New York, University Books, 1964, gr. in-8°, xxii-620 pp, foreword by Al. N. Oikonomides, 27 pl. d'illustrations hors texte, index, reliure pleine toile verte de l'éditeur, jaquette illustrée (défraîchie), bon état. Réimpression de l'édition de 1910. Texte en anglais
"Ce livre charmant et profond étudie dans le folklore de la Grèce moderne les survivances de l'ancien polythéisme hellénique. Le caractère même de l'antique religion des Hellénes rendait possible une telle étude : la pénétration de la religion et de la mythologie grecques dans tous les actes et dans toutes les croyances de la vie populaire devait assurer aux représentations et aux rites du polythéisme grec une vie singulièrement profonde et tenace, si bien que telle coutume observée de nos jours peut nous aider à comprendre un mythe ou une tradition antique. C'est le même génie qui anime le paganisme des Hellénes et le christianisme grec tout pénétré de survivances antiques (p. 63). L'église chrétienne dut s'accommoder de la tolérance foncière du peuple grec qui continua à révérer ses dieux, la nouvelle foi ne lui en apportant pas toujours l'équivalent. Parfois le dieu païen fut remplacé par un saint dont le nom était voisin ou les attributions analogues : Dionysos fut remplacé par S. Denys (Dionysios), qui fut considérécomme une sorte de dieu du vin et dont la légende resta en relation avec l'île de Naxos, S. Demetrius hérita des fonctions de Déméter, et l'archange Michel succéda à Hermés. Mais le paysan continua à se sentir environné d'une armée d'êtres surnaturels restés en dehors du christianisme. Les saints chrétiens vécurent à côté des dieux de l'Olympe dans les représentations populaires. Les dieux continuent à vivre transformés ou christianisés. (...) Un des chapitres les plus brillants de M. L. est consacré à l'étude de la représentation du vampire qui tient une grande place dans le folklore de la Grèce moderne. Il y a dans cette représentation un élément emprunté au folklore slave ; ce qui s'explique aisément par l'importance des migrations slaves en Grèce au Moyen-Age. Cet élément slave, c'est l'idée proprement dite du vampire, malfaisant pour tous les hommes indistinctement, idée qui est étrangère au polythéisme grec. (...) Le livre de M. L. atteste une connaissance raffinée de l'antiquité grecque et un vif talent d'observateur et de folkloriste." (J. Marx, L'Année sociologique, 1909-1912)