C. A. Reitzels Forlag | Kiøbenhavn [Copenhague] 1872 | 14 x 16.7 cm | Relié
Édition originale de la troisième série des contes dAndersen. Deux parties en un volume, parues respectivement le 30 mars et le 23 novembre 1872, chacune portant un envoi dAndersen il mentionne le premier dans son journal intime (H. C. Andersens dagbøger, vol. IX, p. 247) et le second est recensé par Henry Tuxen (Anderseniana, vol. 4, 1958-59, p. 155). Reliure demi percaline rouge à coins, dos lisse passé avec titre et filets dorés, plats de percaline noire. Premier plat présentant une légère craquelure dans la longueur, coiffes et coins frottés, minuscule manque à la percaline en marge du premier plat. Rare recueil de contes exceptionnellement enrichi de deux envois autographes signés dHans Christian Andersen à son ami le célèbre danseur et chorégraphe Auguste Bournonville, quil appelle «?Balletdigter?» (poète du ballet) en hommage à son talent. Les envois figurent sur la page de faux-titre de chaque partie?: «?Vennen, Balletdigteren A. Bournonville fra hans Beundrer H.C. Andersen?» [À lami, le poète du ballet A. Bournonville de son admirateur H.C. Andersen] et «?Balletdigteren min geniale, trofaste Ven Hr. Balletmester Bournonville Hjerteligst H.C. Andersen.?» [Au poète du ballet, mon brillant et fidèle ami le maître de ballet M. Bournonville / Sincèrement H.C. Andersen.] Le danseur et directeur de ballet du théâtre royal danois demeura un des plus grands modèles dAndersen, qui avait voulu être danseur dans ses jeunes années. Mais à linstar de bon nombre de ses protagonistes de contes de fée, Andersen naît dans «?le mauvais corps?». Renonçant à cette carrière, le conteur devenu célèbre mit à profit ses talents décriture pour la scène, et collabora à plusieurs reprises avec Bournonville. * La rencontre entre auteur et dédicataire remonte aux difficiles débuts dAndersen sur les planches du Théâtre royal danois. Arrivé seul à Copenhague en 1819, Andersen aspirait à faire carrière sur la scène quil considérait comme un royaume de magie et dextase, et lutta désespérément pour se faire une place comme danseur de ballet, acteur ou chanteur. Il entre comme élève en 1821 dans la classe de ballet de Carl Dahlén, qui remplaçait, à la tête du Théâtre Royal Antoine Bournonville, le père dAuguste auquel ces envois sont adressés. Andersen fait quelques discrètes apparitions dans des rôles de figurant, et subit les critiques de ses professeurs, qui raillent sa silhouette mince et sa posture maladroite. Le futur auteur du très autobiographique Vilain petit canard renonce à la danse mais continue dobserver la brillante carrière du jeune Auguste Bournonville son exact contemporain, né le même jour ainsi que lécole de danse promise à un immense succès quil était en train de fonder à Copenhague. Vingt ans plus tard, le conteur auréolé de gloire a remplacé le danseur contrarié?: Andersen revint au Théâtre Royal où se réunissaient les plus grands artistes de lâge dor du Danemark et «?collabora étroitement avec Bournonville tant sur la conception des uvres que sur leur mise en scène, tout comme il fut également une inspiration répétée pour le travail chorégraphique du maître de ballet avec ses propres contes de fées et projets théâtraux?» (Jürgensen, Digterens & balletmesterens). Ses talents de conteur se traduisent à merveille dans ses livrets dopéra et textes pour le théâtre. Aux côtés de Bournonville qui signe la mise en scène et la chorégraphie des danses delfes, Andersen connaît son premier succès sur les planches avec sa comédie féérique en deux actes intitulée Lykkens Blomstiv (La Fleur du bonheur) puis avec un conte lyrique et dramatique Liden Kirsten (La Petite Christine) également chorégraphié par son ami. Les deux hommes travaillent sur plusieurs productions scéniques, entretiennent pendant des décennies une riche correspondance et séchangent des poèmes exprimant leur admiration mutuelle. Cest même dans la maison dAuguste Bournonville à Copenhague quAndersen rencontra et tomba amoureux de la soprano suéd
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