P., Les Amis d'Edouard, 1932, In-12, br., 54 pp.
Reference : 15090
Edition originale tirée à 206 exemplaires hors-commerce, celui-ci sur Arches imprimé spécialement pour M. Denis d'Ines avec envoi de l'éditeur.Envoi autographe signé de l'auteur à :"Denis d'Inès , ami des poètes et leur interprète prestigieux, avec toute ma sympathie reconnaissante.".Les figures de Molière, Beethoven, Hugo, Verlaine, Renan, Sarah Bernhardt, A. France, Gabriel Fauré.
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Précieux exemplaire, conservé dans ses belles reliures de l’époque, cité par Cohen (col. 1056) provenant des bibliothèques du Comte Greffulhe et d’André Langlois avec ex-libris. Paris, Audran et Chereau, [1726-1728]. 2 volumes in-folio de : T. I / (4) ff. gravés (frontispice dessiné et gravé par Boucher, épitaphe, et autoportrait de Watteau gravé par Boucher), et 101 planches portant 132 sujets numérotés. Sans le titre, la Vie (2 ff.) et la préface (un f.), gravés, jamais reliés dans l'exemplaire (voir ci-après) ; T. II / 121 planches portant les sujets numérotés de 133 à 350 et 1 gravure non numérotée entre la 270 et 271. Sans le titre et le f. d’Avertissement. Veau marbré, triple filet à froid encadrant les plats, dos ornés de filets, fleurons, et étoiles, pièces de titre et tomaison de maroquin rouge et noir, tranches dorées. Reliure de l'époque. 495 x 325 mm.
Edition originale et premier tirage « de ce précieux recueil » (Cohen, col. 1064), l’un des plus beaux et des plus rares livres illustrés français de tous les temps. « Cette édition, la seule bonne, est fort rare ». (Cohen, col. 1064). Sander, Illustrierten franz ö sischen Bücher des 18. Jahrhunderts, 2042 ; Berny, Livres anciens, romantiques et modernes, III, …, 90 ; Esmerian, XVIIIe siècle, livres illustrés, 107. Précieux et célèbre exemplaire cité par Cohen (col. 1056) provenant des bibliothèques du Comte Greffulhe et Jacques Langlois. Le « recueil Julienne », le plus beau et le plus rare des recueils de gravures du XVIIIe siècle, fut composé par les soins de l’ami et protecteur de Watteau, Jean de Julienne, lequel s’entoura peu de temps après la mort de Watteau d’une trentaine d’artistes reconnus dans le but de propager l’œuvre de son ami. L’entreprise de publication s’étendit sur une douzaine d’années. Les quatre volumes (dont les Figures de différents caractères sont consacrés aux dessins et l’Œuvre à ses peintures et ornements) furent imprimés chez lui, à la manufacture des Gobelins. Le travail de gravure débuta en 1717, soit quatre ans avant la mort d'Antoine Watteau. Les Figures de différents caractères furent mises en vente en 1726 et 1728 (et l’Œuvre en 1735). Julienne fit appel aux plus grands artistes du temps : quinze graveurs travaillèrent aux Figures de différents caractères, dont Jean Audran (131 pièces), Cochin père, Nicolas Silvestre, Laurent Cars et François Boucher alors âgé de dix-neuf ans, qui grava 105 pièces. Jean de Julienne lui-même, son ami le comte de Caylus et peut-être Montullé, cousin germain de Julienne, ont enfin gravé une quinzaine de pièces. Au total, 352 gravures immortalisant les dessins de Watteau : outre son autoportrait, la plupart sont des études de personnages pour ses tableaux de scènes galantes ou de comédie italienne, mais aussi d’artisans de petits métiers, de femmes dans leur vie quotidienne, et de personnages exotiques. Le goût personnel de Julienne, aquafortiste amateur, influe sur la technique des graveurs. C'est à l'eau-forte qu’eurent recours ces derniers pour obtenir une atmosphère aux valeurs claires, évanescentes que ne pouvait traduire le burin. Le succès de l’ouvrage fut considérable et les gravures accrochées dans tous les intérieurs français, ainsi qu’en Angleterre et en Allemagne. Quelques années après la parution des Figures de différents caractères en 1726-1728, les deux volumes de l’Œuvre de Watteau virent le jour en 1735 ; le Comte Greffulhe possédait initialement ces quatre volumes : Les Figures en 2 volumes in-folio, et L’Œuvre en 2 volumes grand in-folio. Il est cité par Cohen dans sa description de L’Œuvre parmi les rarissimes exemplaires connus (col. 1056). L’ensemble des volumes fut titré L’Œuvre au dos, raison pour laquelle les deux volumes des Figures portent ici ce titrage, et explique l’absence (d’origine) des titres, de la préface et de la Vie de Watteau, lesquels furent remplacés par le frontispice de Boucher, relié ici en tête du T. I mais habituellement en tête du T. II. Ce superbe exemplaire du Comte Greffulhe compte parmi les rares conservés dans leur élégante reliure de l’époque bien conservée. L’exemplaire passa ensuite dans la bibliothèque André Langlois, une des provenances les plus distinguées pour les beaux livres du dix-huitième siècle. En mai 2000, il y a 16 ans un exemplaire de ces deux volumes de Figures de différents caractères en reliure anglaise restaurée était vendu 350 000 F (environ 53 300 €) (Réf : Livres précieux – mai 2000, n° 140).
Paris, Baillière, (Typographie Fernand Thibaud à Clermont-Ferrand), 1867 ; 5 vol. in-8, brochés. Couvertures muettes. T.1 : XX-504 pp. 49 figures sur 20 planches hors-texte dont 4 lithos en 2 tons. T.2 : XI-582 pp. - Figures 41 bis à 77 (pas de figure 56 mais 57 bis) sur 9 planches dont 2 lithos en couleurs. (Déchirures avec atteinte au texte des 4 dernières lignes des 3 derniers feuillets. T 3 : XII-574 pp. - Figures 78 à 111 sur 28 planches dont 17 en couleurs (89 bis et 107 bis, planche 92 en double, la planche 88 n'existe pas), 2 fac-similés dépliants. T4 : XII-494 pp. - Figures 112 à 163 ter, sur 36 planches + 1 fac-similé (dont 16 en couleurs, 2 double pages, 151 bis, 152 bis, pas de N° 152, 163 bis et 163 ter. Manque 1 planche avec les figure 136 à 140). T 5 : VII-560 pp. Figures 165 à 169 sur 7 planches, dont 5 en couleurs (165 bis, 165 ter, 165 quater). Dernier feuillet jauni, avec traces de plis aux angles. Au total, 170 figures sur 100 planches lithographiées dont 44 en chromolithographies, les autres tirées sur fond teinté, toutes dessinées par Marc Alexeline ; 3 fac-similés dépliants ; les planches 98 et 142 n'ont pas été réalisées : la planche des figures 136 à 140 (tome 4) est manquante.
Cet ouvrage est l'aboutissement de 40 années de travail et de collecte d'informations. Il suit les nombreuses publications sur la botanique, les eaux minérales, l'étude des volcans... et la réalisation de grande Carte géologique du Puy-de-Dôme, dont Lecoq estime que le présent ouvrage en est "la légende et le complément".
La plus belle édition ancienne de Paul et Virginie, ornée « d’un portrait par Laffite, gravé par Ribault et 6 figures par Gérard, Girodet, Isabey, Laffite, Moreau et Prudhon, gravées par Bourgeois de la Richardière, Bovinet, Mecou, Pillement fils, Prot et Roger. Paris, de l’Imprimerie de P. Didot l’aîné, 1806.Grand in-folio de (2) ff., 1 portrait, xcii pp., 194 pp., (3) ff. de Liste des souscripteurs, 6 planches hors-texte en couleurs. Portrait piqué. Demi-maroquin rouge à grain long à coins, dos lisse finement orné, pièce de titre de maroquin olive, tranches dorées. Etui. Reliure légèrement postérieure.464 x 303 mm.
La plus belle édition ancienne de Paul et Virginie, ornée « d’un portrait par Laffite, gravé par Ribault et 6 figures par Gérard, Girodet, Isabey, Laffite, Moreau et Prudhon, gravées par Bourgeois de la Richardière, Bovinet, Mecou, Pillement fils, Prot et Roger.Les figures sont très belles. La composition touchante de Moreau et surtout la dramatique figure du Naufrage de Virginie par Prudhon rendent ce volume très intéressant. » (Cohen, 931).Graesse, Trésor de Livres rares, VI, 226« Paul et Virginie » marque une étape dans le roman français. Bernardin de Saint-Pierre a cristallisé dans son œuvre et dans ce roman, toute la littérature de voyage si abondante en ce temps, mais qui n’offrait pas grand mérite littéraire. Il a transporté les thèses de Rousseau qui, lui, ne connaissait que la Suisse et la France, sous les Tropiques. Bien mieux, il a réussi à montrer, - ce que Rousseau n’avait pu faire, - des hommes vivant à l’état de nature, tels du moins qu’on pouvait les imaginer en cette fin du XVIIIe siècle.Comme romancier et comme peintre, il est le prédécesseur de Châteaubriand. Parlant des aurores boréales par exemple il écrit : « l’éclat de ses feux, joint à la lumière tremblante de la lune, rend les nuis d’une magnificence singulière ; le paysage est éclairé d’un jour sombre et doux ».Et par là, Bernardin de Saint-Pierre est bien à l’origine d’un vaste courant qui va de Châteaubriand à Pierre Loti. »Le présent ouvrage fut imprimé en six états différents : ordinaire, 72 fr. ; avant la lettre, 120 fr. ; avec figures peintes, 240 fr. ; in-folio, 120 fr. ; in-folio avant la lettre, 168 fr. ; in-folio figures coloriées, 288 fr.Le présent exemplaire appartient au rare tirage le plus luxueux et le plus rare, in-folio avec les figures coloriées.« Quelques exemplaires ont été tirés de format in-folio » (Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 628).Précieux exemplaire, l’un des rares au format grand in-folio, avec les figures dans le rare état en couleurs, conservé dans son élégante reliure en demi-maroquin rouge finement orné.
, Brepols, 2019 Paperback, 293 pages, Size:156 x 234 mm, Language: French. ISBN 9782503580791.
Summary Both in discourse about religions and in the religious discourse of the Greco-Roman Empire, the great figures of mythology and history functioned either as models or as foils, following their use in poetical, philosophical, historiographical, panegyrical or apologetical contexts. The approach's interest lies in the parallel consideration of different sorts of texts, generally examined independently otherwise : Augustan poetry, polytheistic rhetoric and historiography and Christian literature. Indeed, Pagans and Christians had many common concerns, expressed through the conceptual tools they borrowed from each other. Specific case studies reveal underlying connections in the elaboration of the exemplary figures and thus in the beliefs of the Greco-Roman Empire. The contributions show notably how exemplary figures are constructed by the communities depending upon them, the mediating role they play between men and gods, their networking signification, each one being defined by the interactions with the others, their role as rhetorical and polemical devices due to their adaptability, and, in the change of paradigm brought about by Christianity, how pagan figures persist and become a fundamental substratum for new figures, elaborated from these mythical exempla. Dans le discours sur les religions comme dans le discours religieux de l'Empire gr co-romain, les grandes figures de la mythologie et de l'histoire ont servi tant t de mod les, tant t de repoussoirs. L'int r t de l'approche propos e consiste aborder parall lement des types de textes diff rents, d'ordinaire tudi s ind pendamment les uns des autres : po sie august enne, rh torique et historiographie polyth istes, litt rature chr tienne. Pa ens et chr tiens ont en effet un grand nombre de pr occupations communes, exprim es par des outils qu'ils s'empruntent les uns aux autres. L' tude de cas pr cis d voile des lignes de force dans l' laboration des figures exemplaires, donc dans les croyances de l'Empire gr co-romain. Les contributions analysent notamment la construction de figures par les communaut s qui se rassemblent autour d'elles, le r le m diateur qu'elles jouent entre hommes et dieux, leur fonctionnement en r seau, chacune se d finissant par ses interactions avec d'autres, leur statut d'outils rh toriques et pol miques, d leur grande plasticit , et, dans le changement de paradigme op r par le christianisme, la persistance des figures pa ennes comme substrat fondateur pour de nouvelles figures labor es partir de ces exempla mythiques. TABLE OF CONTENTS Pr face Fr d ric CHAPOT, Johann GoeKEN, Maud PFAFF-REYDELLET Avant-Propos : Figures exemplaires et discours religieux I. LA CONSTRUCTION DES FIGURES MYTHIQUES ENTRE HISTOIRE ET ALL GORIE Anthony ANDURAND et Corinne BONNET Le divin Platon la table des Grecs et des Romains : dynamiques et enjeux de la fabrique d'une m moire savante dans l'Empire gr co-romain G rard FREYBURGER R gulus, h ros de la fides : mythe et vraisemblances historiques C cile MERCKEL Figures exemplaires et th ologie philosophique chez S n que II. LA FIGURE MYTHIQUE ET SON R LE DE PASSEUR VERS LE MONDE DIVIN Catherine NOTTER et Igor YAKOUBOVITCH La figure d'Hercule dans la litt rature flavienne : aspects et usages d'un mod le Mina TASSEVA BENCHEVA Orph e et Pythagore dans les t moignages sur les discours sacr s (hieroi logoi) de l' poque imp riale Beno t MOUNIER La figure du proph te dans l'oeuvre ex g tique de J r me III. LA FIGURE MYTHIQUE DANS SON CONTEXTE Anne-Catherine BAUDOIN Exemple, contre-exemple, mod le : plasticit de la figure de Pilate dans la rh torique patristique Giovanna LATERZA Fabriquer l'exemplarit : la figure de Numa dans l' n ide, VI, 808-812 Maud PFAFF-REYDELLET La figure de Numa chez Ovide et ses d clinaisons : fa ons romaines de penser l'exemplarit Sylvia ESTIENNE Des boucliers sacr s aux cendres d'Oreste, variations autour des pignora imperii IV. PLASTICIT DE LA FIGURE MYTHIQUE MARCO FUCECCHI Entre litt rature, religion et politique : quelques r flexions sur le r le des prosopop es divines chez Claudien C line URLACHER-BECHT Hercule vainqueur d'Ant e : deux lectures de ce combat fameux dans les oeuvres d'Ennode de Pavie Christiane VOIGT La r ception arabe de la figure l gendaire d'Alexandre le Grand V. DU POLYTH ISME AU CHRISTIANISME : LA R SISTANCE DES FIGURES MYTHIQUES R gis COURTRAY Les fables des po tes dans l'oeuvre de J r me : remploi, d tournement, actualisation Francesco MASSA Comp titions litt raires et concurrences religieuses autour de Dionysos : pa ens et chr tiens au IVe si cle Michele CUTINO Les figures mythologiques dans le discours religieux d'Ambroise de Milan : l'excursus n cessaire Fr d ric CHAPOT La vierge h ro que : l' mergence d'un mod le chr tien et son substrat litt raire Bibliographie Index des auteurs et textes anciens Index des noms propres Index des notions Table des mati res
Outre leur remarquable intérêt iconographique, les grandes Chroniques de France présentent un intérêt capital pour l'histoire littéraire, linguistique et fondatrice de la nation française. Paris, G. Eustace / F. Regnault, 1514 : Le premier (second, tiers) volume des grans chroniqs de France. Nouuellement imprimees à Paris. Auecques plusieurs incidences suruenues durant les regnes des trefchreftiens roys de France tant es royaumes dytallie Dalmaigne Dāgleterre Despaigne Hongrie Jherusalem Escoce Turquie Flandres et autres lieux circonuoisins. Auecques La Cronique frere Robert Gaguin contenue a la cronique Martinienne. Ilz se vendent a paris en la rue neufue noftre dame a lenfeigne de agnus dei. (In fine vol III:) Imprimees a paris Lan mil cinq cens et quatorze le premier iour de octobre pour guillaume eustace libraire du Roy... In-folio. I/ (6) ff., 206 ff. chiff. 204; II/ (8) ff., 189 ff. chiff. 199 ; III/ (12) ff., 276 ff. Bâtarde, à double colonne de 50 lignes à la page et titre courant. Maroquin rouge, plats entièrement ornés d'un riche décor à la fanfare composé de compartiments quadrilobés répartis régulièrement, chacun orné d'une fleur de lys de maroquin bleu, compartiment central carré vide, doublure de maroquin bleu entièrement ornée d’un semé de fleurs de lys dorées, au centre l’écu royal aux fleurs de lys de maroquin rouge, tranches dorées sur marbrure et richement ciselées. Lortic. 304 x 204 mm.
Précieuse et très rare édition, en partie originale des grandes Chroniques de France dites de Saint-Denis, œuvre fondatrice de l'histoire du royaume et de l'état français. C'est la seconde édition illustrée, ornée de 50 superbes gravures sur bois provenant la plupart de l'atelier de vérard. Brunet, 1, 1865; Moreau, Éditions parisiennes, 1514-796. Sous ce titre des Chroniques de France on désigne une vaste compilation d'œuvres historiques élaborée entre le XIIè et le XVè siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Denis. Le recueil complet retrace l'histoire des rois de France et de la monarchie française depuis les origines mythiques troyennes jusqu'en 1461. Ces chroniques virent le jour sous la demande pressante de Saint-Louis qui désirait légitimer et consolider la dynastie capétienne. Elles furent commencées en latin par Suger puis traduites par Alexandre Primat qui offrit ce « roman des rois » à Philippe Le Hardi en 1274. Primat relie donc les capétiens à la branche carolingienne en remontant à Charlemagne, l'avenir dynastique capétien se trouvait ainsi fortement conforté. Jusqu’en 1350 le travail de Primat fut repris et continué au scriptorium de Saint-Denis dont l’activité historiographique se manifesta de façon intense avec des historiens comme Guillaume de Nangis et Richard Lescot. Jean Juvenal des Ursins rédigea ensuite la chronique des années 1380-1402, Gilles le Boubier dit «le Héraut Berry» celle des années 1402-1422, et Jean Chartier celle du règne de Charles VII. C'est un de ces manuscrits continué jusqu'en 1461 que Pasquier Bonhomme reproduisit dans son édition de 1477, la première imprimée des grandes chroniques. Même si leur diffusion resta limitée dans le temps et l'espace, les «grandes chroniques » ont eu au moyen âge un succès considérable. « Récit essentiellement généalogique et mythique, matrice d'une histoire monarchique, chrétienne, française et par là déjà nationale, elles ont fixé en langue vernaculaire la mémoire dynastique». Très précieuse et rare édition gothique de ces chroniques, en partie originale, la troisième en date et la seconde illustrée après celle qui immortalisa le nom de Vérard en 1495 ; dans cette édition, le texte est continué jusqu'à la date de 1513. L’iconographie magnifique se compose de 50 figures sur bois dont 27 de très grand format (230 x 170 mm) (205 x 170 mm), qui proviennent du fonds Vérard. Claudin dans sa célèbre bibliographie des incunables illustrés consacre une place primordiale à cette illustration et reproduit plusieurs des bois à pleine page. «On y remarque une suite de grandes planches qui occupent presque toute la page en tête de chaque livre. L'une d’elles, qui représente un combat en champ clos, rappelle la manière de l'artiste qui a dessiné « Le Baptême de Clovis » et « La Bataille de Tolbiac » dans « La Mer des Hystoires ». Les édifices et les arbres sont figurés en raccourci de la même façon. Le dessin est ferme, les tailles déliées, il y a de la souplesse dans les attitudes des personnages du premier plan, dont les visages expriment la diversité des sentiments qui les agitent. Les planches suivantes paraissent être d'une autre main. Le trait de dessin est plus lourd, les tailles sont plus épaisses. Dans celle qui représente le Sacre du Roi, l'archevêque de Reims, les évêques et les pairs de France apportent au monarque, assis près de l'autel, la Sainte Ampoule, la couronne, la bannière, l'écusson, les éperons et le glaive de justice, selon le cérémonial. Toutes les figures ont une expression de bonhomie qui ne déplait pas, malgré la naïveté de la composition. La planche qui représente Charles VIII entrant dans sa bonne ville de Paris est fort intéressante. Au premier plan, à gauche, les femmes se précipitent au-devant du Roi ; plus loin, l'auteur des «Croniques de France » présente son livre an monarque. Une troisième planche nous fait assister à l'arrivée du jeune roi Charles VIII à Paris, à son retour du sacre. Une députation vient lui souhaiter la bienvenue. Les costumes sont intéressants à étudier et les figures sont rendues avec un remarquable sentiment de réalisme ». Claudin. Histoire de l'Imprimerie en France, II, pp. 451 à 456. Outre leur remarquable intérêt iconographique, les grandes Chroniques de France présentent un intérêt capital pour l'histoire littéraire, linguistique et fondatrice de la nation française. L'édition fut partagée entre François Regnault et Guillaume Eustace et certains des exemplaires, tel celui-ci, portent sa devise sur le feuillet de titre ainsi que la grande devise de Eustace au verso (200 x 125 mm). Superbe exemplaire, grand de marges et très frais, revêtu d'une somptueuse reliure à la fanfare, doublée et mosaïquée, chef-d'œuvre de dorure réalisée par Lortic et inspirée des reliures Renaissance des Êve. Il provient des bibliothèques Rattier (1913, n° 3) et Édouard Moura (1923, n° 962) avec ex-libris. L’exemplaire cité par Bechtel: - Vente Paris (24 avril 2002, n° 28, 42000 €, maroquin Lortic, ex. Moura). - Librairie Sourget (Cat XXXV, mai 2007, n° 15, 75000 €, ex. Moura 962).