Librairie Nouvelle A. Bourdilliat & Cie | Paris 1860 | 12 x 18.50 cm | relié
Edition originale, enrichie d'une lettre autographe signée de Louise Colet, 3 pages sur un bifeuillet montée sur onglet en tête du volume. Quelques petites rousseurs, une très pâle mouillure marginale affectant les derniers feuillets. Reliure en demi maroquin noir à coins, dos à cinq nerfs sertis de doubles filets à froid, date en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, couverture montée sur onglet conservée (petits petits manques angulaires comblés), élégante reliure signée Patrice Goy. Rare envoi autographe à la marquise de Boissy, Teresa Guiccioli, qui fut la maîtresse du mari de Louise Colet et demeura célèbre pour sa liaison avec Lord Byron. Colet la décrira en ces termes dans le roman : « Une femme qui a été à Byron ce que Béatrix fut à Dante et Vittoria Colonna à Michel-Ange, cest-à-dire linspiration et lamour » (p. 201). Rare ensemble. Exemplaire parfaitement établi. * Colet adresse ce roman à une muse qui ne fut pas étrangère au scandale : la comtesse Guiccioli, devenue marquise de Boissy, fut le dernier grand amour de Byron, et avait même été lamante du mari de Louise Colet, Hippolyte, alors que la femme de lettres entretenait une liaison très décriée avec lacadémicien Victor Cousin. Louise Colet a dailleurs choisi le titre de marquise pour son propre personnage dans le roman, lambitieuse et charmante Stéphanie de Rostan. « On a tenté de me briser à loccasion de ce livre », écrira-t-elle, pour y avoir conté ses passions et ses peines avec les chefs de file du romantisme et du réalisme, Musset et Flaubert sous les traits dAlbert de Lincel, poète de génie malade et alcoolique, et Léonce, lépistolier absent pour qui lart importe plus que lamour. La marquise de Boissy avait toutes les raisons dêtre sensible à ce roman révélant de tumultueuses relations avec des géants littéraires Teresa Guiccioli avait elle-même consacré ses vieux jours à la biographie de son célèbre amant. Colet, poétesse romantique par excellence, vénérait le génie de Byron dont elle avait mis un vers en épigraphe de son premier recueil Fleurs du midi (1836) : « Child of the sun soul of fire». Les rares lettres conservées des deux femmes attestent justement de leurs échanges à propos de Byron Colet lui annonce même dans la missive reliée en tête de cet ouvrageavoir transcrit intégralement une des lettres de la marquise : « Le livre que je vous adresse paraît seulement aujourdhui [] je cite en note dune page sur Lord Byron lintéressante lettre que vous maviez écrite» (publiée entre les pp. 201-206 du présent ouvrage). Colet commence même la lettre par «Dear Marquise»,peut-être un clin dil facétieux à sa qualité de maîtresse du poète britannique, et lui fait part de son imminent voyage en Italie: «Jirai à Gênes, Turin, Milan, Venise et enfin Florence [] je me fais une fête de vous revoir et de causer de mille choses». Quelques semaines plus tard, Colet rejoindra la marquise, qui lui fera visiter Venise sur les pas de Byron : «Je suis ravie dêtre conduite par une Guiccioli, nom si cher au poëte dans ces murs où quelque chose de lui palpite encore» (LItalie de sItaliens, 1862, p. 307). Superbe envoi dune écrivaine libre et paradoxale sur son plus célèbre roman dautofiction, à lune des grandes muses littéraires du XIXe siècle. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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