Albert Camus, L'Etranger. Paris, NRF-Gallimard, 1942 [i.e. 1943]. In-12, 159p. Nouvelle émission de l'édition originale, portant la mention de 24e édition sur la page de titre. La première émission, la plus recherchée évidemment, est tirée à 4400 exemplaires et peut porter des mentions jusqu'à la mention de 8e édition. L'ouvrage est retiré deux fois en 1942 avec des mentions allant jusqu'à 14e édition puis en 1943 avec des mentions jusqu'à 32e édition. Notre exemplaire est imprimé en août 1943 et fait donc partie de cet ensemble (voir l'intéressant article de la librairie Walden à ce sujet). Reliure demi-skivertex (simili-cuir), première couverture conservée (sans le dos ni la 4e de couverture), papier jauni comme toujours. Bon exemplaire dans sa modeste reliure de l'époque.
Pierre-François Camus dit Merville (1781-1853), dramaturge, médecin, comédien.
Reference : 010265
Pierre-François Camus dit Merville (1781-1853), dramaturge, médecin, comédien. L.A.S., 6 février 1827, 2p in-4. Belle lettre au vicomte de La Rochefoucauld, directeur du département des Beaux-arts, afin que celui-ci présente son livre au Roi. Il compliment longuement dans ce but. Peu commun. [325]
Geneviève Le Camus (1693-1760), abbesse de l'abbaye Saint-Michel de la Ferté Milon (Aisne).
Reference : 008280
Geneviève Le Camus (1693-1760), abbesse de l'abbaye Saint-Michel de la Ferté Milon (Aisne). L.A.S., 18 juillet 1755, 2p in-4. Lettre à Monsieur de Pronleroy, près Saint-Just (Picardie) donnant des nouvelles notamment d'une demoiselle de Lancry, probablement une fille du destinataire. La famille Lancry était en effet seigneurs de Pronleroy. Elle recommandera le petit fils de M. de Pronleroy au marquis de Longeron. Adresse au verso du second feuillet qui a été doublé sur le recto. [267]
Paris, Gallimard, 1954. Uncut in the original printed wrappers. Excellent copy.
First edition, Service de presse-copy, i.e. review-copy (""S.P"" to bottom of title-page and to verso of back wrapper), with an excellent presentation-inscription, of Camus' magnificent and highly influential collection of essays entitled ""Summer"". The copy is inscribed to Camus' close friend and ally in numerous respects, Jean Paulhan: ""a Jean Paulhan/ en affectueuse pensée/ Albert Camus"" on half-title. The famous French writer, literary critic and publisher Jean Paulhan (1884-1964) shared many things with Camus, with whom he grew very close. Not only did he participate actively in the publication of Camus' first books by Gallimard, was one of the first to see the true value of Camus' ""The Stranger"", he was also a confidante of Camus, who considered Paulhan one of the main reasons that he became a proper author. In a letter to Paulhan dated September 17, 1952, at the moment of break with Sartre, Camus writes: ""Ever since I (thanks to you) became what is called an author, I have not ceased to be astonished by my brethren. Sometimes, it is true, in the sense of admiration. Today it is in another sense."" (Depuis que je suis devenu (en peu grâce à vous) ce qu'on apelle écrivain, je n'ai pas cessé d'être étonné par mes confrères. Parfois dans le sens de l'admiration, il est vrai. Aujourd'hui c'est dans un autre sens.).Paulhan was an early and active member of the French Resistance, director of the literary magazine Nouvelle Revue Française (NRF) (from 1925 to 1940 and again from 1946 to 1968) and a great translator of Malagasy poetry, which attracted the interest of the likes of Guillaume Apollinaire and Paul Éluard. He also wrote numerous works of literary criticism, ""The Flowers of Tarbes, or Terror in Literature"" (1941) probably being the most famous, and he wrote several autobiographical short stories. After the war, Paulhan he founded ""Cahiers de la Pléiade"", and in 1953 he re-launched NRF.Interestingly, especially in connection with Camus' famous essays in ""L'été"", which are devoted entirely to his beloved Algiers, Paulhan was loudly against independence for Algeria. He caused great controversy by opposing independence and supporting the French military during the Algerian War. This not only caused public problems for him, it also cost him on the personal front, as for instance Maurice Blanchot denounced him. The essays in ""L'été"" are devoted to Algiers and represent a very personal side of Camus, who provides a marvelous poetic and humorous picture of the provincial simplicities of Oran and Algiers. For many Camus-devotees, ""L'Été"" constitutes one of the most beloved works, as it gives the feel of a certain intimacy with the author that few of his other works does. ""In ""Return to Tipasa"", perhaps the most confessional essay in ""Summer"", which dates from a long trip to Algeria in December 1952, Camus issues his now famous testimony of survival - ""In the depths of winter, I finally learned that within me lay an invincible summer"" (Hawes: Camus, A Romance, 2009, pp. 181-82).
Bataille, défenseur de L'Homme révolté : à son "vieil ami", Camus offre ses Possédés. Paris, Gallimard, coll. « Le Manteau et l'Arlequin », (27 mars) 1959. 1 vol. (120 x 190 mm) de 297 p. et [3] f. Broché, sous chemise et étui. Édition originale. Pièce en trois actes adaptée du roman de Dostoïevski. Envoi signé : « à Georges Bataille, son vieil ami, Albert Camus ».
Belle provenance sur l'adaptation du roman de Dostoïevski : Bataille fut l'un des rares à défendre Camus lors de la publication de L'Homme révolté, en 1952. « En 1951-1952, au moment où a lieu la polémique sur Lautréamont et où paraît L'Homme révolté (...) une autre voix se fait entendre : celle de l'auteur de Madame Edwarda, de L'Expérience intérieure et de La Part maudite : la voix de Georges Bataille. Dans les numéros 55 (décembre 1951) et 56 (janvier 1952) de la revue qu'il dirige - Critique -, Bataille défend en effet Camus et L'Homme révolté (dans lequel il voit un livre capital), contre Breton, mais entend aussi « montrer non seulement l'accord essentiel de Breton et de Camus, mais une coïncidence de la position qui leur est commune avec celle [qu'il a] prise de [son] côté (...) Un an plus tard, en décembre 1952, suite au numéro de mai des Temps Modernes consacré à Camus, Bataille prendra à nouveau la défense de Camus dans le n° 67 de Critique : c'est L'affaire de « L'Homme révolté ». (Albert Gauvin, « Bataille à propos de Camus : Le temps de la révolte », Rédact, en ligne, décembre 2012). Les échanges entre les deux hommes furent espacés, mais constants, et ils s'envoyèrent plusieurs de leurs ouvrages : L'Abbé C., Le Bleu du ciel, Le Coupable, La Part maudite et Sur Nietzsche lui seront dédicacés, tandis que Camus lui offrira, d'après la bibliothèque cataloguée par Henri Vignes, son étude sur Chamfort, Les Esprits, La Dévotion de la croix, Actuelles II et ces Possédés.
Seule épreuve originale connue, légendée par René Char. [Leysin, Alpes Vaudoises, janvier 1948]. Tirage argentique d'époque (90 x 120 mm), mention manuscrite au dos, sous encadrement. Épreuve originale du « portrait de Leysin ». Exemplaire René Char, avec ses initiales au verso, et cette note : « Albert Camus jeune homme ».
Nous sommes en janvier 1948 et Albert Camus doit soigner sa tuberculose. Il a alors trente-cinq ans et se rend au sanatorium du Grand Hôtel à Leysin, en Suisse (canton de Vaud), où il rejoint Michel Gallimard qui y séjourne pour les mêmes raisons, accompagné de son épouse, Janine. La photographie est prise par cette dernière. Ils resteront sur place du 19 janvier jusqu'au 8 février. C'est pendant ce temps que Camus termine L'État de siège et commence la rédaction des Justes. Ce célèbre portrait, dont un contretype figure aux archives Gallimard, a été utilisé par l'éditeur après l'obtention du Nobel ; il donnera alors lieu à plusieurs agrandissements (175 x 230 mm) et sera communiqué à la presse à ce moment-là. On en connaît plusieurs épreuves, certaines dédicacées ou simplement signées et datées par Camus (toutes datées 1958, au moment du Nobel ; au moins trois). Une épreuve, non signée, était également présente dans la collection Gisèle et Mario Prassinos (Paris, Auction Art, février 2014, n° 47). Ce tirage fut-il offert à René Char par Albert Camus ? C'est peu probable - et la note au verso fait pencher pour une cession posthume, sans doute au moment où Char doit déménager le bureau rue Sébastien Bottin ou le studio de la rue de Chanaleilles après la mort de Camus. Il est probable qu'il l'ait alors récupérée, ou que Francine le lui ait donné, en souvenir de son amitié et de leur rencontre fraternelle, trois ans avant cette photographie. Ce tirage unique est ensuite restée la propriété du poète jusqu'à sa mort et c'est la seule épreuve originale connue. Provenance : Janine Gallimard (photographe) ; Albert Camus ; René Char (avec note au verso et la mention : « Albert Camus jeune homme »).
Paris, Gallimard, 1954. Uncut in the original printed wrappers. A very nice copy housed in a beautiful brown half morocco box with gilt lettering to spine and gilt super ex-libris to front board.
First edition, Service de presse-copy, i.e. review-copy (""S.P"" to bottom of title-page and to verso of back wrapper), of Camus' magnificent and highly influential collection of essays entitled ""Summer"", inscribed to the famous critic of literature and drama, the writer Guy Dumur (1921-1991): ""à Guy Dumur/ l'une des/ [ÉTÉ]s [ÉTÉ being printed an L' crossed out in front, with s added in Camus' hand]/ son vieil et fidele ami/ Albert Camus"" on half-title.The younger Guy Dumur was a close friend of Camus, who hired him to work on ""Combat"" with him. It is reported that he had a great talent for discovering new talent. Since childhood, he was extremely passionate about the theatre and came to work with all the great dramatic figures in Paris at the time. He is also famous for a number of well respected novels. The essays in ""L'été"" are devoted to Algiers and represent a very personal side of Camus, who provides a marvelous poetic and humorous picture of the provincial simplicities of Oran and Algiers. For many Camus-devotees, ""L'Été"" constitutes one of the most beloved works, as it gives the feel of a certain intimacy with the author that few of his other works does. ""In ""Return to Tipasa"", perhaps the most confessional essay in ""Summer"", which dates from a long trip to Algeria in December 1952, Camus issues his now famous testimony of survival - ""In the depths of winter, I finally learned that within me lay an invincible summer"" (Hawes: Camus, A Romance, 2009, pp. 181-82).
S.l., Koutoubia, (2010). Un vol. au format in-8 étroit (228 x 138 mm) de 189 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
L'ouvrage s'agrémente de planches photographiques hors-texte. ''Cinquante ans après la mort d'Albert Camus, que reste-t-il de son oeuvre ? Par l'itinéraire qu'il nous propose entre l'Algérie d'hier et celle d'aujourd'hui, sur les lieux-mêmes où Camus se confronta à la condition humaine et aux drames de l'histoire, Stéphane Babey montre la force et la pertinence d'une pensée trop longtemps vouée à la vindicte et à l'incompréhension. D'Annaba où le destin de Camus rencontre celui de saint Augustin à Alger la blanche en passant par Oran la pestiférée, ce livre est un voyage au coeur de la passion algérienne qui anima Camus jusque dans l'exil. Sur les pas d'Albert Camus par le texte et par l'image.'' Excellente condition.
Paris, Gallimard, (1959 et 1960). 2 vol. au format in-12 (188 x 118 mm) de 267 et 186 pp. Reliures uniformes de l'époque de demi-chagrin maroquiné vert-bouteille, filet vertical à froid porté sur chacun des plats, dos à nerfs ornés de filets gras en noir, titre doré, supra libros doré en queue, têtes mouchetées, couvertures conservées.
Exemplaires revêtus d'agréables reliures du temps. Le premier s'ouvre sur une carte de visite contrecollée en tête du premier feuillet agrémentée de cette mention autographe d'Albert Camus : ''4 novembre 1951 / Albert Camus [imprimé] / vous remercie de tout coeur et vous / adresse ses très reconnaissantes pensées''.Les articles très remarqués que publie Camus dans le journal Combat - dont il deviendra le rédacteur en chef - sont rassemblés sous le titre d'Actuelles. Ils laissent poindre le danger de l'après guerre et mettent en garde contre toute tentation de laxisme, de retour au passé. En outre, Actuelles I contient un chapitre important intitulé Morale et Politique avec les onze éditoriaux qui le composent. Dans ces temps de guerre, dans un article daté du 12 octobre 1944, il reprend cette formule de Goethe qu'il avait déjà reprise en 1943 dans son étude sur le roman classique 'L'Intelligence et l'Échafaud': «Mieux vaut une injustice qu'un désordre.» Enfin, le recueil renferme également le célèbre éditorial du 8 août 1945 quand la bombe atomique vient d'exploser sur Hiroshima. Et ce jour-là, Camus n'hésite pas à écrire: «La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. En attendant, il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l'homme ait fait preuve depuis des siècles.» Le deuxième volume rassemble des textes écrits de 1948 à 1953 et se présente donc comme une suite chronologique d'Actuelles I avec un trait d'union, une continuité que constitue la série d'articles intitulée Ni victimes, ni bourreaux. Il est principalement centré sur les polémiques qui ont suivies la parution de L'Homme révolté. (Le chapitre intitulé Lettres sur la révolte qui occupe pratiquement la moitié du livre reprend les réponses de Camus aux attaques contre L'Homme révolté). L'ouvrage révèle un Camus mordant, le journaliste et l'homme engagé qui ne recule pas devant la polémique. Dos légèrement éclaircis. Discrets frottements affectant les nerfs du premier volume. Papier légèrement oxydé. Nonobstant, très belle condition.
Exemplaire Robert Chatté.Envoi signé. Paris, Gallimard, coll. «Les Essais», (février) 1954. 1 vol. (120 x 185 mm) de 188 p. et [2] f. Broché, sous chemise et étui. Edition originale. Un des 175 exemplaires numérotés sur vélin pur fil - un des 5 hors commerce (exemplaire J). Envoi signé : « à Robert Chat[té], par 40° de température. A.C. ».
Les huit récits qui composent L'Été, à l'exception du « Minotaure », publié seul en 1950, sont inédits. Tous « se rattachent naturellement à Noces par une sorte de fil d'or », celui du lyrisme, de la prose poétique et de la pensée méditerranéenne, célébrant Alger, Oran puis Tipasa, qu'il avait chanté quinze ans plus tôt dans Noces comme un lieu « habité par les dieux ». Camus, sept années après la parution de La Peste, revient à l'essentiel, ses essentiels : la Méditerranée, avec « son tragique solaire qui n'est pas celui des brumes » ; la lumière, « si éclatante qu'elle en devient noire et blanche » ; la mer, dont il se tient « au plus près » ; l'Algérie, sa « vraie patrie ». Cet exemplaire est celui de Robert Chatté, l'une des grandes figures de la librairie clandestine. Jean-Jacques Pauvert l'évoque dans ses Souvenirs comme « le mystérieux libraire de Montmartre, (...) grand, mince, très bien élevé, avec des oreilles décollées éton-nantes, (qui) exerçait en appartement et prenait un grand luxe de précautions et avait ses entrées chez Gallimard, chez qui il avait débuté comme simple commis. Il n'ouvrait sa porte que si l'on usait d'un certain signal. Il avait fait imprimer aussi l'édition originale de Madame Edwarda de Bataille en 1941 ». Sa relation avec Camus fut précoce et constante, jusqu'à son décès le 8 septembre 1957, que l'écrivain note dans ses Carnets : « Mort de Robert Chatté. Seul, à l'hôpital de Villejuif. » (III, p. 198). Son ami Pascal Pia s'occupera de la succession et de l'inventaire de son appartement. Parisien tout le premier semestre 1954, Camus offre vraisemblablement à Chatté son ouvrage dès sa parution, mi-février. Les 40° annoncés sont davantage un écho ironique aux textes de L'Été qu'à la situation météorologique en France : le fameux hiver 1954 est l'un des plus froids du siècle dernier, avec un froid ressenti de près de -40° ! Camus passera tout l'été, au frais, en Normandie, chez les Gallimard, à Sorel-Moussel. Cet exemplaire a figuré à l'exposition du centenaire, « Albert Camus de Tipasa à Lourmarin » (n° 155, reproduit).
Galerie André Maurice, 1949, broch. in-8 (14 x 22,5), tirage à 300 exemplaires numérotés sur vélin du Marais (N° 132), non paginé (8 p.), une planche volante reproduisant un tableau du peintre, couverture à rabats, avec son carton d'invitation, bon état.
Texte inédit d'Albert Camus écrit à l'occasion de l'exposition rétrospective de Richard Maguet mort pour la France en 1940. C'est par Jean Grenier, qui présenta Camus à Maguet, et le peintre Marcel Damboise, dont il avait fait la connaissance en Algérie dans les années 30, que Camus s'intéressa aux peintures de Richard Maguet. Les deux peintres résidaient à la villa d'artistes d'Abd-el-Tif, alors que Camus était étudiant en philosophie, vers 1933, et avaient exposés ensemble. Camus avait longuement parlé de ce peintre dans une chronique d'Alger étudiant en 1942. Ce représentant de l'Ecole de Paris, fauché dans un bombardement le 16 juin 1940, à Sully-sur-Loire, sera honoré dès le lendemain par Jean Grenier dans un bel article paru dans Fontaine (n°15, septembre 1941)
Paris, Galerie André Maurice, (20 avril) 1949 1 vol. (145 x 225 mm) de 1, [6] et 1 ff. Broché, 1 planche hors-texte. Édition originale. Un des 300 premiers exemplaires sur vélin Marais (n° 240), bien complet de la planche hors texte.
C'est par Jean Grenier, qui présenta Camus à Maguet, et le peintre Marcel Damboise, dont il avait fait la connaissance en Algérie dans les années 30, que Camus s'intéressa aux peintures de Richard Maguet. Les deux peintres résidaient à la villa d'artistes d'Abd-el-Tif, alors que Camus était étudiant en philosophie, vers 1933, et avaient exposés ensemble. Camus avait longuement parlé de ce peintre dans une chronique d'Alger étudiant en 1942. Ce représentant de l'Ecole de Paris, fauché dans un bombardement le 16 juin 1940, à Sully-sur-Loire, sera honoré dès le lendemain par Jean Grenier dans un bel article paru dans Fontaine (n°15, septembre 1941), qui sera repris dans la première monographie qui lui sera consacrée, en 1941 toujours, à la Galerie Louis Reynaud, préfacée par Jean Alazard, professeur d'Histoire de l'Art et fondateur du Musée des Beaux-Arts d'Alger. Cette seconde exposition fait la part belle au texte de Camus : hormis une illustration - volante - de Maguet, le catalogue n'est constitué que de ce texte. L'ensemble est imprimé à 400 exemplaires, par Mourlot.
Paris, Galerie André Maurice, (20 avril) 1949 1 vol. (145 x 225 mm) de 1, [6] et 1 ff. Broché. Édition originale. Un des 300 premiers exemplaires sur vélin Marais (n° 47), bien complet de la planche hors texte.
C'est par Jean Grenier, qui présenta Camus à Maguet, et le peintre Marcel Damboise, dont il avait fait la connaissance en Algérie dans les années 30, que Camus s'intéressa aux peintures de Richard Maguet. Les deux peintres résidaient à la villa d'artistes d'Abd-el-Tif, alors que Camus était étudiant en philosophie, vers 1933, et avaient exposé ensemble. Camus avait longuement parlé de ce peintre dans une chronique d'Alger étudiant en 1942. Ce représentant de l'Ecole de Paris, fauché dans un bombardement le 16 juin 1940, à Sully-sur-Loire, sera honoré dès le lendemain par Jean Grenier dans un bel article paru dans Fontaine (n°15, septembre 1941), repris dans la première monographie qui lui sera consacrée, en 1941 toujours, à la Galerie Louis Reynaud, préfacée par Jean Alazard, professeur d'histoire de l'art et fondateur du Musée des beaux-arts d'Alger. Cette seconde exposition fait la part belle au texte de Camus : hormis une illustration - volante - de Maguet, le catalogue n'est constitué que de ce texte. L'ensemble est imprimé à 300 exemplaires, par Mourlot.
Exemplaire sur pur fil.Tel que paru. Paris, Gallimard, (mai) 1956. 1 vol. (120 x 190 mm) de 169 p., [1] et 2 f. Broché. Édition originale. Un des 235 exemplaires sur pur fil (n° 89).
En 1956, outre ses activités journalistiques, Albert Camus écrit pour le théâtre et multiplie les nouvelles, qu'il rédige entre 1954 et 1956. Il les destine à L'Exil et le Royaume, qui paraîtra l'année suivante. « Un seul thème pourtant, celui de l'exil, depuis le monologue intérieur jusqu'au récit réaliste. Les six récits ont d'ailleurs été écrits à la suite, bien qu'ils aient été repris et travaillés séparément (...). L'exil, à sa manière, nous en montre les chemins, à la seule condition que nous sachions y refuser en même temps la servitude et la possession. » La Chute - dont on ignore le titre primitif - y figure à l'origine, avant d'être écarte du recueil à venir : Camus en développe le texte jusqu'à en faire le roman que l'on sait. Sous un titre proposé par Roger Martin du Gard, La Chute est mis en vente le 16 mai et connaît un immense succès de librairie. Ceux qui prédisaient ironiquement « la chute de Camus » font silence. La plupart ont vu dans ce texte une sorte d'autobiographie, ainsi que ses contemporains tentent de lui faire admettre. Camus leur répondra invariablement par la négative : « Mon seul point commun avec Jean-Baptiste Clamence - auquel on s'obstine à vouloir m'identifier - serait son manque d'imagination » déclare-t-il dans Le Monde. Bel exemplaire.
Un des 11 exemplaires de tête. Bruxelles, Dynamo, coll. «Brimborions», 14 janvier 1960. 1 vol. (120 x 190 mm) de 10 p. et 1 f. Broché. Édition originale. Un des onze premiers exemplaires sur hollande (n° 5).
C'est dans la revue Confluences, dans son numéro de juillet 1943, que paraît L'intelligence et l'échafaud. Les personnages « sont de curieux héros qui périssent tous de sentiments et vont chercher des maladies mortelles dans des passions contrariées », dit Camus, selon une tradition du roman français qui est d'aller droit au but, selon le prototype de La Princesse de Clèves. De son auteur, Mme de Lafayette, à Benjamin Constant et jusqu'à Proust, le texte est ici tout entier fondé sur l'admiration de l'art classique : Camus y reviendra deux ans plus, tard lorsqu'il préfacera les oeuvres de Chamfort ; il donnera également plusieurs résonances à ce texte dans les éditoriaux de Combat de l'année 1944. Celui du 12 octobre 1944 reprendra par exemple la formule de Goethe présente ici : «Mieux vaut une injustice qu'un désordre». Cette plaquette est achevée d'imprimer le 14 janvier 1960, soit 10 jours après le décès accidentel de Camus, sur les route de Bourgogne. Tirée à seulement 51 exemplaires, elle paraît simultanément à l'autre hommage rendu par Pierre Aelberts pour sa collection Brimborions, savoir le Albert Camus de Jean-Paul Sartre. Rare en grand papier.
Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1956. In-8 (225 x 142 mm), 108 pp., 2 ff. n. ch. Broché, couverture imprimée de l’éditeur, non rogné.
Seconde édition et la première en métropole, en partie originale, et première édition illustrée. Composée de cinq essais: L'Ironie, Entre oui et non, La Mort dans l'âme, Amour de vivre et L'Envers et l'endroit, cette première oeuvre d'Albert Camus fut publiée pour la première fois en 1937, en Algérie, et tirée à un très petit nombre. Il justifie sa réimpression, qu'il avait toujours refusée, dans une importante préface inédite de 23 pages. Il y explique combien cette œuvre lui est chère. “Pour moi, je sais que ma source est dans L'Envers et l'endroit, dans ce monde de pauvreté et de lumière où j'ai longtemps vécu et dont le souvenir me préserve encore des deux dangers contraires, qui menacent tout artiste, le ressentiment et la satisfaction”. Précieuse édition tirée à seulement 100 exemplaires. Elle est illustrée d'une pointe sèche originale de Hans Bellmer représentant le portrait d'Albert Camus. Peintre, photographe, graveur, dessinateur et sculpteur, Hans Bellmer (Kattowitz, 1902-Paris, 1975) fut un des artistes majeurs du mouvement surréaliste. Envoi autographe d'Albert Camus à Jean-Arthur Varoquaux. Fils d'Arthur Varoquaux (1879-1952), Juste parmi les nations, qui avait bien connu Albert Camus et de nombreux autres écrivains, Jean-Arthur Varoquaux (Paris, 1918-Neuilly sur Seine, 2017) fit Polytechnique et l'Ecole des Mines de Paris. Directeur des Hauts-Fourneaux et Fonderies de la Halbergerhütte GmbH en Allemagne, il en devint directeur général en 1958. Jean-Arthur Varoquaux fut en même temps professeur à l'École Nationale Supérieure des Mines de Nancy de 1942 à 1970, puis président de cette École de 1971 à 1980. Bel exemplaire avec envoi.
Édition originale. Un des 106 premiers exemplaires sur vélin de Hollande. Premier roman de Camus, paru après sa mort. Paris, Gallimard, (1er mars) 1971. 1 vol. (150 x 220 mm) de 231 p. et [3] f. Broché, non coupé. Édition originale. Un des 106 premiers exemplaires sur vélin de Hollande (n° 17).
Le premier roman d'Albert Camus, resté à l'état d'ébauche, rédigé en Algérie entre 1932 et 1936. Il constitue le premier volume des Cahiers Albert Camus. Neuf, non coupé.
Edisud, 2010. Grand in-8 broché, couverture photographique, légèrement insolée. Illustré de nombreuses photographies, en noir et en couleurs.
"Entre Camus et l'Algérie existe un lien ténu. Cette " longue liaison qui sans doute n'en finira jamais " est la trame de sa vie, de son oeuvre et de ses engagements. Une liaison toujours heureuse, parfois difficile et contradictoire. Mais une liaison souvent menacée du fait de l'histoire et de la tuberculose que Camus devra assumer sa vie durant. Fardeau de la souffrance et de la mesure, cette maladie lui impose de vivre dans la précarité de l'instant conjugué à un futur toujours aléatoire. Ecrivain, philosophe, moraliste, homme de théâtre et journaliste, Albert Camus n'a jamais voulu être un maître à penser. Tout juste un compagnon de vie que nous retrouvons ici, à travers cette Algérie dont il a tiré force et inspiration, mémoire et silence. Celui qui fut l'un des plus jeunes Prix Nobel de Littérature est mort à quarante-sept ans dans un accident de voiture que lui-même aurait sans doute qualifié d'" absurde "."
Paris, Gallimard, 1948. In-12, 233 pp., broché, couverture originale imprimée (dos partiellement décollé).
Édition originale de cette pièce de théâtre, représentée pour la première fois le 27 octobre 1948, soit près de deux mois avant la parution de l'ouvrage. Cet exemplaire du service de presse est enrichi d'un envoi autographe signé de Camus à Francis Ambrière, qu'il accompagne d'un lapidaire "sans rancune". Cette pièce de Camus fut éreintée par la critique et Ambrière ne fit pas exception. Il écrivit dans la revue Opéra que la pièce était "longue, bavarde et ennuyeuse" et qu'on y débitait "à profusion des maximes banales". Magnanime, Camus lui fit tout de même envoyer un exemplaire de l'ouvrage. Herbeck, La passion du théâtre: Camus à la scène, 2011, p. 132. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris, Gallimard, (16 février) 1978. 1 vol. (150 x 215 mm) de 147 p. et [2] f. Demi-maroquin lie-de-vin, dos à nerfs, titre doré, date en pied, couvertures et dos conservés (reliure signée de Goy et Vilaine). Édition originale. Un des 36 premiers exemplaires sur vergé de Hollande (n° 8).
Sont ici réunis deux ‘cahiers', témoins des deux voyages qu'Albert Camus fit, l'un aux États-Unis (mars-mai 1946), l'autre en Amérique du Sud (juin-août 1949). Ils sont présentés Roger Quilliot qui en souligne l'importance et l'intérêt commun :« [...] ils nous montrent comment Camus passait des notations brutes à l'oeuvre élaborée. Quelques passages du Voyage aux U.S.A. se retrouvent dans Pluies de New York ; d'importants fragments du Voyage en Amérique du Sud ont été repris soit dans La Mer au plus près [L'Été], soit plus largement encore dans La Pierre qui pousse : deux scènes de danse, réellement vues, sont condensées dans un des rares textes exotiques que Camus ait rédigés ; le voyage à Iguape et l'épisode de la pierre qui pousse, enregistrés comme du simple folklore, prennent, dans la nouvelle, valeur de symbole ». Quilliot note encore comment le jeune Camus avait parcouru l'Europe et comment, « en pleine notoriété, après 1948, [il] fuira les voyages qui peuplent généralement l'existence de ses pairs. »
1961 - Tapuscrit original sur pelure, A4. Agrafé, dos de toile verte. 7 ff. n. ch. - 225 folio. Envoi autographe de l'auteur.
Tapuscrit préalable à l'édition de la thèse qui sera éditée par la Johann-Wolfgang-Goethe-Universität à Frankfurt am Main en 1963. 197 pp.La thèse s'inscrit dans la tradition, instituée par Charles Bailly, de la stylistique générale, dans laquelle les faits d'expression conduisent au facteur psychologique de l'énonciateur, courant précurseur de la stylistique énonciative.A travers une étude minutieuse du lexique et de la syntaxe dans l'oeuvre de Camus, l'auteur s'attache à décrire comment une utilisation polyphonique de plusieurs styles, mais inscrite dans un certain classicisme, sert le propos de Camus, expression d'une pensée des rapports entre la conscience et les actes, l'individu et le politique.
Alger [i.e. Algiers], (1939). 8vo. Entire 2nd issue of ""Rivages"" present. Uncut. Original printed wrappers, showing an outline map of the Mediterranean. A bit of brownspotting and a tiny tear to front wrapper. A bit of wear to lower capital, and minor wear to extremities. All in all a fine copy. [Été à Alger:] Pp. 87-91. (Entire issue: (16, -advertisements) pp., pp. (65)-128, (16, -advertisements) pp.
The very rare first printing of one of Camus' earliest literary productions, namely the first part of his famous ""Été à Alger"", which was printed later the same year in his second book ""Noces"" (for which there is an advertisement on the inside of the back wrapper), in the second part of the very rare Algerian review ""Rivages"".In all only two numbers of ""Rivages"" appeared, as it was interrupted due to the censorship at the beginning of the war. It was edited by Camus together with Gabriel Audisio, René-Jean Clot, Jacques Heurgon, and Jean Hytier and was published by Edmond Charlot, in Algiers. The aim of the review was to provide to the rest of the world with an insight in to the rich cultural life of the Mediterranean. When ""Été à Alger"" originally appeared in ""Rivages"", Camus had only published one book """"L'Énvers et l'Endroit"", 1937). Later in 1939, his second book (""Noces""), which is announced in the present volume of ""Rivages"", appears.
Édition originale. Exemplaire poinçonné du service de presse. Envoi signé à Jean Schlumberger. Paris, Gallimard, (6 février) 1958. 1 vol. (120 x 190 mm) de 69 p. et [3] f. Broché, non coupé. Édition originale. Exemplaire poinçonné du service de presse. Envoi signé : « à Jean Schlumberger, en fidèle et amicale pensée, Albert Camus ».
Ces discours furent rédigés avec quelques conseils de Martin du Gard, récipiendaire du Nobel 1937, pour qui Camus avait accepté de préfacer les œuvres complètes dans la bibliothèque de la Pléiade l’année précédente. Martin du Gard recommande à son cadet d’y aller avec modestie : « Abdiquez toute volonté, toute préférence, pendant ces quelques jours […] » lui donnant des conseils pratiques : comment se vêtir, se tenir, préparer de petits papiers pour « improviser » dans les toasts (« Les Suédois ont la manie de se lever, à toute occasion, un verre en main ») et, en point d’orgue, de rédiger un discours bref et important : « Un type comme vous, qui a cette occasion de s’adresser à un public international, se doit, à mon avis, de faire une déclaration importante, substantielle, significative, et qui fasse date » Ce sera le Discours de Suède ou « l’art de vivre par temps de catastrophe ». Bel exemplaire offert à Jean Schlumberger, l’un des quatre fondateurs de la Nouvelle Revue française en 1908, en compagnie de Gide, Copeau et Ruyters, avant qu’ils soient rejoints par Gaston Gallimard pour le destin que l’on sait. Camus, depuis L’Etranger en 1942, aura publié toute son œuvre chez cet éditeur. L’exemplaire est enrichi d’un photographie de Camus – en contretype présenté lors de l’exposition de Lourmarin (2013, avec cachet au verso) – félicité par le roi de Suède Gustav VI Adolph, au dîner du gala du 10 décembre 1957 à Stockholm.
(Paris), Gallimard, (1957). Bound with the original printed wrappers in beautiful, elegant emerald green full morocco binding with gilt line-decoration in various heights and distances to boards and spine as well as vertical gilt lettering to spine. Top edge gilt. Binding signed A. Coutret. Wrapper a bit soiled, mostly the back wrapper. Otherwise very nice and clean. Paper evenly browned due to the paper quality. Gilt super ex-libris to inside of front board.
First edition, Service de Presse-copy (""S. P."" punctured to bottom of back wrapper) - with signed presentation-inscription for Henry Hell to half-title - of Camus' great collection of stories, which are considered among the best of his works. Together, these stoires cover the entire variety of existentialism - or absurdism. There is general consensus that the clearest manifestation of the ideals of Camus can be found in the present work. Henry Hell, a psudonym for José-Henri Lasry, was a law student in Algiers, where he met Camus and acted for the Théatre du Travail. He was a literary critic for several periodicals, and he reviewed sevearl of Camus' works. He is the author of ""Francis Poulenc, musicien francais"", and he later worked for a publishing house in Paris.
1979 Editions André Sauret Editeur - 1979 - 8 volumes, in-quarto, plein cuir marron siglé Albert Camus à froid en bas du premier plat, titre, auteur et tomaison en doré + emboîtage éditeur en carton toilé marron, avec ourlet de cuir sur les ouvertures, tranche supérieure dorée - 410 + 292 + 437 + 371 + 351 + 560 + 341 + 367 pages - Tirage numéroté 940/2500 sur vélin d'Arches filigrané "Albert Camus", numéroté à la presse
Bon état - Légers effilages sur les emboitages cartonnés toilés bon