1889. En 36 sections montées sur toile et repliées, formant un plan de 1,18 x 1,94 m ; étiquette au dos de l'éditeur parisien Lanée, successeur de Longuet ; sous chemise et étui de papier marbré de l'époque, avec pièce de titre rouge au dos.
Magnifique et très rare plan de la ville de Rouen et de ses faubourgs, spectaculaire par ses dimensions. Il a été dressé par Clément Gogeard, ingénieur-voyer de la ville de Rouen, dessiné par J. Séguin et C. Leleu, gravé en couleurs et imprimé par Erhard frères à Paris. Seconde édition, publiée en 1889, sous l'administration de Charles Dieutre, maire de Rouen de janvier à novembre 1881, puis de 1888 à 1890. Elle a été revue et augmentée sur la première, publiée en 1883, sous l'administration de Louis Ricard, maire de Rouen de 1881 à 1886. Une troisième édition a été publiée en 1899. Les limites de la ville sont marquées en orangé. La ville est divisée en six cantons (contre trois aujourd'hui), dont les limites sont marquées en rouge. Tout autour figurent les noms en gros caractères des communes limitrophes : Canteleu, Deville, Mont-Saint-Aignan, Bois-Guillaume, Saint-Martin-du-Vivier, Darnétal, Saint-Léger, Blosseville-Bonsecours, Sotteville-les-Rouen, Petit-Quevilly et Grand-Quevilly. La vieille ville ou cœur historique de Rouen, sur la rive droite de la Seine, est coloriée en brun. Les bâtiments publics, comprenant les casernes, les écoles, la maison d'arrêt, la gare, les églises, la préfecture, ou encore l'Hôtel-Dieu, sont en rouge. Tout en haut du plan et au-dessus du titre figurent les armoiries de la ville. En bas à gauche se trouvent les noms des membres de l'administration municipale (le maire, ses 4 adjoints et 29 conseillers municipaux). De chaque côté du titre figurent la liste des 46 monuments de Rouen et des 8 musées et autres collections publiques, ainsi que des renseignements statistiques sur sa population, dont le recensement de 1886 compte 107 320 habitants, sa position géographique et sa superficie territoriale. Le plan montre également les lignes de tramway, les bureaux de poste et télégraphe, et les cotes de nivellement. Parmi les monuments récents se trouvent le Château d’Eau (fontaine Sainte-Marie), élevé de 1876 à 1879, l'église Saint-Gervais, construite de 1868 à 1876, l'église Saint-Hilaire, construite de 1875 à 1878, la fontaine de la Croix de Pierre, érigée entre 1870 et 1872, le buste de Bouilhet, élevé sur la fontaine Louis Bouilhet en 1882, le Musée-bibliothèque, actuel Musée des Beaux-Arts, terminé en 1888, ou encore le Théâtre des Arts, construit entre 1879 et 1882. Parmi les musées récemment fondés figurent le Musée de la Céramique, fondé en 1864, le Musée de Dessin Industriel, fondé par la Société Industrielle en 1875, et le Musée de Peinture, fondé en 1809, et transféré dans les nouvelles constructions (Musée des Beaux-Arts) de la rue Thiers (actuelle rue Jean Lecanuet) en 1880. Au sud-ouest de la ville, on peut voir également les usines à pétrole des Établissements Deutsch et ses Fils, et de Fenaille et Despeaux. Cette édition de 1889 a été mise à jour et amplement augmentée sur la première de 1883. De plus, elle est de dimensions plus grandes, 1,18 x 1,94 m contre 1,07 x 1,63, ce qui lui permet de s’étendre un peu plus à l'ouest, pour montrer l'île Potier, aujourd’hui disparue, et la commune du Grand-Quevilly. Le Musée-bibliothèque, indiqué sur notre plan comme terminé en 1888, est, sur l'édition de 1883, en construction. Par ailleurs, la population est de 105 906 habitants selon le recensement de 1881. Les deux usines à pétrole citées plus haut ne figurent pas sur l'édition de 1883. On remarque également quelques changements de noms : le quai au Pétrole est devenu quai des Colonies et quai d'Algérie, aujourd’hui réunis en quai d’Algérie ; l'île Élie (aujourd’hui presqu’île), sur laquelle se trouvaient des magasins à pétrole, est devenue l'Ancienne île Élie, et les magasins ont disparu ; les quais aux Charbons et aux Bois ont disparu, et portent à présent les noms de Ancienne île Rolet (actuelle presqu’île Rollet) et Ancienne île Méru. Le pont projeté sur l'édition de 1883, est à présent nommé pont Boieldieu. L’île Brouilly, la plus à l’est de la ville, a été rattachée à l’île Lacroix voisine en 1948. Parmi les nouveaux bâtiments absents de l'édition de 1883, figurent notamment l'école Franklin, et les écoles Pouchet et Catherine Graindor à l'emplacement de la caserne de la douane. La caserne Martainville a été renommée Jeanne d'Arc, et la caserne Bonne-Nouvelle, caserne Pélissier. En revanche, le théâtre Lafayette, présent sur l'édition de 1883, a ici disparu. A l’est de la ville, l’auteur a reporté l’emplacement de l’ancien fort Sainte-Catherine. En bas à gauche, cachet froid "Propriété de la Ville de Rouen. Tout exemplaire non revêtu du cachet de la Mairie sera réputé contrefait". Très bel exemplaire. Défauts d'usage à la chemise et à l'étui. Exposition universelle internationale de 1889, à Paris. Catalogue général officiel. Tome sixième. Groupe VI. Classe 64, 1889, p. 11 ; Compte rendu des séances de la Société de Géographie et de la Commission Centrale, 1889, p. 440 ; Levainville, Rouen. Étude d'une agglomération urbaine, 1913, p. 411, 350 (troisième édition de 1899).