Hang-hô (Chine) juillet 186… (année non précisée) in-8 en feuilles
Reference : 23809
19 pp.Venant d’arriver en Chine afin de s’y installer comme négociant, le narrateur, anonyme, donne des détails sur le voyage qu’il vient d’effectuer: départ de Paris, embarquement à Marseille en même temps que 150 passagers sur le Péluse, l’un des paquebots de la Compagnie des Messageries Impériales, escales à Messine (évocation de Garibaldi) et à Alexandrie (caractère cosmopolite de la ville), arrivée au Caire (visite du bazar, de la mosquée de Méhémet-Ali et des jardins de Choubra), voyage à Suez par le train (gaspillage de matériel ferroviaire, travaux du canal de Suez), embarquement sur le Donaï, steamer confortablement aménagé, navigation en mer Rouge (pavillon britannique arboré sur l’îlot de Perim), golfe d’Aden, pointe de la Galle au sud de Ceylan, visite de l’île (Walk Valley; Cinnamon Gardens), Singapour (population chinoise et malaise), Saïgon puis arrivée à Hang-hô (Hang Hau, actuellement un quartier de Hong Kong), où il trouve une colonie européenne composée d’une cinquantaine de personnes (Français, Anglais, Américains, Allemands, Suisses et Portugais), et où un autre négociant est déjà installé. «Quand on débarque à Alexandrie, on est littéralement ahuri du mouvement désordonné qui s’opère de tous côtés, sur les quais et dans les rues. C’est un brouhaha, un tohu bohu et un vacarme faits pour rappeler, à ceux qui peuvent s’en souvenir, la confusion de la tour de Babel. Anglais, Français, Grecs, Italiens, Egyptiens, Turcs, tous jusqu’aux chiens et chameaux, crient, grognent, hurlent, se démènent, courent comme des possédés, sans que le nouveau venu dans cette bagarre puisse bien se rendre compte de ce qui se passe autour de lui» (p. 7). «Ce chemin de fer [entre Le Caire et Suez] m’a paru bien fait pour donner une idée de l’étendue à laquelle atteint en Egypte le gaspillage de toutes choses en général et de l’argent en particulier. Tout au long de la voie se trouve déposé, pourrissant sous la rouille et la poussière, un matériel suffisant pour établir au moins deux lignes pareilles de chemin de fer. Ce sont des entrepreneurs anglais qui ont fait ce chemin; on voit qu’ils ont profité de l’aubaine. Je voudrais conseiller aux bons parisiens que l’on invite de temps en temps à souscrire aux emprunts égyptiens, de venir voir ici l’emploi qu’on fait de leurs millions…» (pp. 10-11). « Sincapour est […] la véritable limite où s’arrêtent les souvenirs d’Europe que le voyage, jusqu’ici, n’a pu effacer, et où commencent les illusions de l’inconnu […]. La puissance colonisatrice, l’intelligence commerciale de l’Angleterre se sont depuis longtemps établies là, maîtresses de cette porte unique par laquelle doivent passer les produits des deux civilisations cherchant mutuellement à se rapprocher…» (pp. 18-19).Document bien conservé, d’une écriture régulière et fort lisible
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