À la Haye, Imprimé pour l'Auteur; et se trouve chés la veuve de M. Uytwerf, A., Moetjens, ..., 1731-1732. In-12 demi-basane à coins du temps, étiquette de titre. Ex-libris armorié (Constant? comme le laisse supposer une inscription manuscrite?).
La première année est complète des 89 numéros requis, la deuxième année comporte ici les n° 1 à 90 et 96 à 104.les 46 derniers n° parus jusqu'en juin 1733 ne figurent pas dans ce volume. « J.B. Le Villain de La Varenne, bénédictin défroqué, établi en Hollande depuis peut-être 1720, se fait connaître par Le Glaneur qui attirera rapidement l'attention par la précision de son information, la malignité de ses attaques contre les jésuites et les jansénistes, l'indépendance de son esprit. L'interruption du journal en mai 1733 est due à l'intervention du pouvoir. Bruys écrit dans ses Mémoires : «Jean-Baptiste La Varenne est un petit homme taciturne et malin qui, trop livré à l'aigreur de la satire, s'est souvent fait de désagréables affaires par les traits envenimés qu'il lançait dans son Glaneur, ouvrage périodique contre lequel le gouvernement a marqué son indignation». Effectivement, l'ambassadeur, des Pays-Bas à Paris, Van Hoeg transmet en juin 1733 les plaintes de la Cour de France. Il semble que les attaques de La Varenne contre le père Girard, puis contre le père Chamillard, et enfin des prises de parti en faveur des gallicans aient irrité le cardinal Fleury. Cette irritation n'était pas sans fondement: en 1745 La Varenne publiera sous anonymat L'Examen de la religion ou «petit Burnet», l'un des grands traités d'impiété du XVIIIe siècle. L'attribution de ce traité à La Varenne, clairement prouvée par M.C. Couperus, augmente l'importance du Glaneur; elle donne aussi un nouveau sens à l'ironie de l'auteur, à sa désinvolture, à son indépendance d'esprit.» Jean Sgard, Dictionnaire des journaux 1600-1789, notice 588, Couperus M.C. Un périodique français en Hollande «Le Glaneur historique» (1731-1733), La Haye et Paris, 1971.