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‎POTACHE-REVUE. Journal bi-mensuel. Paraissant les Premier et Troisième Dimanches de chaque mois. Arsène Reynaud [Maurice Quillot], Directeur. ‎

‎Nevers, Imprimerie nivernaise, 1889. 3 numéros reliés dans un volume in 8°, cartonnage de l’époque, couvertures conservées, coins et coupes frottées.‎

Reference : AMA-908

‎Collection complète : N° 1, 3 février 1889 – N° 2, 15 février 1889 – N° 3, 3 mars 1889, chacun de 24 pp. Pierre Louÿs et André Gide s’étaient connus à l’École Alsacienne où ils passèrent leur premier baccalauréat avant de s’inscrire en philosophie, le premier à Henri IV, le second à Janson de Sailly, sans toutefois se perdre de vue. Au contraire, ils réunirent autour d’eux un petit groupe de condisciples qui rêvaient comme eux de faire de la littérature : Maurice Legrand (futur Franc-Nohain), Marcel Drouin (futur beau-frère de Gide). Legrand, qui venait du lycée de Nevers, les mit en contact avec Maurice Quillot, un Nivernais resté au pays, qui voulait aussi faire carrière dans les lettres et que ses amis considéraient comme un nouveau Rimbaud. Gide lui dédiera ses Nourritures terrestres. Il embarqua la petite troupe dans ce projet de revue littéraire. Les collaborateurs signaient sous des pseudonymes : Marcel Drouin, 18 ans : Stello, Léo Parny, Eusathrus, André Gide, 19 ans : Zan Bal Dar, Léo Formioule Maurice Legrand , 15 ans 1/2 : Pichenette, Claudius Ocella Pierre Louÿs, 18 ans : Fernand Tellore. Dans le premier numéro, l’éditorial de Pierre Louÿs – signé Armand Silvestre – proclame : « Nul de nous n’a vingt ans […] Soyez décadents, soyez déliquescents, soyez pis encore, mais je vous en supplie, soyez gais. » C’est dans Potache Revue que Gide publia ses premiers vers. Nos potaches n’hésitèrent pas à s’approprier les noms de célébrités des lettres : Outre Armand Silvestre pour l’éditorial du premier volume, ils inventent dans le deuxième numéro l’opinion de quelques maîtres sur la revue : Ernest Renan, Georges Ohnet (auteur bien oublié du Maître de Forges, mais très célèbre à l’époque), Hippolyte Taine, Leconte de Lisle. Verlaine signe un poème dédié à Rimbaud et sans doute écrit par Pierre Louÿs qui serait également l’auteur d’un texte signé Rabelais ! La fantaisie est de rigueur et Louÿs avouera bien plus tard : « Cette feuille était tout à fait dépourvue de sérieux. Je n’oserais jamais le dire aujourd’hui à M. Sully-Prudhomme mais je crois bien que j’avais pris son nom pour signer un certain sonnet qui n’avait pas d’autres titres à sa grave paternité. » (Cité par Goujon, Pierre Louÿs, p. 66). Toute fantaisiste qu’elle était, la revue ne manquait pas de tenue littéraire et surtout ses proclamations reflétaient l’actualité littéraire : dans la querelle du vers libre qui faisait alors rage, les auteurs de la revue prirent énergiquement parti : « Mort aux Parnassiens ! Le vers, libre ! » Le succès de cette revue, qui était en dépôt à Paris chez Flammarion sous l’Odéon, ne fut pas au rendez-vous. Neuf exemplaires du premier numéro furent vendus en deux jours, selon Louÿs, puis « l’enthousiasme » retomba et la revue cessa faute de lecteurs après son troisième numéro. La disparition de Potache-Revue ne sépara pas les joyeux compagnons dont on retrouve la signature dans La Conque puis dans La Syrinx. Joint à l’exemplaire – Notes manuscrites du dernier possesseur de cet ensemble, [6 ff.]. – Marcel DROUIN. 2 lettres autographes signées à Nathan, [s.d.]. – 1 billet de faire-part, annonçant le décès de Potache Revue ; – Arsène REYNAUD. Lettre autographe signée, 31 mars 1889, qui établit le compte d’un abonné – 1 plaquette rarissime de 12 pages d’une pièce en vers : « Mangeront-ils ? », interprétée par Marcel Drouin et Maurice Legrand au Lycée Janson de Sailly le 15 février 1890, avec une dédicace de Maurice Legrand [Franc-Nohain] et un envoi autographe en vers de Marcel Drouin à Nathan. – Photographies (collection Félix Potin) de Pierre Louÿs, Franc-Nohain. Cet exemplaire est certainement celui de M. Nathan. Revue rarissime. À la vente Gide (1925), il était indiqué que la série complète des trois numéros pouvait être unique. La Fondation Catherine Gide ne possède que le troisième numéro. Deux exemplaires seulement répertoriés au Worldcat : Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. ‎