois trop grimaçant ; mais l'artiste, ayant compris qu'il était temps de donner autre chose que les éternels mêmes bonshommes en des poses toujours identiques, montra dans son faire une ampleur et un gras qui dénotent bien la coloration espagnole. » John Grand-Carteret, 1888 – Voir Inventaire du Fonds Français XIV, pp. 568-569.