‎MEPLAIN (E.).‎
‎Les jurisconsultes de l'ancien Bourbonnais. Sa législation et son administration judiciaire.‎

‎ Moulins, André Paris, 1888 ; in-8, broché. 3ff.-frontispice-III-332pp. Illustrations in-texte. Etiquette de papier collée au dos. Exemplaire très frais. Provient de la Bibliothèque de l'érudit berrichon Emile Chénon, dont il porte l'ex-libris manuscrit sur la première garde. ‎

Reference : 6628

‎Edition originale. Rattaché par la pratique au droit coutumier (non écrit), le Bourbonnais est dépourvu de document intéressant l'histoire du droit jusqu'à la deuxième moitiée du XIIIe siècle et les ouvrages de Pierre de Belleperche. E. Méplain présente ainsi un résumé de l'évolution de la législation jusqu'aux premières tentatvives de rédaction des coutumes. Il s'intéresse à Pierre de Belleperche (né au XIIIeme s. au nord du département de l'Allier) qui devint évêque d'Orléans, et écrivit sur plusieurs questions de droit des ouvrages qui ne furent publiés qu'au XVIe s. Il décrit le contenu de ses ouvrages, mais aussi les diverses éditions parues à l'époque en France et en Allemagne. Il poursuit son histoire de la pratique judiciaire avec l'ordonnance de Montbrison, par laquelle Pierre II de Bourbon demande que soit rédigé une coutume générale du Duché, en 1493. Il s'arrête sur l'oeuvre de Jean Mazuer, ancien avocat de la Sénéchaussée de Moulins, puis jurisconsulte à Riom qui fit plusieurs commentaires sur les coutumes et le droit français avant la rédaction de la coutume du Bourbonnais. Méplain s'arrête encore sur trois personnalités bourbonnaises : Chrsitophe de Carmone, Antoine Minard et le célèbre Jean Mille, puis consacre un chapitre aux deux premiers commentateurs de la coutume : Charles Du Moulin et Jean Papon, qui participèrent aux Grands jours du parlement de Moulins en 1550. Il s'arrête sur les personnalités de Guillaume Duret puis de son fils Claude, ce dernier étant aussi l'auteur de livres d'érudition sur la botanique, la poésie, l'origine des langues... Un autre Duret l'intéresse : Jean, l'oncle de Claude, qui fut le premier à faire imprimer ses commentaires sur la coutume du Bourbonnais. Méplain s'arrête rapidement sur le sort de Jacques Potier, avocat au Parlement, lieutenant en la ville d'Huriel, et qui fut le seul à publier une coutume commentée au XVIIe siècle (Paris, Loyson, 1654), réimprimée à Moulins en 1701, pour dresser plus longuement le portrait et étudier l'oeuvre d'Auroux-des-Pommiers (Montmarault 1670, Moulins 1742) dont les commentaires sur la coutume du Bourbonnais seront les plus précis et les derniers publiés (1732 et 1780). Méplain ne fait aucune référence à la coutume publiée par G. Ducher en 1781, mais mis à part cette omission, son étude est la première à donner une vue d'ensemble sur ce sujet, et son analyse des coutumes reste intéressante pour les historiens et les bibliophiles. ‎