<p><meta charset="utf-8"><span>Dans l’œuvre de Carole Benzaken (née en 1964) la vanité est omniprésente. Son esthétique de l’impermanence et sa mise en suspens des choses par la peinture s’étend des</span><em>Tulipes</em><span>qui l’ont fait connaître, jusqu’à ses</span><em>Éclats</em><span>, série la plus récente de l’artiste.</span><br><span>Dès les années 1990, ses motifs floraux évoquent déjà les grandes heures de la vanité au XVIIe siècle. Plus tard, la reprise de cette série sous le nom d’</span><em>Autoportrait (ancien)</em><span>(2013) joue sur l’autocitation et l’humour, comme un</span><em>memento mori</em><span>jubilatoire.</span><br><span>Après avoir vu son rapport au temps bouleversé par son séjour aux États-Unis, Carole Benzaken achète une ferme en Mayenne en 2004, non loin du Mans, dans le but d’y installer un atelier. Elle fréquente le musée de Tessé et admire le chef-d’œuvre de Philippe de Champaigne,</span><em>La Vanité</em><span>. C’est alors que naît la série</span><em>Ecclésiaste 7 : 24</em><span>. Inspirée du texte biblique, elle se réfère littéralement à la vanité des choses humaines et à un «</span><em>profond, profond</em><span>» inaccessible.</span><br><span>Dès lors, sa création se teinte d’une importante réflexion sur l’éphémère. L’image brouillée, floutée, difractée, est conçue chez Carole Benzaken comme un montage, une superposition de couches à la recherche d’une sensation toute cézanienne, dans la négation des images « mortifères » qui envahissent nos quotidiens. Le végétal, omniprésent dans sa peinture, présente la nature comme source d’inspiration et modèle de temporalité invitant à la sagesse et à la lenteur dans un monde où, frénétiquement, tout s’accélère.</span></p> Paris, 2025 Lienart, Musée de Tessé 120 p., 70 ill., broché 28 x 22
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