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‎P.S. au maréchal Soult‎

‎Passau, 6 juin, 1806 , Titre et 12 pp. 1⁄2 in-folio sur papier bleuté. ‎

‎Important rapport sur le « projet pour la formation d’une flottille sur le Danube », rédigé à la demande du maréchal Soult, chef de la réserve de la Grande Armée. Cette flotte devait être envisagée pour la surveillance du Danube depuis Passau, mais surtout pour le transport des troupes et pour la traversée des soldats en armes avec le matériel et leurs équipements, chevaux compris. Le mémoire commence par le recensement de tous les bateaux mouillant sur le fleuve et sur l’état des chantiers de construction ; le général en dénombre près de 268 bateaux de 12 espèces dont il donne les caractéristiques suivant leurs tailles, les Kalhaines (bateaux de 1ère espèce) et les Klotzelles, de moindre grandeur. (…) Si l’on évalue à 200 livres le poids moyen d’un soldat avec son armement, à 20 livres le sac, à 30 les vivres pour huit jours, on trouvera 1500 quintaux pour les six cents hommes que nous plaçons dans les bateaux de première espèce. Si l’on y joint six milliers pour le poids de deux pièces de huit avec leurs affûts et avantrains, 7200 pour le poids des munitions (...), on n’aura pas encore le tiers de la charge que ces bateaux pourraient supporter (…) Il n’ya que les bateaux de premières et seconde espèce qui paraissent assez solides pour porter du canon ; on mettrait deux bouches à sur les premiers ; elles resteraient montées sur les affûts de campagne (…). Il vaudrait mieux les élever sur une plate-forme au-dessus de laquelle les hommes pourraient se tenir debout et même faire le coup de fusil par des crenaux (…). Le général donne ensuite des détails d’ordre technique et pratique pour la construction de ponts au moyen de ces bateaux ; C’est aussi avec les Klotzelles que l’on pourrait au besoin jetter des ponts sur le Danube (…). Tous ces bois pourraient être débités dans les environs de Staubing ; ils descendraient le Danube avec les bateaux (…) Les autres agrés tels que cordages, clameaux, ancres, etc, seraient amenés par les pontonniers et pris sur les équipages de ponts qu’on doit supposer exister à la suite de l’Armée (…). Quoiqu’il y en ait à Passau, et dans les environs, un grand nombre de pilotes et de bateliers (…). Il serait bon de faire venir un assez grand nombre de pontonniers pour en mettre deux ou trois sur chaque bateau (…). Le général enfin prône la création d’une flottille qui a l’avantage d’être facilement réunie et équipée, attirant moins l’attention de l’ennemi, évoquant l’organisation pratique, les détails pour l’embarquement et le débarquement des troupes, la navigation sur le Danube, les points de débarquements, etc. Les bateliers (…) conviennent tous qu’on peut aller à Vienne en trois jours et demi (…). Le succès d’une semblable entreprise dépend essentiellement du secret et de la promptitude que l’on mettrait dans les préparatifs et dans l’exécution. (…). Résumé : On trouvera en tout temps, sur le Danube (…) un nombre important de bateaux suffisant pour embarquer trente mille homme, soixante bouches à feu avec leurs munitions, environ douze cents chevaux et des vivres pour huit jours (…). Etc.Ancien officier du régiment de La Fère où se trouvait le jeune Bonaparte, La Riboisière (1759-1812) avait été promu général en 1803, nommé commandant l’artillerie du 4e Corps sous Soult. Lors de la bataille d’Austerlitz, il dirigea ses canons sur l’étangs gelé de Menitz où se trouvaient les colonnes russes, et se distingua encore à Iéna en repoussant plusieurs charges d’infanterie. L’Empereur le fera divisionnaire au début de la campagne de Pologne, commandant l’artillerie de la Garde Impériale. ‎