Charpentier, 1873. In 12, demi-maroquin rouge à coins, dos lisse. (2)ff.-XX-423 pp., portrait en frontispice.
Un des quelques exemplaires numérotés sur Hollande. (Cabeen, 108). Intréressant volume composite : Les Lettres portugaises parues en 1669 chez Barba furent données par celui-ci comme d’authentiques lettres d’une religieuse. Elles ne cessèrent d’enthousiasmer leurs lecteurs, tels Rilke qui les traduisit en allemand et admirait : « Les paroles de cette religieuse contiennent le sentiment tout entier, ce qu’il a d’exprimable et ce qui est indicible. Et sa voix est pareille à celle du rossignol, laquelle n’a pas de destin. » Leur succès fulgurant suscita immédiatement des Réponses que l’on trouve ici. Si, contrairement à Marianna Alcoforado, Mlle Aïssé (1693-1733) a réellement existé, elle est aussi un personnage des plus romanesques. Cette jeune Circassienne fut achetée à des marchands d’esclaves par le marquis de Ferriol et ramenée en France où elle reçut une éducation soignée. Introduite dans le meilleur monde, elle eut une liaison passionnée avec le chevalier d’Aydie dont elle eut une fille. Intelligente, sensible, elle fut une épistolière remarquable dont témoignent ses lettres à Madame Calandrini reproduites ici, dans lesquelles elle fait une description vivante de la cour et de la ville au début du règne de Louis XV. Bel exemplaire sur Hollande bien relié.