‎"MONBRION, Jacques;"‎
‎Adresse au Peuple Et aux défenseurs des droits de l'homme, connus sous la dénomination d'amis de la Constitution.‎

‎Marseille, De l'Imprimerie de Rochebrun et Mazet, 1792 In-8 de 23 pp., broché non rogné.‎

Reference : CLL-855

‎"Édition originale rare d'une brochure révolutionnaire marseillaise précédant la chute de la monarchie. Jacques Monbrion, ""dégraisseur parisien établi à Marseille depuis 4 ans"", comme il se définit dans une adresse à l'Assemblée nationale datée de juin 1790, fait partie des cinquante citoyens, membres de la garde nationale qui, le 30 avril précédent, s'étaient emparés du fort de Notre-Dame de la Garde. L'événement est alors considéré comme l'équivalent phocéen de la prise de la Bastille. Dans cet opuscule qui s'adresse aux ""amis de la Constitution"", plus communément désignés sous le nom de Jacobins, l'auteur dénonce le ""pouvoir exécutif"", c'est-à-dire Louis XVI et subséquemment ses ministres. Daté de février 1792, ce brûlot antiroyaliste, s'inscrit dans un moment politique particulièrement tendu : entre le retour du roi après Varennes le 25 juin 1791, la promulgation de la Constitution en septembre de la même année et la journée du 10 août 1792. Monbrion met en avant le véto que le roi oppose aux décrets de l'assemblée, notamment contre les émigrés et les prêtres réfractaires, pour encourager les patriotes à s'opposer au monarque. On lit ainsi, imprimé au dos de la couverture, cette épigraphe prophétique : ""Les Rois sont murs,/Ils ne tarderont pas à tomber"". ""Disons la vérité, le salut de la patrie nous y oblige, […]. Qu'est-ce que le pouvoir exécutif , un atôme que la liberté ne devrait appercevoir que pour l'écraser de ses pieds ; un instrument docile qui, entre les mains des Législateurs, doit se plier au gré de leurs volontés, puisque le salut du peuple est la loi suprême. […]. Que les Ministériels pâlissent, ils sont démasqués, et leurs cadavres sanglans serviront de marchepied à l'autel de la liberté, s'ils osent attenter aux droits d'une nation qui veut plutôt disparaître de dessus le globe que de cesser d'être libre. […], l'abus criminel que le pouvoir exécutif a fait de son véto, et les dangers qui menacent la patrie, nous ont déterminés à vous envoyer, […], cette adresse caractérisée, par ce langage franc et dégagé de toute crainte […] des hommes qui ont juré de mourir pour la liberté. […], le salut du peuple est la loi suprême. Que les trônes soient renversés, et que la liberté soit sauvée. […] nous avons du fer prêt à être teint du sang des tyrans, […]. Nous devons rejetter l'inviolabilité, la sanction et le veto Royal, et en investir, non seulement les Représentans du peuple, mais le peuple lui-même […]"". Exemplaire broché non rogné."‎