P., Lecoffre, 1911, in-12, 215 pp, qqs tableaux, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid, titres dorés, C. de bibl., bon état (Bibliothèque d'économie sociale)
"Loger dans des conditions d'hygiène raisonnables et à un prix suffisamment bas des familles ouvrières, spécialement les familles nombreuses, est l'un des problèmes sociaux les plus urgents qui se posent à notre génération. Quelles méthodes ont été employées ? Quels résultats atteints ? Avec beaucoup de conscience et d'autorité M. Ferrand s'applique à nous mettre au courant de ces méthodes et de ces résultats. Plusieurs modalités sont possibles : ou bien par une solution ambitieuse, on se propose de faciliter à tous les travailleurs l'acquisition d'une maison, d'une petite propriété, futur héritage de famille ; ou bien par une solution plus modeste, on se contente de procurer à l'ouvrier des logements plus sains et meilleur marché – l'immeuble restant la propriété de la société, de la commune ou de l'Etat qui l'a construit. Ces deux solutions sont poursuivies de pair à l'heure actuelle : sociétés et communes n'ont pas arrêté leur choix. Ces deux modalités de l'habitation à bon marché sont fort différentes, opposées même. Un trait commun les réunit cependant : chacune rencontre des difficultés très grandes. (...) L'auteur consacre le troisième chapitre du volume aux « méthodes d'action » : accession de l'ouvrier à la propriété ou location simple, maison individuelle ou collective, conditions d'hygiène. Dans ses quatrième et cinquième chapitres, l'auteur recherche les résultats obtenus, résultats extrêmement maigres... La lecture impartiale de ce petit livre si consciencieux et instructif convainct que le problème des habitations ouvrières n'avancera pas beaucoup en notre pays tant que l'Etat ne se résoudra pas à confier aux sociétés privées déjà constituées l'administration et la gestion de capitaux importants. L'Etat comme les municipalités sont, en France, trop démocratiques pour qu'à notre sens, ils puissent soit construire, soit gérer facilement de nombreux immeubles ouvriers. En fait de logements ouvriers, l'étranger a fait de grandes choses; nous, rien ou presque." (B. Lavergne, Revue d'économie politique, 1911)