Recueil de deux éditions manuscrites de la même main, sur papier à l'encre brune. Première moitié du XVIIIe siècle. Petit in-4 [227 x 163 mm] de [1] f.-177 pp., [1 ff blanc] et [79] pp. Maroquin brun dos à cinq nerfs, très orné, large dentelle en encadrement sur les plats, tranches dorées sur marbrure. Reliure de l'époque. (Coiffes abîmées, piques de vers, petites galeries et mouillure marginale s’atténuant au fil des cahiers dans le fond intérieur.)
Reference : UNU-698
Parues en février 1700 Treize lettres [amoureuses] d'une dame à un cavalier est l'un des derniers ouvrages du poète-gazetier d'origine champenoise Edme Boursault (1638-1701). Ce petit roman épistolaire n'eut jamais l'honneur d'une édition séparée ancienne. Toujours insérées dans la correspondance de l'auteur, à la fin du recueil des Lettres nouvelles, les Treize lettres amoureuses connurent plusieurs éditions jusqu'en 1738 avant de tombées dans l'oubli durant deux siècles. Pendant près de 20 ans, de la fin du XVIIe siècle jusqu'à la Régence, madame de Lambert a exercé sur ses contemporains une influence morale et préparé le triomphe de l'esprit néo-précieux. D’abord installé dans l’Hôtel de Nevers, le salon transporté rue de Richelieu demeura en face des divertissements frivoles de Sceaux et des débauches de la cour du Régent, l’asile du bon goût et des beaux esprits, formant comme une antichambre de l’Académie française. La Métaphysique d'amour est le dernier ouvrage majeur de la marquise de Lambert Comme ses autres ouvrages, il est étroitement lié aux discussions qui agitaient le salon de la rue de Richelieu où adversaires et partisans des femmes se côtoyaient : Lassay et l'abbé Mongault d'un côté, de l'autre Fontenelle, La Motte, Montesquieu etc. Le texte n’était pas destiné à la publication mais une copie manuscrite se retrouvait entre les mains du Libraire F. Le Breton qui le fit débiter sous le titre de Réflexions nouvelles sur les femmes par une dame de la Cour, dont la Marquise de Lambert fit racheter la quasi-totalité des exemplaires pour les faire détruire. En 1729 l'édition sortit des presses de Gosse et Néaulme de La Haye rendait à l'ouvrage son titre original ; l'Avis du libraire précisait : « cette édition ne ressemble pas tout à fait à celle de Paris, qui a été faite sur une mauvaise copie (...) nous nous sommes servis d'un manuscrit authentique, qui a été communiqué mystérieusement par un des meilleurs amis de Madame la Marquise de L**, & qui nous a été envoyé. » De fait ils restituaient le début et la conclusion de l'ouvrage et c'est de cette édition que notre manuscrit est le plus proche avec quelques variantes, notamment dans le jeu des pronoms personnels nous/vous employés par madame de Lambert qui affecte de parler en homme. Il est déplorable que notre exemplaire, découvert en 1926 par Emile Henriot, soit silencieux et on ne saurait dire aujourd'hui à qui était destiné ce curieux manuscrit qui vient assembler deux textes dont la réunion n’est pas anodine. Mais il constitue un témoin particulièrement représentatif de la diffusion de ces productions de la littérature mondaine et précieuse qui selon l’expression de R. Marchal « existent d'abord en fonction du cercle restreint auquel elles sont destinées » et qui circulèrent dans ces mêmes cercles sous la forme d’éditions manuscrites à usage privé. (Notice complète sur demande.)
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