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‎Débats entre les accusateurs et les accusés, dans l'Affaire des colonies, imprimés en exécution de la loi du 4 pluviose. ‎

‎Paris, Imprimerie Nationale, Pluviôse, an III. 4 tomes en 2 volumes in-8 de 369 pp., 354 pp., 383 pp., 390 pp. Demi-veau marbré, dos lisse orné, p. de titre (reliure de l'époque). Epidermures et rongés. ‎

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‎Rarissime ensemble des quatre premiers volumes de cette publication officielle, imprimée par ordre de la Convention, consacrée à la procédure engagée contre les commissaires civils Sonthonax et Polverel à leur retour de Saint-Domingue, par le Club de Massiac. Les Débats rassemblent l’intégralité des séances tenues devant la Commission des Colonies, présidée par Garran de Coulon, avec Grégoire, Lanthenas, Dabray et Foucille (Nantes) comme membres, et Lecointe comme secrétaire. Ces volumes ne constituent pas un procès de l’abolition de l’esclavage, proclamée localement en août 1793, par Sonthonax, mais l’examen détaillé des actes administratifs, militaires et politiques des deux commissaires dans une colonie bouleversée par l’insurrection générale. Les colons réfugiés accusent Sonthonax et Polverel d’abus d’autorité, de trahison de la cause des planteurs et d’avoir aggravé le désordre ; les commissaires, de leur côté, reconstituent les événements, les contraintes militaires, les divisions internes de la société coloniale et les circonstances qui ont conduit à la proclamation de la liberté L’intérêt majeur réside dans la richesse factuelle des témoignages. La procédure fait apparaître, séance après séance, les récits directs des événements de 1791-1793 : incendies des habitations, massacres, fuites, désertions, affrontements avec les insurgés, négociations locales, dilemmes militaires et administration d’une colonie en voie d’effondrement. Ces déclarations, consignées dans l’imprimé, donnent aux volumes une portée humaine remarquable et fixent une mémoire immédiate de la Révolution coloniale. Les quatre premiers tomes sont les plus essentiels : ils exposent les charges, les réponses, les pièces justificatives et la reconstruction des faits par les protagonistes eux-mêmes. Les cinq volumes manquants (tomes V à IX) rassemblent essentiellement les pièces annexes, les auditions complémentaires, les correspondances administratives, les analyses juridiques et les conclusions finales de la Commission des Colonies. Ils prolongent la procédure en publiant les documents justificatifs, les débats techniques sur la légalité des actes, la synthèse des accusations et l’avis définitif de la Commission. Leur contenu, plus administratif que narratif, complète les quatre premiers tomes qui, eux, contiennent l’exposé des faits, les charges, les défenses et les récits directs des événements de Saint-Domingue. Intéressante provenance : exemplaire portant l’ex-libris armorié de la famille Fournier de Bellevue (Saint-Domingue, Bretagne), La famille Fournier, établie à Saint-Domingue depuis 1675, appartenait à l’élite coloniale du Nord de l’île. Jean-Jacques Fournier de Varennes, marquis de Bellevue (1739, Saint-Domingue - Paris 1794), fut l’un de ses membres les plus en vue. Officier de milice, grand planteur sucrier à Rocou, Limonade et Limbé, il occupe plusieurs charges au Cap-Français (chambre d’agriculture, commandement local), et collabore avec Médéric-Louis-Élie Moreau de Saint-Méry à la rédaction des Loix et constitutions des colonies françaises de l’Amérique sous le Vent. Figure du parti colonial traditionaliste, lié au cercle du club Massiac, il est arrêté sous la Terreur et exécuté en juin 1794. ‎