Francfort sur le Mein, Chez Antoine Heinscheit, 1725. Deuxième édition, complète de ses cinq tomes reliés en un volume. Un in-12 de 163 x 108 mm contenant respectivement, tome I : 124 (2) pp., tome II : 102 (2) pp., tome III : 109 (1) pp., tome IV : 117 (1) pp. et tome V : 118 (1) pp. Reliure pleine peau d'agneau d'époque. Dos à 5 nerfs + une couture supplémentaire en coiffe et en queue. Plat avant décoré aux petits fers, filets ornés. Dos, charnières et chasses émoussées. Signé à la plume "Prime Minister to Gustave Adolphus killed at the battle of Lutzen 1632" en face de la page de titre du premier volume, mention du nom complet du comte à la plume sur cette page de titre. Dessin d'oiseau (une cigogne ?) aux p. de titre accompagné de la devise Virtus Durissima Coquit (La vertu digère les morceaux les plus durs), devise qui sera largement popularisée plus tard lorsque Charles Baudelaire l'inscrira en frontispice de ses Épaves de 1866. Mention "(o)" encadrée de deux dessins floraux en haut de chaque page. Intérieur relativement frais pour l'âge, texte entièrement lisible, coutures solides. Ce livre forme une série de réflexions qui voisinent entre Montaigne et La Bruyère. Évoquant pêle-mêle le sens de la vie, l'argent, le vin, les passions humaines, les pays européens ou encore l'incertitude de la vie. Noble suédois, le comte Johann Thuresson Oxenstierna (1666-1733) a rédigé ces pensées directement en français. La première édition parut en 1721. Devant le succès éditorial, le livre sera réédité du vivant de son auteur (c'est cette édition que nous proposons ici) puis de nouveau en 1750 sous le nom de Pensées, réflexions et maximes morales de Monsieur le Comte d'Oxenstirn. Un aperçu stimulant de l'époque et d'un esprit des plus curieux. "Il est certain que le jus de la treille est un antidote contre la mauvaise humeur : et que le raisin est le plus beau et le plus merveilleux fruit de la terre. Si l'homme savait s'en servir à propos, il n'aurait pas besoin d'autre médecine, car ce végétatif a des vertus surprenantes : pris avec modération, il rend le cœur gai, l'esprit vif, fortifie le corps, fait oublier le chagrin, fait chanter, fait danser, rend amoureux, hardi, et vigoureux. Véritablement il faudrait être privé de bon goût, pour n'y pas prendre plaisir." ("Du vin", tome I, p. 49)
Dos quelque peu frotté, charnières frottées, sinon bon état. Bel exemplaire au vu de l'âge.