Plon, 1969, in-8°, 238 pp, traduit par R. Jouan, préfaces d'Alain Decaux et Karl Heinz Janssen, 16 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, jaquette, bon état
"Le dernier acte de Hitler – son suicide, le 30 avril 1945, alors que, dans Berlin, les troupes soviétiques se rapprochaient de son bunker – a été aussi son ultime acte identitaire, et des batailles féroces ont été livrées autour de son cadavre et de ce qu'il peut nous apprendre sur lui. Les résultats de l'autopsie pratiquée par les Soviétiques ne furent révélés qu'en 1968, dans un livre – La Mort d'Adolf Hitler – d'un journaliste russe, Lev Bezymenski. Les médecins soviétiques rapportèrent avoir trouvé sur les mâchoires brûlées du dictateur les débris de verre provenant d'une capsule de cyanure, ce qui les avait conduits à penser que le décès était dû au poison. Sur la base de ce rapport et d'un récit attribué au valet de Hitler, Heinz Linge, qui se trouvait devant la porte de la chambre, Bezymenski affirme que le dictateur est mort non pas en héros, mais en lâche : il aurait brisé une ampoule de cyanure, puis, la chose faite, Linge serait entré dans la chambre et lui aurait tiré une balle dans la tête afin de donner l'illusion que le Führer avait connu le sort d'un soldat. Mais une bonne partie de ce qu'a livré ce rapport depuis sa publication, en 1968, a contribué à le rendre suspect en lui conférant l'allure d'un document plus politique que médical. C'est le cas de l'autre "révélation" controversée qu'il rapporte : les médecins n'auraient pas retrouvé trace du testicule gauche dans le corps partiellement brûlé de Hitler. Il pourrait s'agir d'une invention grossière visant à le discréditer un peu plus : le testicule serait ainsi la preuve objective du manque de virilité auquel les Soviétiques ont imputé son mode de suicide..." (Ron Rosenbaum, L'Express, 1998)