‎WICHMANS (Augustin).‎
‎Brabantia Mariana tripartita.‎

‎Antverpiae, Jan Cnobbaert, 1632. In-4 (20,5 x16 cm) de (24)-962 pp. (78) pp. d'index, veau fauve, dos orné à quatre nerfs, armes frappées recouvrant les plats, filet doré d'encadrement, tranches dorées (reliure de l'époque). ‎

Reference : 14373

‎Édition originale sortie des presses anversoires de Jan Cnobbaert. Vierge à l'enfant gravée sur le titre encadrée de l'inscription manuscrite à l'encre du temps Salve advocata Maria dulcis Maria sis nobis propitia.Description et recensement en trois livres des sanctuaires miraculeux dédiés à la Vierge dans le Brabant - qui comprenait alors la province d'Anvers - dénommé le "Jardin de Marie", par le chanoine norbertin de Tongerloo Augustin Wichmans qui montre avec ce travail une Vierge de victoire bienveillante à l'égard du peuple brabançon. Le livre II comprend 67 chapitres qui détaillent pour chaque sanctuaire l'histoire de chaque image ainsi que les miracles qu'elle a suscités. Le livre III énumère les monastères dédiés à la Vierge. « Les Pays-Bas méridionaux n'ont connu, tout au long du XVIIe siècle, que guerres et affrontements. En lutte contre les Provinces-Unies calvinistes, dévastés par les puissances européennes qui ont fait du pays leur champ de bataille, ils espèrent sans cesse une trêve définitive qui tarde à se concrétiser. Dans ce contexte politique troublé où les nombreux traités de paix ne conduisent qu'à de nouveaux conflits, les habitants recherchent une protection efficace pour leur patrie. Cette protection, certains veulent la trouver dans la figure de la Vierge Marie. C'est ainsi que quelques livrets de pèlerinage marial, véritables outils de propagande au service des autorités tant spirituelles que temporelles, réclament la paix en s'attachant à donner à la Mère de Dieu une dimension symbolique nouvelle. A côté de la traditionnelle Vierge miraculeuse qui guérit les maux, grands et petits, des simples particuliers, apparaît alors une Vierge patriote soignant les blessures de la nation. Au XVIIe siècle, les statues mariales miraculeuses sont légion dans les Pays-Bas méridionaux. D'origine médiévale ou d'invention récente, elles attirent les foules dans les sanctuaires où elles sont vénérées. Cette immense popularité est attisée par les autorités catholiques dans le cadre de la Contre-Réforme. En réaction aux attaques protestantes, elles ont fait de la Vierge la figure de proue de leur entreprise de reconquête. Elles encouragent donc la dévotion à une Marie puissante et victorieuse, intensifient le réseau de lieux sacrés qui lui sont voués, favorisent les pèlerinages aux statues miraculeuses mais exercent en même temps un contrôle sévère pour éviter tout excès qui nuirait à l'Église. Les gouverneurs qui se succèdent à la tête des Pays-Bas paraissent préserver la piété mariale ».Bel exemplaire aux armes du gouverneur général des Pays-Bas autrichiens Charles-Alexandre de Lorraine (Lunéville 1712 - château de Tervuren 1780) grand maître de l'ordre Teutonique et chevalier de l'Ordre de la Toison d'or.Provenance : Charles de Lorraine. Exemplaire décrit dans le Catalogue des livres estampes et planches gravées de la Bibliothèque du Palais de feue S. A. R. le duc Charles de Lorraine et de Bar (Bruxelles, (1781), sous le numéro 2053.Olivier-Hermal-Roton, planche 48 avec des armes différentes ; Annick Delfosse, La Vierge comme protectrice des Pays-Bas méridionaux dans les livrets de pèlerinage marial au XVIIe siècle in Revue belge de philologie et d'histoire - Année 2002, vol. 80 n°4 pp. 1225-1241. ‎