Didot | Paris 1803 | 40 x 54 cm | une feuille
Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon. Planche ornée d'une gravure subdivisée en 9 figures, ainsi décrites par l'auteur : N° 1. Figure que je crois celle d'Orus ou de la terre, fils d'Isis ou d'Osiris ; je l'ai vue le plus souvent avec l'une et l'autre de ces divinités, ou leur faisant une offrande, toujours avec une figure jeune et d'une taille plus petite que les autres : j'ai trouvé celle-ci sur une des colonnes du portique de Tintyra ; elle étoit recouverte en stuc, et peinte : le stuc, en partie écaillé, me laissa voir des lignes tracées comme avec de la sanguine ; la curiosité me fit achever d'enlever le stuc, et je trouvai le trait de la figure tracé avec des repentirs de dessin, une division en vingt-deux parties, le départ des cuisses partageant la grandeur totale de la figure, et la tête en formant un peu moins de la septieme partie ; les Egyptiens avoient donc un type, un mode, un canon? ils avoient donc un art avec des principes fixes ? Ce qui me parut singulier, ce fut de trouver, tout auprès de cette figure si réguliere, des traits tracés deux ou trois mille ans après et par les mêmes catholiques des premiers siecles, qui détruisoient si soigneusement les sculptures du culte égyptien, et qui, avec toute la gaucherie de la barbarie la plus inepte, s'étoient efforcés de dessiner la figure d'un de leurs évéques avec la mitre et la croix : sans partialité pour l'histoire de l'art, j'ai tout pris avec la même exactitude , et j'en ai conservé la comparaison telle qu'elle m'a frappé. N° 2. J'ai trouvé ce groupe très souvent répété dans les peintures qui décorent les tombeaux des rois de Thebes ; la figure attachée au poteau, terminée par une tête de loup ou de chakal, et qui a la tête coupée, est toujours noire avec le caractere negre, et celui qui tient le coutelas est toujours rouge. Il y avoit donc des sacrifices humains ? le poteau sacré indiqueroit que c'est une fonction religieuse, et non un suplice ; que c'étoit une victime, et non un coupable ; que c'étoit un captif et non un criminel ; que le rouge étoit la couleur nationale, et le noir la couleur étrangere. On trouve chez tous les peuples des divinités qui veulent du sang, parceque les hommes qui se sont fait des divinités les ont créées à leur image, et leur ont donné toutes leurs passions et tous leurs vices. N° 3. Cette figure, qui réunit de grandes curiosités, m'a été communiquée par le général Dugua ; elle a été dessinée d'après un fragment de granit près de Souès, et si naïvement, que je ne puis soupconner la main qui en a fait le dessin d'être capable de la malice d'un faux. L'écriture persépolitaine, jointe au caractere bien prononcé de la tête d'un mage, telle qu'on la voit sur les médailles antiques de Perse, et le signe égyptien du globe ailé, ce rapprochement d'époques, ce mélange des arts de deux nations rivales, que je n'ai jamais rencontré qu'ici m'a fait penser que, malgré la loi que je me suis faite de ne présenter à mes lecteurs que ce que j'aurois vu ou dessiné moi-même, je ne pouvois me dispenser d'offrir ce fragment à la curiosité des observateurs. N° 4. C'est une espece de chapelle ou d'ex-voto, ou temple votif et portatif, d'une seule pierre de grès : celui-ci a été trouvé à Saccarah ; il est du double de la grandeur du dessin ; il a été apporté en France par le citoyen Descotil, qui a bien voulu me le communiquer. Les n° 5 et 6 sont les côtés ; il falloit sans doute qu'il fût appuyé contre quelque chose, car il n'y a rien de sculpté derriere : la figure du milieu est la tête d'une divinité sur un corps de serpent ; aux deux côtés sont un homme et une femme faisant des offrandes. N° 7. Ce tableau d'un genre particulier m'a paru être un jeu, et la représentation de tours de force que l'on fait faire à des ânes, dont je n'ai trouvé la figure dans aucun tableau hiéroglyphique ; ceux-ci sont sculptés dans une grotte à mi-côte de la montagne libyque, à l'ouest de Thebes. Ce
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