Paris, Valade, 1774. 2 parties en un volume in-12, veau fauve de l’époque, dos à nerfs orné, coupes ciselées, accroc à la coiffe supérieure, mors et coins frottés, ex-libris. [4 ff.], 156 pp. ; [2 ff.], vj, 172 pp.
ÉDITION ORIGINALE. Mme de Laisse, dont la biographie est incertaine, a laissé des volumes de contes et de proverbes, ainsi qu'un roman, Ouvrage sans titre, dédié à Marie-Antoinette. Celui-ci est dédié à la comtesse d’Artois (sur le titre Mme de Laisse indique qu’elle est l’épouse d’un Capitaine de Cavalerie au Régiment d’Artois). Fortunée Briquet, dans la notice qu'elle lui consacre retranscrit ce quatrain adressé à Mme de Laisse : « Minerve en t'écoutant te nomme sa rivale, / Vénus en te voyant frémit de ta beauté. / Mais peux-tu redouter leur vengeance fatale, / Quand tu tiens le brevet de l'immortalité ? » Deuxième volume de contes publié par Mme de Laisse après un Recueil d’anecdotes paru en 1772, il contient : Lettre à mon ami ou les sœurs rivales — Il n’est pas impossible de parvenir au bonheur – Les dangers d’une mauvaise éducation – L’orgueilleux corrigé par l’amour – La jeunesse du françois – L’orgueilleux non corrigé. Ses contes n’ont pas encore suscité – à tort – l’intérêt des critiques contemporain.e.s alors qu’elle y représente les femmes de façon novatrice, dépeignant souvent ses héroïnes comme des individualistes qui ont du mal à s’adapter aux exigences de la société. Elle n‘hésite pas à blâmer leurs défauts dont elle rend responsable leur manque d’éducation et, dans l’ « épître aux femmes » qui ouvre la seconde partie, elle les engage à étudier « la morale, les beaux-arts, les sciences ». Plusieurs de ses personnages féminins ont ainsi acquis une solide culture. Ainsi dans « Lettre à mon ami ou Les Sœurs rivales » qui raconte l’histoire de deux sœurs que tout oppose en dehors de leur instruction : histoire, poètes notamment latins. Mme de Laisse est également très à cheval sur le respect que l’on doit aux femmes et le héros de « Il n’est pas impossible de parvenir au bonheur » qui en prend à son aise avec elles, se fait durement semoncer par sa mère.