Du Lérot - IMEC Editions Tusson - Paris 1994 In-8 ( 230 X 150 mm ) de 335 pages, broché sous couverture illustrée rempliée. Illustrations et fac-similés. Bandeau conservé. Très bel exemplaire.Revue d'actualité célinienne : textes, chronique, documents, études : Textes de Céline : reliquats de la Légende du Roi Krogold, Douze lettres à Eugène Dabit, Lettres à Henri Robert Petit, lettres à divers correspondants, billets à divers correspondants, manuscrits, dédicaces et lettres passés en vente bibliographie critique, adaptations & mises en scène, expositions, iconographie,revue de presse, Céline à l'étranger témoignage d'Henri Mondor pour le procès de février 1950, Céline dans le Petit Crapouillot, Céline au Collège de Pataphysique, portrait de Céline dans le Patmos de sa banlieue ( A. Vialatte ) études : les pamphlets de Céline et la belle époque ( T. Schmidt Grasset ), à propos de la Chanson des gardes suisses, à propos d'A. Coeuroy
Editions Des Saints-Pères Paris 2014 Fort volume grand in-4 ( 335 X 245 mm ), toile grise granitée à la bradel sous étui de même ( cartonnage de l'éditeur ). Reproduction en fac-similé de cette première version manuscrite du roman de Céline, avant les dernières corrections apportées sur une copie dactylographiée. Tirage limité à 1000 exemplaires numérotés sur papier Avorio Fedrigoni ( N°11 ). Très bel exemplaire, à l'état de neuf.Ce manuscrit est la première version du roman composée par Louis-Ferdinand CELINE. Un premier jet complet, quoique différent de sa version éditée en 1932. Bardamu est dissocié du narrateur, qui se révèle être un personnage plutôt naïf et conformiste dans cette version. Céline travaille la structure et la narration, mais aussi la forme des termes changent ( le médecin devient "carabin", le confrère devient "camarade", etc. ) et lécrivain semble utiliser nimporte quel papier qui échoue entre ses mains : ici le papier avec en-tête du Grand Hôtel de Stockholm, là un formulaire de sanatorium, là encore, au dos de rapports Fait notable, lintervention de la dactylographe qui tint le manuscrit entre les mains : les annotations au crayon rouge sont les siennes, et trahissent toute sa perplexité face à des termes quelle juge vulgaires, ou à des interjections et abréviations. Un "désarroi" annonciateur de la stupeur du public, du succès populaire du livre et de la révolution stylistique dont Céline fut lartisan ?"Un écrivain fait par Dieu pour scandaliser", écrivait BERNANOS au sujet de CELINE. Le manuscrit, sil nest pas lobjet du scandale, est un émerveillement renouvelé.
Du Lérot, Editeur Tusson 2011 In-8 ( 205 X 145 mm ) de 73 pages, broché sous couverture imprimée rempliée. EDITION ORIGINALE de ce recueil de dix chroniques écrites entre 1955 et 1977 par Pascal PIA, résistant, critique littéraire et fondateur du journal Combat. Trois des chroniques ont été écrites du vivant de CELINE et se rapportent aux "Entretiens avec le professeur Y", "D'un château l'autre" et "Nord". Les sept autres sont consacrées à "Rigodon" et au "Pont de Londres", ainsi qu'aux ouvrages de Dominique De ROUX ( La Mort de L.-F. CELINE ), d'Henri MAHE "La Brinquebale avec CELINE" et "Oeuvres, tome V", de François GIBAUD ( CELINE 1894-1932 ), au numéro spécial de "L'Herne" consacré à l'écrivain et à la publication des deux premiers volumes des "Oeuvres" publiés chez André Balland. Un des 15 exemplaires numérotés sur vélin de Hollande, seul tirage sur grand papier( N°HC9 ). Très bel exemplaire, neuf, non coupé.
P. Lanauve De Tartas Paris 1948 In-8 carré ( 195 X 145 mm ) bradel veau beige, plats de papier à veines brunes ou jaunes sur fond beige, cadre de veau beige, doubles gardes et étui de papier bois, tête dorée, couverture et dos conservés. EDITION ORIGINALE de ce pamphlet contre Jean-Paul SARTRE. Tirage limité à 200 exemplaires: 3 sur papier dAuvergne, 5 sur vergé dIngres brun, 10 sur Annam de Rives, 32 sur Johannot pur chiffon, 75 sur Ingres vergé chamois et 75 exemplaires sur BFK de Rives. Celui-ci est 1 des 75 Ingres vergé chamois. Très bel exemplaire, finement relié. CELINE décida rapidement de mettre son nom et de changer le titre de cette Lettre car il craignait des représailles de la justice mais le tirage ayant été vite réalisé, et faute de moyens financiers, on dut coller sur la plupart des exemplaires un papillon avec le nouveau titre: "A lagité du bocal", pour masquer le titre original "Lettre à J.-B. SARTRE". Quelques rares exemplaires, une dizaine de grand papiers ( précision donnée par Pierre DE TARTAS lui-même ) ont reçu une couverture recomposée, avec le titre définitif imprimé, c'est le cas de cet exemplaire. Édition originale de cette réponse acerbe à l'ouvrage de SARTRE: "Réflexions sur la question juive", que CELINE ne considère pas mieux quune mauvaise copie qu'il noterait 7/20 : Je parcours ce long devoir, jette un oeil, ce nest ni bon ni mauvais, ce nest rien du tout, pastiche... [...] Toujours au lycée, ce J.-B.S. Initialement anonyme et intitulé Lettre à J.-B.S. ( CELINE attribue à Jean-Paul Sartre les initiales de son père, prénommé Jean-Baptiste ), ce pamphlet fut refusé par Jean PAULHAN en janvier 1948 qui souhaitait éviter la polémique au sein de sa maison. Il parut alors en édition pré-originale dans le plaidoyer dAlbert PARAZ en faveur de Céline, "Le Gala des vaches" ( 15 nov. 1948 ). Cest la première réalisation de léditeur Pierre DE TARTAS, sur une vieille presse à bras.
P. Lanauve De Tartas Paris 1948 In-8 carré ( 195 X 145 mm ) de 26 pages, en feuilles sous chemise de papier fort, papillon de titre contrecollé au premier plat. EDITION ORIGINALE de ce pamphlet contre Jean-Paul SARTRE. Tirage limité à 200 exemplaires: 3 sur papier d Auvergne, 5 sur vergé d Ingres brun, 10 sur Annam de Rives, 32 sur Johannot pur chiffon, 75 sur Ingres vergé chamois et 75 exemplaires sur BFK de Rives. Celui-ci est 1 des 75 BFK de Rives. Bel exemplaire, non rogné. CELINE décida rapidement de mettre son nom et de changer le titre de cette Lettre car il craignait des représailles de la justice mais le tirage ayant été vite réalisé, et faute de moyens financiers, on dut coller sur la plupart des exemplaires un papillon avec le nouveau titre, "A l'agité du bocal", pour masquer le titre original "Lettre à J.-B. Sartre". EDITION ORIGINALE de cette réponse acerbe à l'ouvrage de Sartre: "Réflexions sur la question juive", que CELINE ne considère pas mieux qu une mauvaise copie qu'il noterait 7/20: Je parcours ce long devoir, jette un oeil, ce n'est ni bon ni mauvais, ce n'est rien du tout, pastiche. [.] Toujours au lycée, ce J.-B.S. Initialement anonyme et intitulé Lettre à J.-B.S. ( CELINE attribue à Jean-Paul SARTRE les initiales de son père, prénommé Jean-Baptiste ), ce pamphlet fut refusé par Jean PAULHAN en janvier 1948 qui souhaitait éviter la polémique au sein de sa maison. Il parut alors en édition pré-originale dans le plaidoyer d'Albert PARAZ en faveur de CELINE, "Le Gala des vaches" ( 15 nov. 1948 ). C est la première réalisation de l éditeur Pierre de Tartas, sur une vieille presse à bras.
Bibliothèque De Littérature Française Contemporaine De LUniversité Paris 7 Paris 1982 In-8 carré ( 240 X 180 mm ) de 174 pages, broché sous couverture imprimée. Edition originale au tirage limité à 250 exemplaires numérotés. Très bel exemplaire. De la bibliothèque du grand collectionneur célinien: Patrice ESPIAU-ROUSSEL, fils d'un membre du jury de l'Académie Goncourt 1932...( Ex-Libris ).Textes & documents, 2. Réunis & présentés par Jean-Pierre Dauphin, Henri Godard & Jean Paul Louis avec la collaboration de Marie-Christine Bellosta, Pascal Fouché & Roland Grillot. Texte inédit de Roland Grillot: Recherches sur la biographie du lieutenant Max Delestrée chef de Poste a Campo lors du séjour de Louis Destouches en 1916-1917. Inex des noms de personnes cités ou évoqués par Céline, index des titres d'oeuvres et de périodiques cités par Céline, une table alphabétique des correspondants et interviewers de Céline recueillis dans Les Bulletins n° 2, 3, 4 et 6. Table des matières.
S.N. ( Editions Du Lérot ? ) S.L. S.D.(1995) Plaquette in-4 ( 280 X 200 mm ), en feuilles sous couverture imprimée et chemise toilée grise. Fac-similé « sans lieu, ni date » d'une plaquette rédigée par CELINE en juin 1937. «GEN-PAUL» est une présentation du travail du peintre montmartrois, ami de CELINE, qui doit inaugurer une exposition de ses oeuvres à New York l'été 1937. Destinée à un public américain, cette plaquette, proposée en français et en anglais, présente le parcours et le travail de GEN-PAUL. Bien que "It is not an easy task to define Gen Paul's style", Céline prend plaisir à évoquer le style "purely and essentially French", "Celtic in feeling", "lyrical rather than weighty " de son ami de la Butte. Ce texte est accompagné d'une reproduction d'une peinture de GEN-PAUL en couleurs. La chemise toilée renferme une chemise de canson noir qui contient la plaquette en fac-similé de cette présentation de 1937 en anglais, en fait 1 feuillet d'illustration et 1 feuillet de texte auquel est joint la traduction en français ( en 2 états )et un texte ( également en double état ) signé E.M sur CELINE et GEN PAUL. Très bel exemplaire. Peu fréquent.
S.N. Bezons 1941 Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand CELINE de 2 pages ( 1 feuillet recto-verso ) adressée à Abel BONNARD, datée du 13 mars 1941, écrite à l'encre noire sur une ordonnance du Dr. L.F. DESTOUCHES médecin du Dispensaire Municipal de Bezons ( Seine-et-Oise ), le félicitant de son texte "Changement d'époque" paru dans la Nouvelle Revue Française le 01/03/1941. 1 volume in-8 ( 230 X 155 mm ), cartonnage de papier marbré à la bradel, dos lisse janséniste avec pièce de titre de basane tabac. Un papillon manuscrit de Louis-Ferdinand CELINE est collé en début de volume "Changement d'époque changement de valeur" et précède la lettre autographe elle-même suivie des 5 feuillets du texte d'Abel BONNARD. Bel état.Un papillon manuscrit de 8 lignes situé à Copenhague et daté du 5 Sept. 1947, signé Louis-Ferdinand CELINE ou il demande à son interlocuteur de lui communiquer l'adresse d'Abel BONNARD est joint à l'exemplaire.
Etudes Céliniennes Paris 2010 In-8 ( 260 X 170 mm ) de 133 pages, broché sous couverture illustrée. EDITION ORIGINALE au tirage limité à 160 exemplaires. Très bel exemplaire.Autour de Céline. Lettres à Robert Allerton Parker, Gen Paul et Marie Canavaggia - Esquisse d'Alice - Naissance de Céline - Avant et après le déluge: Aragon devant Céline...
Nouvelles Editions - [Les Amis De Gustave Le Bon] Paris 1990 In-8 ( 210 X 145 mm ) de 63 pages, broché sous couverture imprimée. Edition originale imprimée sur papier jaune, publiée clandestinement et dont il n'a pas été tiré de grands papiers de ce recueil de documents, présenté par CARADEC. Elle contient 26 lettres de CELINE envoyées à des journaux collaborationnistes de 1941 à 1944 dont La Gerbe, Le Fait, Aujourdhui, Le Pays libre, Au Pilori, LAppel, Je suis partout, Les Cahiers de lémancipation nationale, Révolution nationale, Le Réveil du peuple, Le Goéland, Germinal. Ce sont les articles de presse les plus virulents écrits par CELINE dans la presse. L'édition contient également une lettre à Jean COCTEAU et 2 lettres à Élie FAURE de 1935, et la préface de Céline au livre dAlbert SEROUILLE, Bezons à travers les âges ( 1944 ). Tirage à 500 exemplaires. Cet ouvrage, très recherché, avait été interdit de vente lors de sa parution par Lucie DESTOUCHES. Très bel exemplaire.
Bibliothèque L.-F. Céline De L'Université De Paris 7 Paris 1987 In-8 carré ( 240 X 180 mm ) de 140 pages, broché sous couverture imprimée. Edition originale au tirage limité à 350 exemplaires numérotés. Très bel exemplaire.
Bibliothèque De Littérature Française Contemporaine De LUniversité Paris 7 Paris 1984 In-8 carré ( 240 X 180 mm ) de 214 pages, broché sous couverture imprimée. EDITION ORIGINALE au tirage limité à 400 exemplaires numérotés. Très bel exemplaire.Ce troisième volume établi par Jean-Pierre Dauphin et Pascal Fouché réunit plus dune soixantaine de lettres dont bon nombre dinédites, des propos, interviews ou réponses à des enquêtes encore non répertoriés. On trouve in fine, lenquête « Céline au Cameroun » par Roland Grillot avec son cahier iconographique.
Karild Danemark 1992 In-8 carré ( 210 X 150 mm ) de 42-14-40 pages, broché sous couverture illustrée rempliée. Nombreuses illustrations dans et hors-texte. Textes en danois, anglais et français autour de CELINE et la danse au Danemark. EDITION ORIGINALE pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Très bel exemplaire.
Etudes Céliniennes Paris 2012 In-8 ( 260 X 170 mm ) de 150 pages, broché sous couverture illustrée. EDITION ORIGINALE au tirage limité à 160 exemplaires. Très bel exemplaire.Céline chez les fils de la perfide Albion - Céline au Japon depuis 50 ans - Défendre les Français ? - La Comparaison dans "Voyage au bout de la nuit"...
Bibliothèque De Littérature Française Contemporaine De LUniversité Paris 7 Paris 1984 In-8 carré ( 240 X 180 mm ) de 214 pages, broché sous couverture imprimée. EDITION ORIGINALE au tirage limité à 400 exemplaires numérotés. Très bel exemplaire. De la bibliothèque du grand collectionneur célinien: Patrice ESPIAU-ROUSSEL, fils d'un membre du jury de l'Académie Goncourt 1932...( Ex-Libris ).Ce troisième volume établi par Jean-Pierre Dauphin et Pascal Fouché réunit plus dune soixantaine de lettres dont bon nombre dinédites, des propos, interviews ou réponses à des enquêtes encore non répertoriés. On trouve in fine, lenquête « Céline au Cameroun » par Roland Grillot avec son cahier iconographique.
Edition Improbable Paris 2013 In-8 ( 210 X 150 mm ) de 120 pages, broché sous couverture illustrée. EDITION ORIGINALE au tirage limité à 150 exemplaires sur papier Arcole bouffant. Très bel exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de Pierre De BONNEVILLE à Patrice ESPIAU, grand collectionneur célinien, fils d'un membre du jury de l'Académie Goncourt 1932...
Denoël Et Steele Paris 1936 In-8 ( 205 X 135 mm ) de 31 pages agrafé, sous couverture imprimée, chemise cartonnée à dos de maroquin rouge titré et daté, premier plat reprenant la présentation de la couverture ( Chemise signée de DEVAUCHELLE ). EDITION ORIGINALE, publiée par Robert DENOËL pour faire face aux polémiques qui suivirent la publication de "Mort à crédit". Elle comporte à la fin le texte inédit du seul discours public de Louis-Ferdinand CELINE: "Hommage à Emile ZOLA", prononcé à Médan en 1933 et qui peut être considéré comme un commentaire avant la lettre de "Mort à crédit". Très rare exemplaire sur papier ordinaire ( le tirage sur grand papier a été limité à 20 exemplaires introuvables numérotés sur vélin pur fil. Très bel exemplaire, condition idéale.
Copenhage 10 avril [1947] | 22.50 x 28.40 cm | 6 pages sur 3 feuillets
Très longue lettre autographe signée "Dest" au docteur Tuset et à Henri Mahé, datée du 10 avril [1947] à Copenhague, 130 lignes à l'encre bleue sur six pages pleines, corrections et soulignements de la main de l'auteur. La date indiquée par l'auteur du 10 mars est erronée, Naud n'acceptant de défendre Céline qu'en avril 1947. Pliures inhérentes à la mise sous pli ayant provoqué d'infimes déchirures sans manque de texte. Affaibli par son exil, Céline se réfugie dans sa correspondance où les multiples évocations du passé constituent des repères qui le rattachent à la vie. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus à Korsør, au Danemark. Epuisé par son isolement, Céline tente de maintenir un contact permanent avec son cercle d'amis français et parmi eux, le docteur Augustin Tuset, figure autour de laquelle gravite le monde des arts de Quimper, «cette petite Athènes au bord de l'Odet». La période d'exil permet à Céline de renouer avec le monde de l'avant-guerre ressurgissant à travers les abondantes listes de noms parfois non identifiés: «et Mme. Le Gallou? Et votre assistante? Et Desse? [...] Et les frères confitures, et leur grand-père divin! et Le Floche? Et Rosbras? [...] Et Troulalaire? Et notre si gentille crêpière. Je n'en aurais pas fini». Les différentes époques de la vie de Céline s'entrecroisent dans la correspondance du Danemark, donnant à la mémoire un rôle à la fois néfaste et salvateur pour l'auteur: «Je suis inépuisable aux souvenirs. L'atroce est que je n'oublie jamais rien. Il faudrait bien que j'oublie certaines choses [...] Ah Marie Bell, mes amours! [...] elle était vraiment extraordinaire dans Armide! Ces choses-là ne s'oublient pas. Tout est poésie!». L'écriture de la lettre épouse le fil de la pensée de l'auteur, n'effectuant aucune transition entre les sujets: «Maria le Bannier nous écrit souvent. Je l'aime bien. C'est un tempérament et tout un trésor de Bretagne. Et Saudemont? Vers quelles ivresses? Serre bien la main de Pipe. Affection à Stève. [...] comment va la mère de Madeleine? Nous parlons souvent de la «Puce». Leur pauvre petite chatte... » Aucune affaire n'est épargnée par la soif de Céline de retrouver les repères familiers dans sa solitude où finit par poindre la fatigue qui l'accable: «Jusqu'où vont nos souvenirs...» A l'instar de plusieurs autres missives de la correspondance danoise, cette lettre est destinée à deux interlocuteurs: le docteur Tuset, mais aussi le peintre Henri Mahé, qui présenta d'ailleurs le premier à Céline. Le ton change significativement lorsque l'écrivain, s'adressant à son ami de longue date, quitte cette bienveillance nostalgie pour laisser éclater sa colère: «[...] prévenez Henri que Karen est à rayer une fois pour toutes!». Ici s'ouvre le long et virulent récit de l'un des tournants principaux de l'épopée du Danemark. Céline avait, avant son exil, confié de l'or à la danseuse Karen Jensen (dédicataire de L'Eglise). Assistée d'Ella Johansen, cette dernière mit des appartements à la disposition des Destouches qui s'y réfugièrent à leurs sorties respectives de prison. Dépositaires de l'or de Céline dont la réserve diminue de manière suspecte, les deux femmes sont ici violement prises à partie: «Elle [Karen] et son amie se sont comportées comme des sorcières de Macbeth et en plus pillardes, canailles. Des monstres. Elles ont littéralement torturé la pauvre Lucette. Deux mégères en délire [...] Son amie Johansen, ivrogne aussi hystérique, méchante, envieuse, un monstre.». Céline va même jusqu'à les comparer à «Landru [...] plus timides, plus sournoises, mais textuelles». La colère doublée de frustration de Céline n'épargne personne, pas même sa propre fille: «La mienne d'enfant, Colette, végète à Paris, la pauvre conne» L'exil mais surtout la période de prison que Céline a endurée lui fournissent une source intarissable de fureur qui lui inspire des lignes aussi percu
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Paris, Gallimard, 1952. In-12 (185 x 118 mm), 327 pp., 1 f. n. ch., 1 f. blanc. Demi-maroquin marron à coins, dos lisse, auteur, titre et date en pied dorés, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (H. Alix).
Édition originale, un des 45 exemplaires de tête sur vergé de Hollande, celui-ci hors commerce. C'est sa première œuvre nouvelle, à être publiée aux éditions Gallimard (qui avaient d'abord donné des rééditions). Une genèse hors normes. Après la Libération et une longue cavale à travers l'Allemagne, Céline fut emprisonné au Danemark. Dans cette période de souffrance alimentée par la nostalgie et le ressentiment, il décida d'aborder les sujets qu'on s'attendait à lui voir éviter et d'aller plus loin encore dans la contestation du langage écrit. À partir d'un effort de mémoire pour fixer le souvenir des péripéties de sa fuite, il rédigea la première esquisse d'un vaste récit qui lui fournit par la suite la base de ses cinq derniers romans, sans pour autant en épuiser la matière. La première partie devait en être un diptyque parisien consacré à ses derniers jours dans la capitale, et comprendre Féerie pour une autre fois I (1952) et Féerie pour une autre fois II – Normance (1954). Féerie I, simple prologue devenu chef d'œuvre, est le roman par lequel Céline chercha après guerre à renouer avec les lecteurs et même à “crever une deuxième fois le plafond”, comme il l'écrivit à Jean-Gabriel Daragnès en 1948. Cependant, il mêle dans le récit les deux époques d'avant et après sa fuite, et choisit de traiter les lecteurs en adversaires. C'est aussi un livre de la détention, car comme narrateur, Céline se place dans sa cellule danoise, et intercale des passages où il s'exprime à bâtons rompus, mêlant la polémique aux anecdotes et aux souvenirs, amenant le lecteur à vivre de l'intérieur l'horreur de l'enfermement, mais aussi la compulsion intérieure à se remémorer sa vie passée. “Jamais il n'avait si intimement requis du lecteur, en même temps provoqué de tant de façons, une compréhension qui tend à la complicité. L'expérience littéraire très forte de ce mélange d'hostilité et de connivence sera désormais la marque de la seconde moitié de l'œuvre romanesque” (Henri Godard). Féerie I ne reçut pas cependant l'accueil mérité que Céline attendait. Roman mémorial d'un type nouveau inventé par Céline, Féérie I est “le premier récit où il s'engage si ouvertement ‹‹ en personne ››” (Henri Godard). Transposant des épisodes personnels, Céline fait surgir dans son récit principal de brefs souvenirs venus d'autres époques. Il fait ainsi intervenir, comme dans un adieu à sa vie d'avant, sa “bande” d'amis de Montmartre, et, il aborde par touches le récit de sa vie, dans un effort de mémoire pour se réapproprier son passé. Comme il le dit lui-même, “Féerie, c'est la confusion des lieux, des temps”. Céline inaugure donc ici un nouveau mode de récit, dans lequel le narrateur passe sur le devant de la scène, se laissant aller à des digressions personnelles, faites d'anecdotes et de jugements. Il renoue cependant d'une certaine manière avec le Voyage, puisqu'il avait ensuite dissocié narration et expression de ses idées, entre romans et pamphlets. Henri Godard, dans Céline, Romans, vol. IV, p. XI, p. XXI et p. 1197. Le point d'aboutissement dans la recherche stylistique de Céline. “Le style lui-même est devenu dans Féerie ce que Céline appelle “purement émotif”, c'est-à-dire complètement affranchi des enchaînements du français écrit […] Il était allé aussi loin qu'il pensait pouvoir le faire dans la direction de ce que Flaubert appelait “un roman sans sujet, ou presque sans sujet”. En cela, Féerie représente une quintessence de Céline” (Godard). En outre, un art poétique s'esquisse dans Féerie I, Céline commençant à s'exprimer sur son travail d'écrivain : “ce qui est écrit net, c'est pas grand chose, c'est la transparence qui compte”.
s. l. [Copenhague] 23 avril [1947] | 22.50 x 28.40 cm | 6 pp. in-folio
Lettre autographe signée de Céline à Henri Mahé, datée du 23 avril [1947], 113 lignes à l'encre noire sur trois feuillets, corrections de la main de l'expéditeur. Pliures inhérentes à la mise sous pli, quelques petites taches sur le premier feuillet sans manque de texte. Empreinte de l'emblématique style célinien, cette longue lettre à l'un de ses plus intimes amis, révèle un exilé fébrile, tiraillé entre mal du pays et rancur vis-à-vis de ses détracteurs. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. Cette période de grande solitude, pénible à l'écrivain, est marquée par une importante correspondance avec ses contacts parisiens et notamment avec «[son]cher vieux», Henri Mahé, l'un des rares fidèles qui lui rendront visite dans sa captivité. L'artiste peintre, rencontré en 1929, entretient une relation amicale privilégiée avec Céline, immortalisée par son avatar dans le Voyage, et dont on perçoit toute la portée dans la lettre que Céline lui adresse. Retenu prisonnier contre son gré, Céline fantasme une Bretagne mythifiée, berceau de son amitié avec Mahé: les filles de celui-ci, filleules des Destouches, deviennent des «fées», images de la «Bretagne en fleur». La pensée nostalgique de ce pays devient un refuge récurrent durant les années difficiles: «Mon Dieu, que vous devez être heureux». Articulée autour de «la petite musique» célinienne, la lettre, à l'image de toute la correspondance, fait partie intégrante de l'uvre de l'auteur où se côtoient grotesque et tragique: «Jojo n'a pas de veine alors. [...] La ténacité, bien agréable dans le cas, est souvent récompensée. Tuset représente admirablement le géniteur fin, philosopheet magnifiquement vivant... Je n'irai tout de même pas jusqu'à le recommander à Madame Jojo!»/«J'ai vu finalement l'attaché de presse Raynaud et sa femme, deux petites ambitions promenades d'Alger satisfaites sans aucun sacrifice ni risques, champignons poussés sur le fumier de la catastrophe et des décombres». A l'instar des romans, cette lettre met en exergue le talent d'argotiste de Céline: «Là je te dis que l'on ergote, trafouille, cafouille que c'est une joye.» Son ressentiment n'est pas seulement perceptible dans ses mots mais transparaît aussi par sa graphie, de plus en plus irrégulière, espacée et démesurée au fur et à mesure qu'il s'échauffe, certains mots étant rageusement soulignés de plusieurs traits : «Vous, vous, chère petit tête précieuse, bien habile et bien planquée, que ferez-vous, vous, pas un autre, pas le Pape, vous?». L'ennui qui ronge Céline se devine dans l'empressement avec lequel il enjoint Mahé de lui rapporter des nouvelles de la France, qu'elles soient privées ou politiques: «Comment est l'enfant Mourlet? Sont-ils bêcheurs? Et Desse?[...] Que pense-t-on de de Gaulle? Boulanger? Badinguet? Kerensky?». La plume agitée de Céline jette les informations sur le papier, multipliant les noms, sans organisation ni transitions entre les différentes affaires qui l'intéressent: «Tu ne me parles pas des Mondains? Je te recommande une jolie revue «Courrier du Continent» [...] Le cinéma français me semble bien mort...» La régularité et l'ardeur que Céline met à sa correspondance est signe de sa détermination à ne pas être oublié ni de ses amis ni de ses défenseurs potentiels: «Je lui [Naud] ai envoyé tout mon dossier, et puis une aucune nouvelle! Je voudrais bien qu'on le stimule. Qu'on lui demande ce qui se passe? [...] Tu vois comme tout ceci est critique [...] Il faudrait prouver à Naud que j'ai des amis distingués à Paris». La haine de Céline face aux hommes, déjà profondément enracinée dans le Voyage, s'intensifie durant l'exil et face aux accusations, qu'il subit: «Pas un jour de peine, tout en bénéfice. Ecurant! Tout perdre, tout souffrir pour des petits cafouilleux pareils. J'ai honte.» Mais Céline, impuissant, déplore au-delà de cette injustice présumée, la
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Gallimard | Paris 1976-1988 | 14 x 20.50 cm | 8 volumes brochés
Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers (sauf pour le N°7) pour chacun des volumes. Notre série complète se compose ainsi : Cahiers Céline 1 : Céline et l'actualité littéraire 1932-1957. Cahiers Céline 2 : Céline et l'actualité littéraire 1957-1961 Cahiers Céline 3 : Semmelweis et autres écrits médicaux Cahiers Céline 4 : Lettres et premiers écrits d'Afrique 1916-1917 Cahiers Céline 5 : Lettres à des amies Cahiers Céline 6 : Lettres à Albert Paraz 1947-1957 Cahiers Céline 7 : Céline et l'actualité 1933-1961 Cahiers Céline 8 : Progrès suivi de Oeuvres pour la scène et l'écran. Iconographie. Première garde du premier volume ombrée en raison d'une coupure de presse. Rare ensemble complet. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Klarskovgaard] 8 décembre 1950 | 21 x 34 cm | 2 pages sur un feuillet
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline adressée à son avocat, Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur un grand feuillet de papier blanc?; numéro «?575?» de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005, p. 64. Belle lettre empreinte d'amertume de Céline qui vient de perdre sa tante Amélie (la tante Hélène de Mort à crédit), et observe le monde qu'il a connu lentement disparaître. L'écrivain se réfugie dans les mémoires d'Élisabeth de Gramont, témoins d'une époque grandiose également révolue. * Depuis son exil danois, Céline apprend avec tristesse la mort de sa tante Amélie, dernier membre de la famille Destouches?: «?Je viens de perdre à l'hospice d'Angers encore une dernière parente?». L'écrivain n'a pourtant pas été tendre avec son alter ego dans Mort à crédit, le personnage de la sulfureuse tante Hélène mourant dans la déchéance et la honte, laissant derrière elle un sillage de galants, d'amants ou de clients?: «?À Saint-Pétersbourg, elle est devenue grue. [...] Elle est venue nous voir au Passage, deux fois de suite, frusquée, superbe, comme une princesse et heureuse et tout. Elle a terminé très tragiquement sous les balles d'un officier?» (Mort à crédit). La véritable tante Amélie s'établit en Roumanie, mariée à un diplomate, Zenon Zawirski. Malheureusement, la réalité rattrapa la fiction et Amélie rentra à Paris dans le plus complet dénuement à l'âge de 80 ans. Céline se chargea de la transférer de l'hospice des Petites surs des Pauvres de Breteuil jusqu'à l'hôpital d'Angers où elle s'éteint en décembre 1950 («?Que la pauvre femme meure gentiment. Assez de fins tragiques dans la famille?!?» avait-il écrit au docteur Camus le 11 juillet 1949). La secrétaire de l'écrivain, Marie Canavaggia, la rencontra avant son arrivée à Angers?: «?elle avait par moments des gestes et des expressions qui en éclairs me rappelaient son neveu?» (13 juillet 1949). Le dernier membre de sa famille disparu, Céline contemple sa propre fin?: «?si ça continue si je rentre jamais en France je foncerai directement au cimetière?». Dévorant les livres que son avocat fait parvenir afin d'adoucir l'exil de son client, Céline détaille ses lectures du moment?: «?Le Temps des équipages [d'Élisabeth de Gramont] est un des livres fameux parus vers 1920?! L'un des «?Guides des Snobs?» les mieux réussis de l'Époque?». Il est assez cocasse d'imaginer Céline se réjouir à la lecture du carnet mondain de cette aristocrate fin-de-siècle, chronique d'un monde si étranger au sien?: «?J'avais un ami, Carré, de Rennes, étudiant en droit, qui l'avait appris par cur?! [...] il s'en est établi marchand de tableaux?». Dans ses jeunes années d'étudiant en médecine, Céline croisa en effet le chemin de Louis Carré, devenu marchand d'art parisien, exposant tour à tour Paul Klee, Juan Gris, Le Corbusier ou Picasso?: «?il y a fait 10 fois fortune?! Preuve que tous les livres ne sont pas déprimants?!?» En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de «?grand invalide de la Gra
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s. l. [Klarskovgaard] 7 octobre 1950 | 21 x 34 cm | 2 pages sur 2 feuillets
Lettre autographe signée en partie inédite de Louis-Ferdinand Céline adressée à son "cher Maître et défenseur" Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur deux grands feuillets de papier blanc ; numéros "580" et "581" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été très partiellement retranscrite dans l'Année Céline 2005. Lettre autographe signée de Louis-Ferdinand Céline adressée à son "cher Maître et défenseur" Maître Thorvald Mikkelsen. Deux pages rédigées à l'encre bleue sur deux grands feuillets de papier blanc ; numéros "580" et "581" de la main de Céline en haut à gauche au crayon rouge. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Céline adresse à Mikkelsen un article: "Pour intéressé que vous soyez aux choses de l'esprit je crois avoir remarqué que les turlupinades des banques, changes, fricoteries diverses vous amusaient aussi. Ci-donc, joint, article assez farceur relatant certaines galipettes de l'or et ses escrocs changeurs (à Paris, évidemment!)" L'écrivain a adjoint à sa lettre un autre feuillet dont les nombreux soulignements témoignent de la persécution dont il se sentait victime: "Maintenant qu'on remonte la Ligne Maginot, qu'on recrée une Légion Anti Bolchéviques, une armée franco-allemande, il paraît qu'il est question de me poursuivre à nouveau d'après les Beaux Draps mais cette fois pour antigermanisme et sabotage de l'Europe Nouvelle et irrespect pour Hitler! Oh je n'en mène pas large !" En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer Baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. En 1947, Céline, poursuivi par la justice française pour son engagement collaborationniste, est reclus au Danemark. C'est en mai 1948, accompagné de Lucette et Bébert qu'il arrive chez son avocat Maître Thorvald Mikkelsen à Klarskovgaard. Ce dernier possède une grande propriété au bord de la mer baltique et invite l'exilé à y séjourner. Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, l'écrivain est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark). Le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, intervient en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, et parvient à retarder son extradition. Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline au titre de "grand invalide de la grande guerre" en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement. Céline quittera le Danemark l'été suivant, après trois ans passés chez son avocat. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Peu de temps avant laudience de son procès qui devait se tenir le 21 février 1950, sous la présidence du juge Drappier, Céline tente de mobiliser ses soutiens :...Je crois qu'il faut que tous les vrais amis écrivent maintenant en ma faveur tout de suite au Président Drappier cour de Justice directement. C'est à dire toi, Paulhan, Debuffet (sic, pour Jean Dubuffet), Marcel (Marcel Aymé), tous ceux auxquels tu penseras. Veux-tu les alerter ? Naud (son avocat Albert Naud) est d'accord. Ce sera lu à l'Audience avec comme en-tête des lettresAffaire Céline...Comme je suis malade ! J'ai peine à écrire et je n'ai aucune aide ; tu parles, faire ronéotyper à Copenhague ! Mik (son avocat danois Th. Mikkelsen) s'en fout et ne fait rien. Heureusement Löchen le Pasteur est admirable, sans lui jamais les pieces ne seraient visées au Consulat ni meme tapées ! Il m'a embauché une dactylo la bas... Mik garde mes lettres huit jours sans les lire... Il ne s'intéresse pas !... Bien affectueusement...Lors de laudience du procès de Céline mi-décembre 1949 devant la cour de Justice de la Seine, son avocat danois Thorvald Mikkelsen avait envoyé un télégramme qui annonçait « Destouches malade, impossible de se présenter... ».Une procédure de jugement par contumace fut donc décidée avec ordre donné à Céline de se présenter à laudience fixée au 21 février 1950. Le président Drappier allait juger lécrivain. Tous les amis de Céline décidèrent alors de se mobiliser en sa faveur, Arletty, Marie Bell, Jean Paulhan, Marcel Aymé, Jouhandeau, Maulnier, jusquà Henri Miller, qui par lintermédiaire de Maurice Nadeau avait rédigé une lettre en faveur de lauteur du Voyage, et enfin beaucoup dautres, dont le peintre Jean Dubuffet...François Löchen était le chef de lEglise réformée de Copenhague. Cest à lautomne 1947 que le pasteur Löchen avait fait la connaissance de Céline au Danemark. Auparavant, il avait été aumônier militaire à Sartrouville, puis à Bezons en banlieue parisienne, là où le docteur Destouches avait lui-même exercé la médecine.L'amitié du graveur Jean-Gabriel Daragnès (1886-1950) et de Céline ne fut pas immédiate. Pendant l'Occupation, Daragnès se méfie de la " bande à Gen Paul ", mais Céline soigne sa mère " jusqu'à la dernière minute " (mars 1941) et Daragnès n'oubliera jamais son dévouement. Cest Daragnès qui met Céline en relation avec Paul Marteau et Jean Dubuffet, deux soutiens de lécrivain lors de son procès. Il accueillera Mikkelsen, lavocat danois de Céline à Montmartre et se rendra lui-même à Korsor en 1948., lexil danois de Céline et son épouse Lucette. Daragnès est à l'origine de la publication de Foudres et flèches et de À l'agité du bocal, et songe à illustrer Scandale aux Abysses qu'il veut imprimer lui-même. Il collecte des témoignages à décharge, et se présente au procès devant la Cour de Justice, comme témoin. On ne l'entendra pas, en l'absence de l'accusé.Le 25 juillet 1950, Daragnès meurt à la suite d'une banale opération. Céline perd un véritable ami, ainsi quun soutien financier actif, par son rôle de passeur de fonds vers le Danemark, en concours avec Pierre Monnier et François Löchen.
Denoël & Steele | Paris 1932 | 12 x 19 cm | Broché sous chemise et étui
Edition originale comportant bien toutes les caractéristiques du premier tirage, un des exemplaires du service de presse. Exceptionnel envoi de l'auteur à la célèbre chanteuse Yvette Guilbert, à qui Céline chanta lui-même et proposa linterprétation dune de ses scandaleuses compositions : « Katika la putain », plus tard renommée « À Nud coulant » :« A madame Yvette Guilbert en témoignage de ma profonde admiration . LFCéline. » En dessous de l'envoi autographe, l'acteur Fabrice Lucchini a inscrit ces quelques mots : « A Yvette Guilbert in memoriam. FLucchini » ; sur la page de faux-titre, Jean-François Balmer a rédigé à son tour : « Merci en bon voyage. JFBalmer. » Enfin, accompagnant les dédicaces de Fabrice Lucchini et de Jean-François Balmer, ont été encollés les tickets d'entrées à leurs lectures, à la comédie des Champs-Elysées pour Lucchini, au théâtre de l'Oeuvre pour Balmer, du Voyage au bout de la nuit. Notre exemplaire est présenté sous chemise-étui en demi-maroquin noir, dos à 5 nerfs, plats de papier fantaisie, contreplats de papier vert amande, étui bordé de maroquin noir, plats de papier fantaisie, ensemble signé Boichot. * Ce remarquable envoi de Céline donne à voir une facette importante de lécrivain, adepte de la musique des mots. La chanson abonde dailleurs dans le Voyage au bout de la nuit dès son célèbre épigraphe, la fameuseChanson des Gardes suisses, que Céline prétendra avoir composée, et qui donne son titre au livre. Lécrivain fut également chansonnier et même interprète de deux de ses créations : « Règlement » et surtout « À Nud coulant », chanson paillarde quil présentera dabord comme la traduction dun chant finnois. Il composa « À Nud coulant » après la parution du Voyagependant lécriture de Mort à Crédit, en 1934-1936 et lenregistra en 1955. Arnaud Marzorati remarquera la voix caverneuse de Céline, et sera « subjugué par son « arythmie » volontaire. Comme si le rythme de la vie pouvait être chaotique et ne pas se référer aux simples battements du cur ; quil cherchât alors à narrer son histoire dans une autre mouvance que celle du consensus ». (« Les Chansons de Céline », programme du 16 mai 2013, Cité de la musique). Mais avant de passer lui-même en studio, Céline avait eu laudace de proposer cette scandaleuse ritournelle à la grande Yvette Guilbert, dans les années 1930. Le grand ami de Céline, le peintre Henri Mahé, témoigna de la mémorable soirée : «Pourquoi la grande Yvette Guilbert l'invita-t-elle un jour à l'aller voir chez elle ? Il bondit! Elle lui présente Cécile Sorel, l'inoubliable Célimène. Il jubile et sans plus attendre il leur chante sa « Katika» toute neuve. Les compliments sont plutôt brefs et froids, à peine polis sur les bords. Non! Elles ont autre chose en tête. Un film, un scénario qu'il devrait écrire d'après leurs idées deux surs triomphent dans le spectacle... L'une sur les scènes officielles du monde entier, l'autre dans les music-halls du monde entier». (Henri Mahé, La Brinquebale avec Céline, p. 72). On ne sait si cest à loccasion de ce « concert » que Céline offrit son Voyage à la reine du caf conc parisien. Comme le remarque Michaël Ferrier, Céline « aura toute sa vie recherché l'amitié des vedettes de l'époque, certaines aujourd'hui oubliées (Guy Berry, Max Révol, Alfred Pizella), d'autres plus mémorables, comme Michel Simon ou Arletty (à laquelle il consacre un texte,Arletty, jeune fille dauphinoise, en 1948), qui firent une grande partie de leur carrière dans des opérettes jouées ou filmées. [Cette passion pour la chanson] trouve sans doute sa source dans l'enfance de Céline : le passage Choiseul, où sa mère tenait commerce de dentelles, était le siège du Théâtre des Bouffes-Parisiens d'Offenbach et d'un marchand de gramophones.» (Télérama hors série, juin 2011). Cet étonnant exemplaire saccompagne des envois de grands interprètes de la prose célinienne les acteurs Fabrice Lucchini et Jean-François Balmer, qui ont tous deux do
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