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‎Lettres de Ninon de L'Enclos au marquis de Sevigné.‎

‎Amsterdam [Paris ?], François Joly, 1750 2 volumes in-12 de (2) ff., XII, 184 pp. - (1) f., 200 pp., maroquin bleu nuit, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs plats ornés de caissons de fleurons dorés, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (Petit).‎

‎"Édition originale de ces lettres apocryphes d'éducation amoureuse. Censément écrites par Ninon de Lenclos à Charles de Sévigné (1648-1713), fils de la marquise épistolière, elles ont été attribuées à Crébillon fils par Voltaire, repris par Tchemerzine (t. II, p. 687). La critique moderne rejette cette paternité. Jean Sgard préfère suivre la France littéraire rédigée par Joseph de LaPorte ""qui connaissait parfaitement le milieu de Crébillon"" et donne Les Lettres de Ninon à Louis Damour, avocat au Conseil. Cette même identification, avait été suivie par Barbier (t. II, 1259). ""Quant aux Lettres de Ninon de Lenclos, elles font l'objet, dans La Bigarrure - t.IV, n°29, 4 juillet 1750, publié très vraisemblablement par Crébillon -, d'un compte rendu enthousiaste : Elles sont pleines d'esprit, de sentiments délicats, de réflexions très judicieuses fondées sur une longue expérience, sur une profonde étude et sur une connaissance parfaite du cœur humain"" (J. Sgard, Crébillon fils, le libertin moraliste, Paris, 2002, p. 254). Femme de beauté, de talents et d'esprit, Ninon de Lenclos (1623-1705), libre de mœurs et de pensée, fut notamment l'amie des poètes libertins, ou de Molière. ""C'étoit une Philosophe, mais une Philosophe aimable"" (p.VIII). Accusée d'incrédulité, internée quelques temps en 1656 aux Madelonnettes à la demande d'Anne d'Autriche, elle tint par la suite salon que fréquentèrent parmi bien d'autres Fontenelle, Saint-Évremond, Scarron, La Fontaine, Saint-Simon, Bussy, Racine, Boileau, etc. Mademoiselle Lenclos écrit du cœur, de l'amour, & des femmes. Quelle matière ! & qui pouvoit mieux qu'elle la développer? Cette amoureuse célèbre eut une liaison avec le fils de la marquise de Sévigné, Charles, destinataire de ces Lettres, après qu’elle en eut entretenu une avec son père. ""Quand une femme qui n'est plus de la premiere jeunesse paroît prendre un intérêt particulier à un jeune homme, on dit qu'elle veut le mettre dans le monde […] Tout ce que je puis pour votre service, c'est d'être votre Confidente. Nous allons donc faire ensemble un cours de Morale. Oui, Monsieur, de Morale ! Mais que ce mot ne vous allarme point, il ne sera question que de galanterie, & elle influe trop sur les mœurs, pour ne pas mériter une étude particulière"". Titres illustrés à encadrement entièrement gravés sur cuivre par Étienne Fessard d'après le dessin de P.Clavareau ; bandeaux, lettrines et culs-de-lampe sur bois. Portrait de Ninon de Lenclos en frontispice gravé en taille-douce par Sébastian Pinssio d'après le tableau de Louis Ferdinand Elle. Fausse adresse amstellodamoise, publié en France comme le confirme le filigrane ""F. Tardivet"", papetier de Limoges, avec la date de ""1742"". Très bel exemplaire en maroquin orné dans le goût du XVIIIe siècle par Petit. Des bibliothèques Jean Baptiste Laurent Faucon de Saint-Germain et Paul de Cauville avec ex-libris respectifs manuscrit et gravé. Sur un feuillet de garde du premier tome, un possesseur, vraisemblablement Faucon de Saint-Germain a copié à la plume les Vers sur la mort de Mlle l'Enclos, de Jean-Baptiste Rousseau, ""Il n’est rien que la mort ne dompte / Ninon, qui, près d’un siècle, a servi les amours / Vient de finir ses jours / Elle fut de son sexe, et l’honneur et la honte / Inconstante dans ses désirs / Délicate dans ses plaisirs / Pour ses amis, fidèle et sage / Pour ses amants, tendre et volage […]"". H. Cohen, Livres à gravures du XVIIIe siècle, 621."‎