St Étienne s. d., dernier quart du XIXe siècle 146 x 93 mm; leporello de [10] feuillets, plat supérieur titré, onglets de toile.
SOIERIES DE SAINT-ÉTIENNE EN 60 NUANCES DE BLEU ET VERT. Nuancier numéroté 14, comportant 60 mouchets de soie colorée (numérotés 781 à 840), regroupés par nuance (« Patrie », « Mac-Mahon », « Mosquée », « Monge », « Avenir ») allant du bleu au vert-bleu. Si l'on associe généralement le travail de la soie à la région de Lyon, le XVIIIe siècle voit se développer à Saint-Étienne une importante activité de rubanerie. En 1808, la ville se dote de son propre établissement de Condition des soies et, au cours du XIXe siècle, remplace Lyon dont la production tend à se ruraliser au rang de première ville ouvrière de France. Le teinturier stéphanois César Corron (1833-1912) s'associe dans la seconde moitié du XIXe siècle à la dynastie de rubaniers des Vignat et contribue à mécaniser le traitement de la soie, brevetant notamment un métier à teindre, une machine à secouer la soie, une essoreuse... pour ces inventions, il est récompensé par une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris 1878 et décoré de la Légion d'honneur. Marius Moyret commente, dans son compte-rendu de « La teinture à l'Exposition de 1878 » : « De cette exposition, il y aura cependant à tirer une conclusion, que MM. les délégué ouvriers teinturiers auront bien fait de méditer, c'est que si les ouvriers, par les grèves, tendent à se rendre maîtres des patrons, ceux-ci, en place, avec l'aide de la mécanique, cherchent à se passer d'eux le plus possible. » Taches au premier plat de couverture, quelques feuillets salis, manques plus ou moins importants à 6 mouchets.