[page de titre absente] - [Paris, de l'Imprimerie du Journal d'économie publique, de morale et de politique, An V / 1797. Un vol. au format in-8 (205 x 132 mm) de lxviii - 232 pp. Reliure de l'époque de demi-basane glacée blonde, dos lisse orné de doubles filets dorés, larges fleurons romantiques dorés, pièce de titre de maroquin marine, titre doré, palette dorée en queue, tranches jaspées.
Ouvrage révolutionnaire commenté avec enthousiasme par Voltaire. Il eut des répercussions importantes, poussant notamment Louis XVI et bien d'autres souverains à supprimer l'usage de la torture''. (Benoît Forgeot in Catalogue de la bibliothèque Zoummeroff). Ouvrage capital posant les fondements du droit pénal moderne. Très influencé, selon sa propre expression, par «l'immortel» Montesquieu, ainsi que par Helvétius et les encyclopédistes français, Beccaria s’intéresse très tôt aux questions liées à l’équité du système judiciaire. Il signe son chef-d’œuvre à 26 ans avec le présent ouvrage, lequel pose les bases de la réflexion moderne en matière de droit pénal. Certains des arguments avancés sont déjà anciens, mais Beccaria en fait une parfaite synthèse d’autant plus neuve qu’il se dégage de tout modèle religieux. Il y établit les bases et les limites du droit de punir, et recommande de proportionner la peine au délit. Beccaria pose aussi en principe la séparation des pouvoirs religieux et judiciaire. Dénonçant la cruauté de certaines peines comparées au crime commis, il juge «barbare» la pratique de la torture et la peine de mort, et recommande de prévenir le crime plutôt que de le réprimer. Très rapidement traduit, cet ouvrage provoque un vif débat auxquels participent des intellectuels de renom comme Voltaire ou Diderot. Beccaria met au monde le débat qui sévit depuis plus de deux siècles entre les partisans de la répression et ceux de la prévention, que Beccaria appelle de ses vœux. Très hostile à la peine de mort, il pose une démonstration, la première du genre, qui amène l’auteur à qualifier la peine capitale, qui n'est «ni utile, ni nécessaire», d'«assassinat public».Inspirateur des réformes judiciaires menées en Suède et en Franc instaurant l’abolition de l’emploi de la torture, Beccaria est également publié en 1777 aux États-Unis, où il inspire Thomas Jefferson. Partout en Europe, les cas passibles de peine de mort commençaient à décroître. Mais c'est bien sous l'influence des Délits et des peines que, pour la première fois au monde, la peine de mort est officiellement et réellement abolie par un souverain, dans le grand-duché de Toscane en 1786. Le livre de Beccaria a plus tard servi et sert encore de référence aux luttes abolitionnistes engagées depuis le xixesiècle (la peine de mort est ainsi abolie par le jeune État italien en 1889). Certains de ses arguments ont été repris par Robert Badinter dans son combat pour l’abolition de la peine de mort en France (1981), et aujourd'hui encore par des abolitionnistes américains comme Hugo Adam Bedau. Pour des éditions antérieures : Pierre Bergé, Catalogue de la bibliothèque Philippe Zoummeroff, n°44 - Barbier IV, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 776 - Brunet I, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, 729 - Quérard I, La France littéraire, p. 249 (pour un volume à l'adresse de Philadelphie) - Graesse I, Trésor de livres rares et précieux, p. 319 - Rahir, La Bibliothèque de l'amateur, p. 312 - BnF, Lumières !, Un héritage pour demain, n° 197 - Monglond IV, La France révolutionnaire et impériale, 194. Page de titre absente. Angles supérieurs élimés. Défaut affectant chacune des coiffes. Début de fente affectant deux mors ; sans cependant nuire à la robustesse de l'ensemble. Présence de rousseurs et quelques tâches dans le corps d'ouvrage.
BECCARIA Cesare Bonesana marquis de (1738-1794). SERVAN Joseph-Michel-Antoine (Romans 1737 - Saint-Rémy de Provence 1807).-
Reference : ORD-15476
Nouvelle édition plus correcte que les précédentes. Philadelphie. 1766. 2. SERVAN: Discours sur l'Administration de la Justice criminelle. Genève. 1767. 3. SERVAN: Discours de Mr Servan Avocat-Général au Parlement de Grenoble, dans la Cause d'une Femme Protestante. Genève et Grenoble, chez Grabit. 1767. 3 ouvrages en 1 volume in-12 (96 x 161mm) pleine basane racinée, dos à 5 nerfs ornés, pièce de titre rouge, tranches rouges, XL, 239; 2ff., 152 et 2ff., 112 pages. Coiffe supérieure arasée, des rousseurs, cachet discret d'un précédent possesseur mais bon exemplaire de ces trois livres importants pour l'administration de la justice criminelle.
Le traité des délits et des peines apparut comme l'application de la philosophie française, du rationalisme français à la législation pénale; il invoquait contre la tradition juridique la raison et le sentiment; il traduisait éloquemment les protestations de la conscience publique contre la procédure secrète, le serment imposé aux accusés, la torture, la confiscation, les peines infamantes, l'inégalité devant le châtiment, l'atrocité des supplices; il séparait nettement la justice divine de la justice humaine, les délits des péchés, répudiait le droit à la vengeance, assignait au droit de punir l'utilité générale, déclarait la peine de mort inutile,... Larousse XIX°. Servan dans son discours sur la justice criminelle critique les abus de la justice de l'Ancien Régime et se place dans le sillage du libéralisme de Montesquieu, du contractualisme selon Rousseau et de la sécularisation des délits et des peines de Beccaria. Son discours dans la cause d'une femme protestante abandonnée par son mari à la suite de la Révocation de L'Edit de Nantes, l'a rendu célèbre. SCIENCES HUMAINES.|ESOTÉRISME._______,SCIENCES SOCIALES.,SCIENCES HUMAINES.|ESOTÉRISME._______,DROIT.JUSTICE.,SCIENCES HUMAINES.|ESOTÉRISME._______,CRIMINALITÉ.,LIVRES ANCIENS.,LIVRES DU XVIII°.
.- Londra. Presso la Società dei Filosofi. 1774. In-12 (115 x 174mm) pleine basane scarifiée, dos lisse entièrement orné, pièce de titre maroquin rouge, gardes peignées, tranches rouges (reliure de l'époque), 1f., XV, 167 pages. Saisissante gravure allégorique en frontispice montrant un guerrier armé d'un sabre tendant 3 têtes humaines coupées à un personnage féminin casqué qui tend les bras et détourne la tête en signe de rejet, vignette sur le titre. Dos très abîmé, mors du 1er plat fendu, reliure en état moyen, très bon état intérieur. Rare.
Le traité des délits et des peines apparut comme l'application de la philosophie française, du rationalisme français à la législation pénale; il invoquait contre la tradition juridique la raison et le sentiment; il traduisait éloquemment les protestations de la conscience publique contre la procédure secrète, le serment imposé aux accusés, la torture, la confiscation, les peines infamantes, l'inégalité devant le châtiment, l'atrocité des supplices; il séparait nettement la justice divine de la justice humaine, les délits des péchés, répudiait le droit à la vengeance, assignait au droit de punir l'utilité générale, déclarait la peine de mort inutile,... Larousse XIX°.