‎PIRET DANIEL‎
‎LE MANUSCRIT‎

‎"EDITIONS FLEUVE NOIR COLLECTION ""ANTICIPATION"" N°754. 1976. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 213 pages.. . . . Classification Dewey : 843.0876-La science-fiction"‎

Reference : RO90017754


‎Collection Anticipation. Couverture illustrée. Classification Dewey : 843.0876-La science-fiction‎

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‎Barres, Maurice‎

Reference : 15628

(1910)

‎Manuscrit autographe signé : La Colline Inspirée‎

‎ 1910 Sans date [1910]. 71 pp. Reliure de l’époque signée Marius Michel. Plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs, titre doré, contre-plats bordés et ornés de frises. Dos légèrement passé. MANUSCRIT EN GRANDE PARTIE AUTOGRAPHE D'UNE VERSION PRIMITIVE INÉDITE DU CHAPITRE la Colline fête son roi. Provient de prestigieuse collection de Louis Barthou qui fit luxueusement relier le manuscrit par Marius Michel. ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ : "à Louis Barthou en souvenir de notre dîner d'hier et de ses paroles amicales de fragment de La Colline fête son roi, Ch. V. de La Colline vendredi matin, 30 mai 1919 Maurice Barres" Le manuscrit est rédigé en partie de la main de Barrès (25 feuillets) et en partie de la main de Beauvillard, l'instituteur qui tenait là permanence de député de l'écrivain, avec les corrections autographes de Barrès (49 feuillets). Il s'agit d'une version tardive, relativement proche (dans le temps et le contenu) du texte définitif. Claire-Bompaire Evesque, s'appuyant sur les documents de travail --correspondances, notes, brouillons-- de Barrès conservés à la BnF, documente en effet les nombreuses étapes de la genèse de La Colline, dont le projet est amorcé dès 1907 : après une période de recherche documentaire, Barrès procède à une "mise en idées" (enrichissement à travers des sources secondaires). Suit une étape de "mise en forme", au cours de laquelle les passages rédigés se mêlent à de simples indications de contenus narratif et style. Ce manuscrit, s'il diffère sensiblement de la version finale, est exempt de ces "morceaux à faire". Comparant le manuscrit aux texte de l'édition originale de 1913, on remarque une réorganisation globale du chapitre, avec des éléments de description et paragraphes déplacés, qui témoigne des doutes de Barrès. Claire Bompaire-Evesque note "Les hésitations au sujet de lagencement des séquences du texte sont sensibles sur les esquisses de chapitres particuliers." (p. 137) En outre, le manuscrit s'interrompt abruptement lorsque la communauté des frères Baillard se rend à la chapelle pour rendre grâce à la Vierge. Dans la version finale, l'événement est éludé, et le chapitre se conclut sur 2 pages de réflexion (pp. 119-121) dont seul le dernier paragraphe apparaît dans le manuscrit. Les transformations relèvent principalement de la forme : élimination des répétitions, agglomération de phrases, élucidations, simplifications. Ainsi un passage (pp. 55 & 58) est entièrement coupé : "Pour détourner et pour relever les esprits, [Léopold] tire de sa poche soigneusement enveloppés de papier de soie sept petits paquets. Ce sont autant de beaux chapelets de Saint Hubert qu'il remet à chacun des assistants. Et puis il se tourne vers sa voisine de droite." Il apparait ensuite à la p.57 du manuscrit, la version simplifiée, proche du texte de l'édition originale, "Cependant Léopold n'était pas homme à supporter longtemps le caractère profane que prenait la petite réunion. Pour détourner et pour relever les esprits :" De nombreux repentirs témoignent d'un important travail sur le style. On note ainsi la présence de quelques versions alternatives d'une même description : Tout d'abord, au dos de la p. 50, barré au crayon : "François réalisait l'idée d'un chevalier rustaud, ou plutôt d'un écuyer loyal et emporté, tout en mouvement, bon pour se dévouer, mais de petit jugement". Puis aux pp. 44 et 45 du manuscrit, une nouvelle version, sensiblement différente et proche du texte de l'édition originale : "C'était charmant d'écouter François et de voir apparaître le fond limpide de cette nature qui ne pense qu'à admirer et à servir. Il présentait le type idéal du clerc et de l'écuyer." puis "C'était charmant de voir comment au fond limpide de ces sortes de nature qui ne pensent qu'à admirer et à servir s'était formée une inébranlable conviction. Il présentait le type idéal du clerc et de l'écuyer. On l'aurait vu indifféremment sur la paille de la rue du Fouarre, écoutant les leçons d'Abélard, ou couché en travers de la tente du chevalier son suzerain. [barré] à l'écouter, le spectateur le plus défiant eut recueilli la conviction que ce grand enfant crédule était de la [...]" La plus importante transformation concerne un dialogue entre deux villageois qui s'entretiennent des finances de la communauté de Léopold (manuscrit pp. 17-19, EO p. 103-105). Ce passage, qui porte déjà dans la manuscrit la trace de nombreux repentirs, est dans l'édition originale entièrement retravaillé pour "colorer" la voix des personnages et donner corps à la colline de Sion. Qu'est-ce qu'il a encore avec lui. Une religieuse et deux frères. Ils ont bien soigné le jardin et les quelques parcelles de terre qui leur reste encore çà et là, on ne pas dire le contraire. Mais qu'est-ce que ce petitjournalà côté de toute cette population de frères et de soeurs qu'ils dirigeaient autrefois et ces pauvres champs épars seuls reliques de leur immense domaine ? Et encore, dit M. Haye, les pommes de terre qu'ils y mangent n'ont pas poussé dans leur champ. Par crainte des créanciers, ils ont tout mis au nom des soeurs. Et celles-ci n'ont pu acheter qu'avec de l'argent emprunté." (manuscrit, pp. 17-19) Devient ainsi : Peuh ! Répondit M. Haye, les cinq religieuses leur sont dévouées ; ils ont les deux frères, bien vigoureux. A eux sept, voyez, ils ont pas mal travaillé le jardin. Sans doute, voilà des pommes de terre pour leur hiver, mais entre nous, ce n'est pas dans leur champ qu'elles ont poussé.... Que voulez-vous dire, Morizot ? interrompit M. Haye en arrêtant ses yeux francs sur le visage un peu chafouin du maître d'école. Ce que vous savez comme moi. Pour échapper aux créanciers, Léopold a tout mis au nom des soeurs, et de plus rien n'est payé. Tout ici appartient à la prêteuse, une prêteuse pas commode, mademoiselle L'Huiller, vous savez bien. La Noire Marie, de Gugney. (É. O, pp. 103-104) Autre point de détail qui contribue à ancrer le récit dans son "terroir", le chien "Tambour" devient, dans l'édition originale, "la chienne aimée de Léopold, la Mouya, comme elle se nomme, ce qui veut dire, en patois, la meilleure" (p. 97-98). Mais au-delà de ces transformations d'ordre formel, on assiste également à un effacement du narrateur, avec la coupe d'une intervention à la première personne ("ils eussent donné, j'imagine, à de pâles citadins une impression un peu animale" p. 39 du manuscrit, devient "ils eussent fourni à des citadins une impression un peu animale") et de plusieurs appels au "nous" : "la médiocrité de ces strophes ne doit pas nous désenchanter, non plus que l'accent lorrain de la chanteuse" apparaît ainsi dans l'édition originale comme "la médiocrité de ces strophes composées pour les pèlerins, qui les égrènent encore en parcourant les sentiers de a colline, ne pouvait pas, non plus que l'accent lorrain de la chanteuse, désenchanter ce petit monde." Ce nouveau narrateur brosse un portrait moins cynique de Léopold. Comparons : "Un sourire d'extrême bienveillance ne quitte pas ses lèvres, le sourire des images de piété, la face bonhomie prêtée à Pierre Fourier dans les petits livres d'hagiographie. Evidemment il s'applique à rappeler les saints personnages de jadis. Et c'est aussi avec une solennité convenue qu'il prononce ce petit discours" (manuscrit pp. 35-36) Au texte de l'édition originale : "Un sourire d'extrême bienveillance ne quitte pas ses lèvres, le sourire des images de piété, celui que les livres d'hagiographie prêtent aux saints personnages de jadis. Tout à coup, il frappe avec son couteau sur son verre. Chacun se tait et lui, d'une voix solennelle: " (p. 109) Des allusions à la désapprobation de l'évêché sont également éliminées, resserrant le point-de-vue autour des "convertis" de Sion. Voir ce passage inédit : "Cet exode fut très mal vu de l'évêché ; il n'étonna pas les villages. On y était habitué au sans gêne des Messieurs Baillard, à leurs longues absences, depuis des années que tous les trois et soeur Thérèse battaient les routes de l'univers pour leurs quêtes. Et si l'autorité ecclésiastique laissa paraître son mécontentement, les paysans n'en eurent souci. Que leur faisait à eux ce lointain évêque [...]" (pp. 12-13 du manuscrit) 15 feuillets du manuscrit sont rédigés au dos de feuillets réemployés sur lesquels figurent des passages d'une version antérieure du chapitre, ainsi que des passages manuscrits issus d'autres chapitres du roman. "La Colline inspirée a été saluée par la critique comme le chef-d'oeuvre de la maturité. Narrant une histoire réelle qui met en jeu les aspirations religieuses les plus profondes, l'écrivain semble avoir trouvé le point d'équilibre entre l'art dé donner vie à des personnages, qui est selon la tradition le propre du roman, et la rêverie autour des grandes questions, qui est l'idéologie au sens barrésien ou peut-être tout simplement la poésie." (Claire BOMPAIRE-EVESQUE - Les choix de Barrés dans La Colline inspirée) Mais cet équilibre a été atteint au prix d'un long et dure travail, commencé dès 1907, Barres ne donna la version définitive qu'en 1913 : "Voici un gros manuscrit que jache?ve de mettre au net (...) Il repre?sente bien des anne?es de ma vie et jy pourrais en engloutir plus dune. Il y a ainsi de ces sujets qui sont des gouffres " (Mes Cahiers, tome XVII). La quasi totalité des archives relatives à l'écriture de la Colline Inspirée - documentations, manuscrits, épreuve - ont été légué à la BnF par MmeBazin, héritière de la famille Barrès. Offert en 1919 par Maurice Barres au magistrat, homme politique et fin bibliophile Louis Barthou, le chapitre que nous présentons fait parti des rares manuscrits importants qui ont échappé à ce don. Couverture rigide‎


‎ Signé par l'auteur ‎

Phone number : 09 88 40 55 75

EUR6,000.00 (€6,000.00 )

‎BULLE UNIGENITUS‎

Reference : 17475

‎Pièces contenues en ce Recueil :- Arrest rendu en la Cour de Parlement,..., sur la Bulle du Pape, concernant les Franchises dans la ville de Rome... P. François Muguet 1688, 24pp.- Acte d'Appel interjetté par Mr le Procureur Général au Concile, au sujet de la Bulle du Pape...Aix Guillaume le Grand ,3pp.- id. 4pp. dont l'extrait des Registres de Parlement. - Acte d'appel interjetté au Futur Concile par Mr le Procureur Général du Roy ... le 27 septembre 1688. Marseille Henry Brebion 1688, 8pp.- Arrest de la Cour de Parlement du dixième janvier 1699 par lequel il aesté ordonné qu'un Libelle diffamatoire contre Mgr l'Archevêque de Paris sera laceré & bruslé... P. François Muguet 1699, 7pp.- Déclaration du Roy qui ordonne l'exécution de la Constitution de N.S.P. le Pape ...portant condamnation d'un Livre intitulé, Explication des Maximes des Saints sur la Vie intérieure, composé par Mr l'Archevesque de Cambray, donné à Versailles le 4 aoust 1699. P. François Muguet 1699, 7pp. - Manuscrit : Arrest de la Cour de Parlement... au sujet de la condamnation du intitulé Les maximes des Saints composé par Mr l'Archev. de Cambray. 22pp. ms. - Manuscrit : Dans un livre intitulé Entretiens sur le Decret du Nouveau Testament...de Chalons du Père Quenel y est contenu ce qui s'ensuit...6pp. ms.- Manuscrit : Copie de la lettre de M. le marquis de Torcy....à MM. les procureurs ... au Parlement de Provence. 1703, 3pp. ms. - Manuscrit : Arrest de la Cour de Parlement...appellant comme d'abus d'un mandement de mgr l'eveque de Clermont donné le 15 avril 1703...8pp. ms.- [FORESTA (Mgr. Joseph-Ignace de) Censure faite par Monseigneur l'Evêque d'Apt d'un imprimé contenant la décision d'un Cas de conscience signée par quarante Docteurs de Sorbonne. Lyon Antoine Boudet 1703, titre, 10pp., (1f. privil.).- [FORESTA (Mgr.)] Censure faite par Mgr l'Evesque d'Apt d'un imprimé contenant la décision d'un Cas de Conscience, signé par 40 docteurs de Sorbonne. 3pp. s.l., s.n. - APT. Arrest de la Cour de Parlement appellant comme d'Abus, d'un Mandement de Monsieur l'Evêque d'Apt. Fait défenses de le vendre, & imprimer....du 25eme may 1703. Aix Vve Charles David 1703. 6pp.- Manuscrit : Copie d'une lettre de M. le Chancelier écrite à M. de lagarde procureur général du Roy au Parlement de Provence. 1703, 3pp. ms. - Extrait des Registres de Parlement du 28 juillet 1703. Dijon Jean Grangier 1703, 6pp. - Manuscrit : Arrest de la Cour de Parlement sur deux imprimés en forme de brefs du Pape du 18 janvier 1710... 30pp., ms.- Manuscrit : Lettre d'un advocat à un magistrat sur la Constitution que l'on demande à Rome contre le livre des réflexions sur le Nouveau Testament. 56pp., le 10 novembre 1711.- Manuscrit : Seconde lettre d'un avocat à un évesque sur la manière de Recevoir la Constitution qui pourroit venir de Rome touchant le livre du Père Quesnel. 39pp. ms. - Arrest de la Cour de Parlement sur un imprimé portant pour titre, Réponse du Cardinal de Noailles au Mémoire que le Roy lui a fait l'honneur de lui donner 1712 (15 Juin).8pp. -Manuscrit : Lettre pastorale et mandement de S. Em. Mgr le cardinal de Noailles... au subjet de la Constitution de N.S.P. le Pape du 8e 7bre 1713.15pp. ms.- Mandement de son Eminence Mgr le Cardinal de Noailles.. portant défense et condamnation du Nouveau Testament en François.... P. Josse 1713, (2ff.nc)- Manuscrit : Copie de la lettre écrite par M. le marquis de Torcy...à MM. les procureurs généraux du Parlement de Provence. 26 fevrier 1714, 2pp. ms.- Lettres patentes sur la Constitution de NSP le Pape donné à Versailles le 14 février 1714. CLEMENT XI. Damnatio quamplurium Propositionum excerptarum ex Libro Gallico idiomate impresso... Aix David 1714, 20pp.- Délibérations de l'assemblée des Cardinaux... tenue à Paris en l'année 1713 & 1714 sur l'acceptation de la Constitution en forme de Bulle... Aix David 1714 titre, 68pp.- Manuscrit : Advertissement sur l'examen de la Constitution Unigenitus... qui condamne le livre du P. Quesnel. 24pp. ms.- Manuscrit : Remarque sur le Bref du Pape adressé à M. le Cardinal de Rohan...38pp. ms. - Manuscrit : Lettre de Mr. de... escrite de Paris à Mr. de....9pp. ms.- Mémoire pour le corps des evêques qui ont reçula Constitution Unigenitus. 2pp.- Manuscrit : Lettre anonime à Mr Joly de Fleury....le 12 octobre 1714, 14pp. ms.- Manuscrit : Arrest de la Cour de Parlement qui ordonne la suppression de feuilles imprimées à Rome sous le tiltre Illustrissimi et rev...13 janvier 1716. 20pp. ms.- Arrest de la souveraine cour de Parlement du 21 avril 1716...6pp. Aix David 1716- Arrest... portant Supression d'un Libelle intitulé : Lettre d'un Evêque à un Evêque... 11 may 1716 7pp.- Arrest... du 22 may 1716, 11pp.- Manuscrit : Arrest de la Cour de Parlement qui fait defenses à tous archevêques...d'introduire l'usage des souscriptions et signatures...28 may 1726, 14pp. ms.- (APT) Arrest de la souveraine Cour de parlement du 15 juin 1716. Aix David 8pp. - Arrest de la souveraine cour de Parlement du 17 Juin 1716, 8pp. Aix David .- Manuscrit : Lettre d'un abé (sic) Provençal à Mr Gaufridy advocat ...au Parlement d'Aix. .31pp. ms. ‎

‎ In-4 basane brune, dos à nerfs, pièces de t. mar. rose. (mq. coiffe sup. et inf.) 661pp. ‎


‎Fort volume contenant 38 pièces imprimées ou manuscrites ayant trait à la Bulle Unigenitus.A remarquer en particulier l'ordonnance de l'évêque d'Apt, Mgr de Foresta, probablement rédigée par les Pères Jésuites qu'il avait mis à la tête du séminaire qu'il avait fondé dans cette ville. Il allait être un des premiers à sonner la charge contre Quesnel. ‎

Phone number : 33 (0)3 85 53 99 03

EUR650.00 (€650.00 )

‎GOUAZÉ, Jean-Auguste ou Augustin ‎

Reference : AMO-4496

‎[MANUSCRIT AUTOGRAPHE EN PARTIE INÉDIT] Conjectures sur l'époque de la fin du monde et sur les circonsctances qui l'accompagneront. Par un Solitaire [Gouazé].‎

‎1812 [Sans lieu, i.e. Seysses, Toulouse] 1 volume in-4 (24,5 x 20,5 cm) de 348 pages chiffrées et 6 pages de table non chiffrées. Reliure pleine basane fauve de l'époque (première reliure). Usures et manques. Important manque de cuir dans la moitié supérieure du dos. Un coin sommairement anciennement réparé, roulette dorée en encadrement des plats, gardes et doublures de papier marbré. Intérieur parfait. Ecriture très lisible. Manuscrit autographe mis au propre contenant le texte définitif qui sera imprimé en 1814 sous le titre : Traité sur l'époque de la fin du monde, et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un Solitaire (à Versailles, de l'imprimerie de J. A. Lebel) avec en plus et inédits, de la page 306 à 311, une importante Note de l'auteur, et de la page 313 à la page 348, des Observations sur le manuscrit d'un solitaire, Lettre de Mr B*** à Mr P***. ‎


‎Notre manuscrit se divise en 48 chapitres (non compris la Note de l'auteur et la Lettre de Mr. B*** à Mr. P*** contenant quelques observations sur le manuscrit d'un solitaire. L'abbé Auguste Gouazé ( ) est né à Toulouse en 1758. "Ses premières années, dès sa plus tendre enfance, furent données à la religion et à l'étude. Il chercha dans le ministère sacré du sacerdoce, un asile contre les tempêtes du monde ; mais il ne l'y trouva pas longtemps. Lui aussi eut à lutter, durant notre révolution, contre les violences que l'ennemi des hommes exerça envers les ministres de nos autels. [...] Il fut rééllement un solitaire ; car il ne se montra nulle part là où l'ambition ou le plaisir rassemblent tous les hommes. Les pauvres, les affligés parvinrent seuls jusqu'à lui ; il ne les renvoya jamais sans avoir donné des secours ou des consolations. [...] Il termina ses jours le 30 novembre 1812 à l'âge de 54 ans. [...] On dit que le principal motif des chagrins qui lui donnèrent la mort, provenait des persécutions injustes dont l'aveuglement de l'empereur Napoléon accablait le souverain pontife. Gouazé est l'auteur d'un ouvrage très curieux, intitulé : Traité sur la fin du monde et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un solitaire, un volume in-8, imprimé à Versailles, chez Le Bel en 1814. L'éditeur de ce volume, qui ne parut qu'après la mort de l'auteur, annonça qu'il cédait, en le publiant, à la volonté de Gouazé. Celui-ci sans avoir voulu commenter l'Apocalypse, a cherché, en s'appuyant sur ce livre mystérieux, à deviner l'époque à laquelle doit arriver ce dernier jour de l'univers annoncé dans les saintes Ecritures. [...] Il y a dans ce traité je ne sais quoi de sombre, de mélancolique, et en même temps de religieux, qui jette l'âme dans un salutaire effroi [...] Selon Gouazé, le monde à peine doit avoir deux cents ans d'existence [...] (in Biographie Toulousaine, 1823) Dans la préface pour la Consommation des Siècles publiée en 1823 on lit : "Son travail manuscrit fut connu avant sa mort de quelques personnes de confiance, sous le titre de Conjectures sur la fin du monde" (notre manuscrit). Notre manuscrit est une copie autographe mise au propre additionnée d'une note que l'auteur avait cru bon d'ajouter ainsi que d'observations de quelques prélats de sa connaissance qu'il a également cru bon d'ajouter in fine, même si ses obervations, bien que n'accusant par Gouazé d'hérésie, font montre d'une certaine réticence quant à l'analyse qu'il fait de certains passages du livre de l'Apocalypse. La Note de l'Auteur ainsi que ses Observations n'ont pas été imprimées en 1814. La Note de l'Auteur est une violente critique de la révolution française et de ses suites mais surtout une attaque ciblée contre l'Empereur Napoléon Premier et le rôle infâme (selon Gouazé) que celui-ci a joué dans l'affaire de la détention du pape. La publication en 1814 (à 250 exemplaires seulement lit-on dans une notice) donna lieu à la publication de deux articles dans le Journal Ecclésiastique, se prononçant contre ce traité. Pourtant, ces deux premiers articles ayant été jugés très sévères, un troisième article fut publié qui lui rendait justice dans ses analyses eschatologiques. Gouazé dénonce un monde dépravé et impie, des chrétiens lâches et paresseux que la seule idée de la fin du monde révolte. Il détaille les signes annonciateurs du jour dernier. Il a suivi les traces d'autres annonciateurs de la fin du monde tels que Lachetardie, Pastorini, Rondet, etc. L'arrivée de l'Antéchrist était alors une préocuppation importante au sein de divers groupes de penseurs et religieux exaltés par une révolution qui les avaient laissés ahuris par tant de violence et de pertes. Selon Gouazé la fin du monde était pour l'année 1940. Il marque le début de l'apocalypse en l'année 1790. "Les jours malheureux que nous voyons s'écouler depuis vingt-deux ans (il écrit en 1812), nous avertissent que le temps de la consommation de toutes choses s'approche ... et nous savons que, d'ici à cette époque, nos maux iront toujours croissant ; s'il y a quelques intervalles, quelques moments de paix et de tranquillité, ils ne seront pas toujours de longue durée." (extrait). L'histoire de l'abbé Gouazé serait trop longue à détailler ici mais elle montre un prêtre fils de professeur de la faculté de droit de Toulouse qui fut placé à la tête du conseil de paroisse qui appartenait à Seysses. Gouazé fut arrêté pour avoir refusé de prêter serment à la nouvelle constitution française. Condamné à la déportation dans les premiers mois de 1794 il fit partie d'un convoi de 56 prêtres qui partit pour la maison d'arrêt de Bordeaux (22 nivôse an II) et devait attendre leur embarquement pour la Guyane. Mais il fut finalement libéré en juillet 1795 pour revenir exercer son ministère à Seysses le 21 septembre de l'an III. Il vécut sa captivité dans des conditions déplorables comme l'indique l'abbé Contrasty dans son ouvrage intitulé : Un Conseil de Paroisse sous le régime de la séparation de l'église et de l'état (Toulouse, imprimerie Saint-Cyprien, 1906, pp. 81 et suiv.). Voici la liste de quelques chapitres du manuscrit : le monde doit périr par le feu - le monde doit durer environ 6000 ans - les hommes seront surpris par l'arrivée du dernier jour, comme ils le furent autrefois par les eaux du déluge - quatrièmre signe : une guerre universelle - la venue de l'Antéchrist - quel sera le nom de l'Antéchrist - de l'approche du jugement dernier - etc. Malgré nos recherches nous n'avons pu trouver de modèle de l'écriture de l'abbé Gouazé (La bibliothèque municipale de Toulouse n'en possède pas), mais il ne fait aucun doute pour nous, d'après le titre de ce manuscrit et les inédits importants qu'il contient, qu'il s'agit assurément d'une copie autographe mise au propre, paginée, annotée, ne contenant que très peu de corrections ou variantes avec le texte publié en 1814. Gouazé aura copié de sa main les observations et sa note de l'auteur qui n'auront finalement pas été imprimée car alors le temps de l'Empereur n'était pas encore révolu et cela aurait été trop dangereux pour l'ami publicateur. Références : Brunet, Fous littéraires, p. 91 ; Tcherpakoff, p. 42 (pour l'édition de 1814) Provenance : de la bibliothèque de Xavier Hermé avec son ex libris (XXe s.) NDLR : Nous sommes le 31 décembre 2023 ... demain nous serons en 2024 et la fin du monde n'est pas encore advenue ... mais elle vient c'est certain ! La question étant de savoir quand ... Superbe manuscrit entre mystique et eschatologique, en partie inédit.‎

Librairie L'amour qui bouquine - Alise-Sainte-Reine

Phone number : 06 79 90 96 36

EUR9,500.00 (€9,500.00 )

‎MANUSCRIT ENLUMINE‎

Reference : LCS-18115

‎[Heures à l’usage de Paris]. Très plaisant manuscrit enluminé parisien orné de 6 grandes miniatures revêtu d’une élégante reliure du XVIe siècle.‎

‎Chatoyant manuscrit enluminé orné de 6 peintures à pleine page d’une qualité d’exécution remarquable. Paris, vers 1485. Petit in-8 de 150 ff. sur peau de vélin, le premier et le dernier blancs. Exemplaire réglé. Ecriture gothique à l’encre brune, le calendrier en français en encre bleue, rouge et or. Justification du calendrier : 80 x 50 mm, 17 longues lignes, Justification du texte en latin : 81 x 50 mm, 16 longues lignes, écriture textura, ff. 25v et 86v blancs. Veau brun, plats entièrement ornés d’un décor doré, large motif losangé au centre portant un supra-libris, dos à nerfs, tranches dorées, traces de liens. Reliure lyonnaise du milieu du XVIe siècle. 155 x 103 mm.‎


‎Chatoyant manuscrit enluminé orné de 6 peintures à pleine page d’une qualité d’exécution remarquable et de coloris chatoyants, témoignant de l’art des artistes enlumineurs français sous le règne de Charles VIII. Le texte : Ff. 1-12v Calendrier en français avec un saint pour chaque jour de l’année à l’encre or, bleue et rouge dérivé de Perdrizet 1933 (présence de Sainte Arragonde le 30 janvier, de Saint Amant le 6 février, de saint Vaast le 8 août). Ff. 13-18v Péricopes des 4 évangiles. Ff. 18v-25 Obsecro te et O Intemerata rédigés au masculin. Ff. 26-86 Heures de la Vierge à l’usage de Paris. Ff. 87-105v Psaumes de la Pénitence suivis avec s. Denis, s. Gervais, s. Prothais et s. Germain. Ff. 106-112v Heures de la Croix et Heures du s. Esprit. Ff. 113-148v Office des morts à l’usage de Paris. Ornementation : l’ornementation comprend 6 grandes miniatures à pleine page de belle facture. F. 13 Saint Jean l’évangéliste sur l’île de Patmos avec l’aigle et un gros rocher derrière lui. F. 26 Annonciation : la Vierge a les mains croisées sur sa poitrine, son livre est déposé derrière elle, l’ange la salue. F. 87 David vainqueur de Goliath dans un beau paysage formé de collines bleues et vertes. F. 106 Crucifixion : la Vierge et Saint-Jean prient à gauche, le centurion et ses soldats sont sur la droite. Le centurion porte une ceinture nouée. Le ciel est rempli de petits points d’or. F. 110 Pentecôte : la scène est construite sur une diagonale. La Vierge prie devant suivie des apôtres. Saint-Jean est à côté d’elle et Saint-Pierre derrière elle. F. 113 Job sur le fumier avec un ami qui porte une ceinture nouée. Superbes bordures sur quatre coté des miniatures avec troncs écotés et un hybride au f. 13, un héron au f. 87, une femme hybride sur fond d’or au f. 110, un hybride aux ff. 26 et 113 sur fond de parchemin compartimenté. Bordures latérales au f. 18v, 22v, en tête des Heures ff. 48v, 60, 65, 68, 71v, 75, 81v. Initiales sur 1 et 2 lignes à fond rouge et bleu lettre en or, initiales sur 3 lignes parisiennes fond d’or lettre en rouleau blanc et rose et fond rouge lettre en rouleau blanc et bleu. Très beau manuscrit en parfait état enluminé par un artiste à plusieurs noms. J. Plummer et J. Lauga le nomment le Maître du Morgan 26 et situent le début de sa carrière à Langres (J. Lauga, Les manuscrits liturgiques dans le diocèse de Langres à la fin du Moyen Age. Les commanditaires et leurs artistes, 2007, Université de Paris IV, direction F. Joubert, vol. 1, p. 273-284, vol. 2, notice 58, p. 577-611, notice 56, p. 541-560). J. Plummer et Fr. Avril lui attribuent le Jeu des échecs moralisés (Paris BnF., Ms. Fr. 2000). Fr. Avril lui donne le nom de Maître du Romuléon du Musée de Cluny d’après les fragments (Cl. 1804 et Cl 1819) de Limoges, Niort Rés. G.2.F. L’artiste s’inspire de modèles germaniques. Ainsi la comparaison de Jésus devant Pilate du Morgan 26 est l’exacte réplique d’une gravure d’Israël van Meckenem reproduite dans le Bartsch ilustrated 493 (fig. 354-355) comme l’a reconnu J. Lauga. Les échecs moralisés portent les armes de Nicolas d’Anjou, petit fils du roi René fils de Jean de Galabre qui meurt en 1473 mais le style évoque plutôt les années 1480 comme le suggére N. Reynaud en 1993 (Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, cat. 213). L’auteur propose que le manuscrit laissé en souffrance aurait pu être achevé pour René II de Lorraine. M. Herman propose à la suite de Fr. Avril que le manuscrit ait été offert par Yolande D’Aragon à son fils René II de Lorraine (« Enluminure et commande de manuscrit enluminés », Langres à la Renaissance, cat. expo. 19 mai au 7 oct. 2018 Musée d’Art et d’histoire de Langres, Ars-en-Moselle, Langres 2018, p. 336-340 notice 83). N. Reynaud lui attribue le codex 2538 de Vienne La Guerre des Juifs qui semble avoir été peint pour Louis de Laval ou François de Laval. Le manuscrit a été copié par Pierre Rouche de Langres qui a également travaillé à Paris. I. Delaunay propose de l’identifier à Pierre Garnier peintre au service du roi René de 1476 à 1480 qui vient s’installer à Paris vers 1485 (Echanges artistiques entre livres d’heures manuscrits et imprimés produits à Paris vers 1480-1500, Paris université de Paris, ss. La direction de f. Joubert, thése 2000, t. I, p. 186, t. II, p. 57-60). De plus il s’inspire d’un artiste actif à la cour de Lorraine : Georges Trubert. Il reprend ses cadrages à mi-corps dans plusieurs de ses manuscrits. On retrouve le même rocher derrière saint Jean dans les Heures à l’usage de Langres Pierpont Morgan Library M. 26 et la miniature du même sujet dans Chaumont 34. Des petits points dorés pour éclairer le ciel sont communs à la Piéta de New York. Les visages rosés sont très beaux. L’artiste enlumine d’autres manuscrits parisiens (Paris, BnF. Ms. Latin 13295 et 1423). Le manuscrit a été revêtu au milieu du XVIe siècle d’une élégante reliure décorée de style lyonnais. Provenance : de la bibliothèque Marie//de/Lisle avec supra libris partagé entre les deux plats.‎

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‎GAUGUIN, Paul‎

Reference : YQV-43

(1899)

‎« Messieurs les Juges, Messieurs les Jurés... » – Manuscrit autographe‎

‎Manuscrit autographe rédigé dans un cahier petit in-folio (310 × 200 mm). Il comporte en tout 8 feuillets non chiffrés, soit : 1 f. blanc (collé au plat supérieur de couverture), 4 ff. comprenant 7 pages soigneusement calligraphiées à la plume et à l’encre noire (le nom de Paul Gauguin figurant à la deuxième page) et 3 feuillets blancs ; la couverture de papier beige du cahier, conservée, porte sur le premier plat l’inscription « no 4 » à la plume ; reliure moderne de maroquin rouge, dos lisse avec titre en long, plats encadrés d’un filet, titre sur le premier plat, étui bordé (P. Goy & C. Vilaine).‎


‎Très beau manuscrit polémique composé par Paul Gauguin à Tahiti. Ce projet de défense sous forme de plaidoirie a été rédigé par l’artiste à l’occasion d’un différend qui l’opposait à Édouard Charlier, procureur de Papeete. En 1899, se prétendant victime d’un vol, Gauguin portait plainte contre sa compagne Pau’ura (ou Pahura). Charlier, que le peintre connaissait depuis 1896, obtint en appel l’ac- quittement de la vahiné. Furieux, Gauguin publia en juin 1899, dans le journal local Les Guêpes, une lettre ouverte injurieuse à l’adresse de Charlier. S’attendant à être poursuivi, il prépara sa défense et la consigna dans ce manuscrit, dont la lecture semble suggérer au lecteur pressé un Gauguin moins proche des insulaires que ne le veut la légende. "Est-il nécessaire de parler ici de délits de presse [...] en cette fameuse lettre qui amène ici un honnête homme à la barre du Tribunal sans autre défenseur que lui-même, tellement dans cette colonie un procureur peut jeter le désarroi et l’effroi autour de lui. [...] cela rend bien intéressante la situation du pauvre colon, de ce fait livré à la merci de l’arbitraire et de la puissance administrative. Il ne lui reste plus alors qu’à compter sur lui-même, sur l’honorabilité de sa juste cause, puis aussi sur l’impartialité de ceux qui sont là pour le juger. Écrivant à Monsieur Charlier, Papeete, je me croyais autorisé à lui expliquer mes griefs parce qu’il se disait mon ami ; quelques conversations, non plus entre Procureur et artiste mais entre amis, m’avaient fait penser qu’il était de mon monde. Or dans mon monde il est établi que tout homme qui se respecte fait passer, toujours, sa dignité devant ses intérêts. [...] En résumé ma lettre disait. Monsieur, vous me battez et cela me fait mal, dites-moi donc si c’est dans le but seul d’être méchant à mon égard, je serais alors forcé de vous demander satisfaction par les armes. Dans mon monde et dans tous les pays du monde, cette façon d’agir passe pour honorable. Et voyez si je faisais à Mr Charlier la partie tout belle. D’une part il est jeune et souple, et selon son affirmation possède 10 ans de salle d’armes. D’autre part, je suis presque vieux, usé par le travail et une maladie de cœur, mes pieds toujours endommagés me supportant à peine, – toutes causes d’infériorité dans un combat singulier...". Gauguin n’a pas voulu dénoncer Charlier au ministère et a gardé « le langage d’un artiste franc et loyal»... Il proteste contre l’absurdité et l’arbitraire de ce procès; il rappelle les devoirs du Procureur et en appelle à la justice... "Mais quand il s’agit de vulgaires bandits indigènes toujours en récidive révoltés d’hier, et que le plaignant n’a agi que sur les propres conseils du Procureur, le silence devient non seulement incompréhensible, c.à.d. absurde, mais aussi un encouragement au brigandage : il annihile tout le travail du colon livré ainsi (1 contre 100) à toute une population malfaisante et à peine sortie de la barbarie. Ce n’est pas alors le plaignant qui se révolte mais la morale et la raison. Le renversement de la Bastille au prix de tant de sang versé ne serait-il donc qu’une simple démolition architecturale, la pierre venant alors ensevelir la parole ; les Droits de l’Homme de notre siècle un leurre, foulés au pied finalement l’Iniquité élevée au dessus des citoyens sur la tour des magistrats et des lois. J’ai parlé de sottise et devant cette appréciation qui n’a pas de double sens et qui n’a jamais constitué une insulte, la montagne se soulève..." Gauguin termine son plaidoyer en tirant l’amère leçon de son éventuelle condamnation : "Ne compte plus désormais récolter le fruit de ton travail; tu devras courber l’échine sous les coups de bâton. Parce que c’est le bon vouloir du Procureur et qu’il en a le pouvoir. Aiguise tes dents, dépouille-toi de ton habit d’honnête homme, deviens à ton tour Loup dévorant, et va chercher ta pâture dans le champ de ton voisin, sûr de l’impunité, car c’est le bon vouloir de Mr le Procureur. Il en a le Pouvoir. Puis finalement si tu es étranger, retourne dans ta patrie expliquer à tes frères quels sont les pouvoirs d’un Procureur de la République française."Un pamphlétaire vigoureux, un peintre au sommet de son art, un homme à bout... Tout au long de ce plaidoyer à l’éloquence rugueuse, à la fois indigné et plaintif, on trouve déjà la plume acerbe, fiévreuse, violente de l’homme qui écrira, après son installation aux Marquises en septembre 1901, l’étonnant, humoral, foutraque et saturnien recueil de souvenirs intitulé Avant et après. Les principales obsessions qui traversent ce livre poignant sont aussi présentes dans le manuscrit : le pouvoir, la loi, la magistrature, la gendarmerie, la vie des colons et des indigènes... Replaçons ces pages dans le contexte de la vie du peintre à Tahiti au tournant du siècle. En 1899, Gauguin est très affaibli par la mort d’Aline – sa fille préférée, qu’il a eue avec Miette –, emportée par une pneumonie à l’âge de 19 ans. Il a fait une tentative de suicide, et son état de santé se dégrade : il vient de subir une attaque cardiaque, son eczéma ravage ses jambes et ses pieds, sa fracture du tibia ne cesse de le faire souffrir depuis quatre ans. Ses addictions ne facilitent pas les choses : son alcoolisme s’accentue, il abuse d’absinthe et de morphine, s’endette lourdement auprès de son pharmacien. Il voit des ennemis partout, y compris dans son propre camp. Mais il se remet tout de même à travailler, après une longue interruption : c’est à cette époque qu’il peint l’un de ses chefs-d’œuvre polynésiens, Le Cheval blanc, afin de le céder au pharmacien Millaud en échange de l’annulation de ses dettes. Mais revenons à Pau’ura (ou Pahura) et à l’affaire qui est à l’origine de ce manuscrit. La jeune vahiné, enceinte, vient de quitter Gauguin suite à ses nombreuses inconduites. Laissons la parole à David Haziot, qui a résumé la situation dans sa biographie du peintre : « Pahura partie, Gauguin prit à plusieurs reprises sa carriole pour aller la chercher et la per- suader de revenir. En vain. Il n’avait plus de femme et ne pouvait s’en offrir une à Papeete. L’argent lui manquait et ses jambes ulcérées, horribles à voir – Pierre Levergros dira que leur aspect lui donnait la nausée –, faisaient fuir les Tahitiennes. Pahura s’était installée dans la maison du peintre qu’elle tenait pour sienne, non sans raison. Exaspéré par ses refus, et craignant que des villageois viennent habiter dans un lieu aussi intime que son atelier en le vandalisant en son absence, il la chassa et cadenassa l’entrée. Puis, de retour à Papeete, il noya son chagrin dans l’alcool et finit ses soirées à l’absinthe dans les tavernes. Une maison végétale ne peut résister longtemps au simple désir d’y pénétrer. Dès que son homme fut loin, Pahura aidée d’amis du village s’introduisit dans le faré pour y vivre. Gauguin l’apprit, revint à Punaauia, l’expulsa et porta plainte pour effraction. Cette décision absurde et ridicule est un acte révélateur de son évolution depuis son suicide raté. Pourquoi entrer en justice avec sa jeune vahiné de 18 ans, enceinte de son enfant ? Grotesque et indigne. En d’autres temps, il aurait trouvé une solution de compromis et ne se serait pas encombré l’esprit avec de telles vétilles. Pourquoi faire entrer mainte- nant dans sa vie intime une justice rendue, avec l’arbitraire qu’il lui connaissait, par les hommes de Papeete ? Force est de reconnaître, et la suite le confirmera, qu’après l’épreuve de la perte d’Aline, et sa tentative de suicide, un autre homme était né en lui, au comportement régressif, rival de l’autre, le grand rêveur de couleurs et de formes qui aurait ignoré ces menus faits avec superbe. On constata que Pahura avait pris une bague, certainement en toc, un sac de coprah, et un moulin à café. Elle déclara qu’elle n’avait rien volé puisqu’elle était toujours la vahiné de Gauguin. Peine perdue, elle fut condamnée à une semaine de prison et 15 francs d’amende qu’elle ne pouvait payer. Un voisin charitable qui connaissait la loi lui conseilla de faire appel. L’affaire remonta jusqu’au procureur Édouard Charlier, l’ami de Gauguin lors de l’annexion de Bora Bora et Huahine. Charlier acquitta Pahura en appel. Même s’il n’y avait pas de mariage, la coutume tahi- tienne la désignait comme la vahiné de Gauguin qui ne pouvait la poursuivre pour des motifs aussi faibles. Cette décision déplut fort au plaignant. L’amitié avec le procureur, déjà mise à mal par l’emploi subalterne de l’artiste, n’était plus qu’un souvenir. » Moins de deux ans après cette lamentable affaire, Gauguin quittera définitivement Tahiti pour s’installer auxMarquises, dans «son dernier décor», à Atuona (Hiva Oa). Il y connaîtra une intense période de création artistique, sans pour autant cesser ses combats, notamment en encourageant les autochtones à ne pas payer leurs impôts. Charlier ne le protège plus, les procès se multiplient. Accablé par les condamnations et affaibli par son état de santé, il meurt le 8 mai 1903. Il faut citer, pour conclure, une page célèbre consacrée à Paul Gauguin par Victor Segalen, l’un des écrivains qui ont le mieux saisi la personnalité volcanique et contradictoire du peintre. Ancien possesseur de ce manuscrit, qu’il avait acquis à Papeete en septembre 1903, Segalen donne en quelques lignes un synthétique, saisissant portrait de l’homme, de son art, de sa vie, de son écriture : «Gauguin fut un monstre. C’est-à-dire qu’on ne peut le faire entrer dans aucune des catégories morales, intellectuelles ou sociales, qui suffisent à définir la plupart des indi- vidualités. Pour la foule, juger c’est étiqueter. On peut être honorable-négociant, magis- trat-intègre, peintre-de-talent, pauvre-et-honnête, jeune-fille-bien-élevée; on peut être “artiste”, voire “grand artiste”. Mais c’est déjà moins permis, et il est impardonnable d’être autre chose que tout cela; car il manquerait, pour être classé, le cliché requis. Gauguin fut donc un monstre, et il le fut complètement, impérieusement. Certains êtres ne sont exceptionnels que dans un sens, vers un axe autour duquel tourbillonnent, semble-t-il, l’ensemble de leurs forces vives; et, pour le reste, la vie courante (économie domestique, visites de politesse, sentiment du devoir), ils peuvent être bourgeois, normaux. C’est affaire de tempérament, de tenue physique : tel écrivain splendide et forcené peut avoir l’habit de chair d’un maigre sacristain; le génie n’exclut point un extérieur honorable, décent, une vie de négoce ou de ponctualité. Et Gauguin, encore, ne fut point tout cela : mais il apparut dans ses dernières années comme un être ambigu et douloureux, plein de cœur et ingrat ; serviable aux faibles, même à leur encontre ; superbe, pourtant susceptible comme un enfant aux jugements des hommes et à leurs pénalités, primitif et fruste ; il fut divers, et, dans tout, excessif. » Manuscrit bien conservé, comportant quelques corrections de l’auteur ; à l’avant-dernière page, Gauguin a remplacé un passage en collant un petit feuillet sur la première version, raturée. Provenance : Vente après décès des objets et papiers de Paul Gauguin à Papeete (2-3 sep- tembre 1903). – Acquis par Victor Segalen à la vente Paul Gauguin de 1903. – Archives Annie Joly-Segalen (vente du 12 juin 1992, no 66). Références : David Haziot, Gauguin, Paris, Fayard, 2017. – Victor Segalen, « Gauguin dans son dernier décor», inLe Mercure de France, volumeVI, juin1904, pp.679- 685. – Exposition De Maillol et Codet à Segalen. Les amitiés du peintre Georges-Daniel de Monfreid et ses reliques de Gauguin, Galerie Jean Loize, 1951, no 276, avec publication partielle (la majeure partie du manuscrit reste inédite à ce jour).‎

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