PUF Paris 1957. E.O. L’un des 150 ex. sur Pur fil, seul grand papier. Broché in-8, couvertures poussiéreuses
PUF, 1957, in-8°, 330 pp, notes, broché, discrète trace d'humidité ancienne au coin des premiers et derniers feuillets, bon état (Coll. Esprit de la Résistance). Édition originale, un des 150 ex. numérotés sur vélin pur fil Lafuma Navarre (seuls grands papiers). Très rare en grand papier
"... Combat devait mener une vie autonome. parallèle à d'autres mouvements comme Libération ou Franc-Tireur, jusqu'à l'intégration, en juillet 1943, des trois grands mouvements de la Résistance intérieure dans les Mouvements unis de la Résistance. Sans qu'il soit possible de donner des chiffres d'adhérents ou de sympathisants, on peut affirmer que l'apport de Combat aux M.U.R. fut le plus important. Il avait en effet réussi à créer de nombreux. services : un journal (qui porte le nom du mouvement), un service des faux papiers, un service de renseignements, des groupes francs. une armée secrète (prise en charge, à l'instigation de Frenay et de d'Astier, responsable de Libération. par un comité de coordination, présidé par Jean Moulin, assisté du chef de l'Armée secrète unifiée, qui sera le général Delestraint jusqu'à son arrestation en juin 1943), un service social, un service de noyautage des administrations publiques (qui fut l'œuvre principalement de Claude Bourdet) , une action ouvrière, et même un embryon de représentation diplomatique par l'intermédiaire d'une délégation près de l'ambassade américaine en Suisse. Il s'était aussi organisé, d'une manière très stricte, en régions, sur le modèle de la structure administrative adoptée par le gouvernement de Vichy : Combat s'était également implanté en Afrique du Nord. Une des réussites les plus frappantes de Marie Granet et Henri Michel est d'avoir pu reconstituer l'organigramme de Combat pour chacune de ces régions ; les auteurs nous donnent ainsi un tableau d'ensemble des responsabilités à l'intérieur du mouvement : on mesurera le prix de ces renseignements à la difficulté qu'il y avait à les réunir, ainsi qu'aux indications qu'ils peuvent fournir sur l'orientation de Combat. Les chapitres consacrés à la vie et aux prises de position politiques du mouvement sont aussi parmi les meilleurs. On y voit combien Combat fut prudent, au départ, à l'égard de Vichy pour ne pas effaroucher les hésitants : comment il manifesta un attachement de plus en plus profond au général de Gaulle, tout en refusant de n'apparaître que comme une section continentale de la France libre ; avec quelle méfiance il accueillit Jean Moulin, dont la mission était d'unifier la résistance en y intégrant les partis politiques renaissants ; en un mot quelles divisions idéologiques et tactiques partageaient la résistance, dont la seule opposition à l'ennemi allemand cimentait l'unité." (Louis Bodin, Revue française de science politique, 1958)