Dijon, Archives départementales de la Côte-d’Or, 2009, gr. in-8°, 176 pp, broché, bon état
Actes de la journée d’études du 25novembre 2005, Cahier du Comité départemental pour l’histoire de la Révolution en Côte-d’Or, nouvelle série n° 2. — Ce volume aborde des enjeux sociaux tels que le problème des subsistances ou la question de l’accès à la terre qui met en compétition villageois et propriétaires à Géanges (J.Sirdey) comme à La Bussière-sur-Ouche (J.Bart). Sur le plan politique, sont examinés les réformes de Turgot et les oppositions qu’elles suscitent, la nouvelle compétition électorale, le contrôle de la garde nationale (G.Lévêque) et encore le découpage départemental et les divers enjeux qu’il recèle. Sur le plan culturel, différentes contributions abordent la question religieuse (de l’anticléricalisme des Lumières à l’agitation attisée par les réfractaires), la mutation de l’éducation et les résistances auxquelles elle se heurte (S.Morlot), le répertoire théâtral et sa censure (C.Trehorel). Ces multiples enjeux mobilisent des acteurs très variés. À l’étude des mobilisations du peuple des villes et de celui des champs répond celle des élites, aristocrates ébranlés mais pas résignés à l’instar de ceux de Beaune (S.Dollinger), ou bien bourgeois affirmant leurs prétentions nouvelles tant politiques qu’économiques. L’examen des tensions religieuses passe tant par l’étude de l’avidité des moines de Cîteaux (F.Seichepine) que par celle des résistances des fidèles, en particulier les femmes, paroissiennes attachées aux prêtres réfractaires, ou encore jeunes filles de l’hospice de Dijon récalcitrantes à l’arrivée d’éducatrices acquises aux principes révolutionnaires. Sur le plan militaire, à l’analyse d’une mutinerie menée en 1790 par des soldats probablement mus par une hostilité sociale contre leurs officiers au sang bleu (R.David) fait écho l’intérêt porté aux insoumis sous le Directoire (C.Farenc). Enfin, des pratiques diverses sont mises en œuvre par ces différents acteurs suivant les scènes et les enjeux des affrontements: lutte électorale, cris séditieux, charivari, voire meurtre. Au total, une chronologie des tensions départementales s’esquisse, qui s’inscrit dans la dynamique révolutionnaire générale: Grande peur de 1789, tensions entre patriotes modérés et avancés en 1791 (par exemple à Vitteaux), emprisonnement de nombreux suspects en 1792, affrontement entre républicains et royalistes sous le Directoire. Mais alors réapparaît la question de l’anII dans ce département «bleu» (C.Lamarre). L’action vigoureuse des représentants en mission et des sans-culottes locaux, organisés en sociétés populaires et comités de surveillance, a en fait contenu les tensions, sans les faire disparaître. Cet ouvrage intéressera tous ceux que passionne la Révolution.