"Paris, Editions de la Revue ""La Vie"", 1905" In-8 (200 x 130mm) de 139pp. (verso bl.), (1)f., 1f.bl., broché sous couvertures imprimées, dos muet.
"Édition originale, rare, du premier opus d'Alexandre Mercereau (1884-1945) alias Eshmer-Valdor. Le recueil fut remarqué, et primé. C'est, on le voit, sous un pseudonyme au parfum ""décadent"" que Mercereau fait irruption dans le paysage littéraire et artistique, armé d'un humour indispensable à l'esprit fin de siècle pour continuer à prospérer alors qu'un autre siècle, justement, vient de commencer -on ne peut cependant parler d'anachronisme, car cet esprit moderne en transition donne alors ses plus beaux fruits, que ce soit à Paris, à Bruxelles ou dans la Vienne 1900. L'Europe centrale ainsi que la Russie, de fait, vont offrir à Mercereau, critique et marchand d'art, l'opportunité de devenir un acteur majeur de l'art de son temps. Il sera en particulier chargé de la représentation française à l'exposition du Valet de Carreau (1910) à Moscou, puis commissaire de la 45° Vystava Moderniho Umeni (1914) au Pavillon du jardin Kinsky de Prague. Avant et après la Première Guerre, il apportera un soutien déterminant au plus fameux des artistes roumains, le sculpteur révolutionnaire Constantin Brancusi. Le présent recueil poétique, éclairant rétrospectivement les racines symbolistes de l'art moderne du XXesiècle, témoigne aussi des prémices d'une expérience de communauté artistique qui a pris forme en 1907 avec l'expérience de l'Abbaye de Créteil - dont Mercereau sera l'un des principaux acteurs, et qu'il jugera ensuite très sévèrement. Les couvertures sont en bon état mais le dos en partie lacunaire."