Paris A. Quantin 1885, grand in-4 (31,5X23 cm), (1 feuillet de justificatif)-109 pages de texte(1 page blanche)-(2 feuillets de table et colophon). 21 compositions dessinées et gravées par Jean-Paul Laurens. exemplaire n°6/50 sur papier Japon tirage 300 ex. numérotés. Demi maroquin chocolat à coins à la bradel (Ch. meunier), tête dorée, tranches ébarbées, couverture conservée..Dos orné d'un décor mosaïqué avec en son centre la mitre papale.Rousseurs sur la couverture et les gardes, très rares dans l'ouvrage; petite usure à un coin et légers frottements.
Reference : DZN-1361
Cet exemplaire est constituée des 21 compositions en 3 états, d'un portrait de Victor Hugo par Brunox en deux états, une gravure supplémentaire en 1 état, une autre gravure supplémentaire en deux états, et d'un petit dessin original signé, collé en face de la page de titre
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Précieuse et rare édition de cette description de l’élection des papes, la première à être ornée de la magnifique planche dépliante. Paris, Antoine de Sommaville, 1655. In-12 de (6) pp., 50 pp., (8) pp., 63 pp., (1) p.bl., 72 pp., 2 planches dépliantes. Qq. piqûres. Plein vélin ivoire, dos lisse. Reliure de l’époque. 165 x 110 mm.
Edition définitive, remaniée et largement augmentée, de cet écrit érudit traitant de l’élection des papes. «Rare. Avec deux plans des conclaves. Le traité de Bignon porte la date de 1604.» (Catalogue Ruggieri n°137). Les trois éditions précédentes de cet ouvrage à succès, toutes parues dans le cours de l’année 1605, ne comptaient qu’une vingtaine de feuillets et une seule planche. «Jérôme Bignon est un des pères de l’érudition française. Bignon est né à Paris en 1589. Elevé par son père, homme très instruit et possesseur d’une bibliothèque importante pour l’époque, il prit tout jeune le goût de l’étude et acquit un savoir tel qu’il étonna Sirmond par sa précoce érudition. Henri IV ayant entendu parler de cet enfant extraordinaire voulut le connaitre et le donna pour compagnon à son fils, le Duc de Vendôme. En 1620, Jérôme Bignon devint avocat général au Grand Conseil et conseiller d’Etat. A partir de 1625 il remplit les fonctions d’avocat général au Parlement de Paris. Pendant quelque temps, en 1641, il fut grand maître de la Bibliothèque du Roi. Il mourut en 1656. Son ‘Traité de l’élection des Papes’ est fort rare. Lorsqu’il parut il obtint un véritable succès. A l’importance du sujet venait se joindre l’intérêt qu’inspire toujours l’œuvre d’un enfant réputé un prodige de science. Voici ce que dit Pérau sur la manière dont Bignon composa et publia ce travail: ‘Le Pape Clément VIII étant mort le 3 mars 1605, cette nouvelle fut le sujet d’une longue conversation entre le Duc (de Vendôme) et Bignon. Celui-ci entrant en matière avec cette facilité et cet ordre qui enchantoient tous ceux qui l’écoutoient, rapporta à ce sujet des traits si curieux que le jeune Prince, plein d’ardeur pour tout ce qui pouvoit l’instruire, exigea de Bignon qu’il rédigeât par écrit ce qu’il venoit de dire...’ Cet ouvrage fut imprimé sous le titre de ‘Traité sommaire de l’élection des Papes; plus le plan du Conclave’. Paris, 1605, in-8. Il eut un tel succès qu’en moins d’une année on en fit trois éditions. Bien que plus de deux siècles et demi nous séparent de la publication de cet opuscule, le travail de Bignon n’a pas perdu sa valeur; les dispositions canoniques qui réglementent l’élection du Pape sont les mêmes que de son temps. Entre les premières éditions du ‘Traité’ de Bignon, en 1605, et la dernière, réimpression publiée peu de temps avant sa mort, avait paru ce cérémonial confirmé par Urbain VIII; néanmoins il ne crut pas devoir remanier son travail; les bulles de Grégoire XV ne faisaient, à part quelques changemens dans les détails, que développer les constitutions précédentes et en préciser l’application. Le volume dans lequel ce ‘Traité’ a paru pour la quatrième fois a pour titre: ‘Cérémonial de l’élection des Papes dressé par le commandement du Pape Grégoire XV... A Paris, chez Antoine de Sommaville, 1655. 1 vol. petit in-8. Dans cette édition de 1655, Bignon ajouta en appendice à son œuvre primitive les bulles de Pie IV et de Grégoire XV. Deux planches accompagnent l’édition de 1655. La planche 2 est la plus intéressante ; en outre du plan des appartements du Conclave, elle donne la représentation de ce qui se passait dans Rome et dans le Conclave lors de la mort du Pape et à l’élection de son successeur. Le Plan du Conclave dressé le siège vacant par la mort de Clément VIII est le seul qui se trouvait dans la troisième édition du ‘Traité’ de Bignon. C’est dans ce conclave que fut nommé Léon XI.» (Préface de la réimpression faite en 1874).» L’érudition de Jérôme Bignon dans son livre intitulé ‘De l’élection des Papes’ surprit les savants de son temps. Scaliger, Casaubon, Grotius, Pithou, deThou, du Perron, Sirmond, etc. témoignèrent de l’estime pour ce jeune auteur. La présente édition est illustrée de deux planches dépliantes, le Plan du Conclave dressé après la mort de Clément VIII et le superbe Nouveau Plan du conclave fait le VII janvier 1655 à cause du siège vacant du Pape Innocent X... qui parait ici pour la première fois et qui montre ce qui se passait à Rome lors de la mort du Pape. Fort bel exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque. Localisation des exemplaires en France: B.n.F., Toulouse, Amiens, Grenoble et Angers.
Paris, Gaume frères et J. Duprey [Imprimerie P.-A. Bourdier], 1861 in-8, 64 pp., demi-basane moutarde modeste, dos à nerfs orné de pointillés et guirlandes dorés (reliure de l'époque). Coins abîmés.
Le grand publiciste ultramontain continue de s'en prendre à La Guéronnière, plume officieuse de Napoléon III, dont la plaquette Le Pape et le Congrès ne cessait de faire des vagues. RELIÉES À LA SUITE 9 pièces portant surtout sur les relations entre l'Église et le régime de Napoléon III : I. [DELACROIX (A.) :] Lettre aux Protestants du Gard, à l'occasion de leur jubilé séculaire, en mémoire du Synode de 1559 ; par Monseigneur l'évêque de Nîmes. Nîmes, typographie Lafare et Attenoux, s.d. [1859], pp. 73-96. Recension d'un mandement épiscopal de Claude-Henri Plantier, évêque de Nîmes de 1855 à 1875. - II. BÉCHARD (Ferdinand) : Du Projet de décentralisation administrative annoncé par l'Empereur. Lettres à M. le directeur de La Gazette de France. Paris, aux bureaux de la Gazette de France [Imprimerie de Dubuisson], 1864, 157 pp., un f. n. ch. de table. L'homme politique Ferdinand Béchard (1799-1870) a, comme député du Gard, joué un rôle important par son travail dans les commissions sur toutes les questions relatives à l'administration, au droit électoral, ainsi qu'aux rapports de l'État avec les collectivités. Émanant des rangs de la droite légitimiste, il en partageait les convictions en faveur de la décentralisation administrative, et c'est sur ce sujet que roulent la plupart de ses très nombreux ouvrages. - III. DAX (Armand-Jean-Antoine-Louis de) : Encore un mot sur le Pape et le Congrès. Paris, E. Dentu [Imprimerie de L. Tinterlin], 1860, 8 pp. En contradiction avec les idées de son milieu, Louis de Dax (1816-1872), plus connu pour ses ouvrages sur la chasse, dissocie en effet nettement dans cet opuscule le pouvoir spirituel du pape à sauvegarder et auquel il se dit en tant que croyant catholique soumis, de son pouvoir temporel de chef d'état sur les vastes États pontificaux d'alors, à ne pas perpétuer. - IV. [DUPANLOUP (Félix) :] Les Sociétés de charité et la circulaire du 16 octobre. Paris, Charles Douniol [Imprimerie de W. Remquet, Goupy], 1861, 46 pp. Porte sur une circulaire de Persigny du 16 octobre 1861 : elle proposait de reconnaître officiellement les associations de bienfaisance française. Plusieurs sociétés étaient nominativement citées dans le texte mais aussi la franc-maçonnerie dont l’organisation était jugée "purement philanthropique". Et comme la suite du texte émettait de fortes réserves sur la société de Saint Vincent de Paul dont les conférences locales étaient louées mais dont les "conseils ou comités provinciaux" étaient présentés avec suspicion, l'ensemble ne pouvait que choquer les milieux cléricaux et la presse catholique D'où la réaction assez vive de prélats tels que Monseigneur Plantier, évêque de Nîmes ou encore Monseigneur Dupanloup, évêque d’Orléans. - V. [GUIBERT (Joseph-Hippolyte) :] Lettre de Mgr l'archevêque de Tours à S. E. le ministre des cultes, au sujet de la circulaire de S. E. le ministre de la justice aux procureurs généraux. Paris, Charles Douniol [Imprimerie de W. Remquet, Goupy],, 1861, 15 pp. Sur une circulaire relative aux délits commis par les ecclésiastiques dans l'exercice de leurs fonctions. - VI. [DUPANLOUP :] La Brochure Le Pape et le Congrès. Lettre à un catholique. Par Mgr l'évêque d'Orléans. Paris, Charles Douniol, J. Lecoffre [Imprimerie de W. Remquet, Goupy], 1860, 32 pp. Comme la plupart des évêques "qui comptaient", Mgr Dupanloup ne pouvait se dispenser de commenter les attendus de la fameuse brochure gouvernementale. Et il le fait d'une manière très peu différente d'un ultramontain excessif comme Mgr Pie (cf. pièce VII), ce qui montre bien l'absence totale de recul des milieux catholiques face aux enjeux de la Question romaine. - VII. [PIE (Louis-Édouard) :] Lettre pastorale de Monseigneur l'évêque de Poitiers portant condamnation d'erreurs contenues dans divers écrits récents, notamment dans la brochure intitulée : Le Pape et le Congrès. Poitiers, Henri Oudin, 1860, 11 pp. - VIII. [PIE :] Discours prononcé par Mgr l'évêque de Poitiers dans son église cathédrale le 11 octobre 1860 à l'occasion du service solennel pour les soldats de l'armée pontificale qui ont succombé pendant la guerre. Paris, V. Palmé [Imprimerie de W. Remquet], 1860, 32 pp. Pour tous les meneurs ultramontains du pays, dont Mgr Pie (1815-1880) était une des figures de proue, les cérémonies célébrant les soldats pontificaux morts à Castelfidardo furent une occasion de renouveler leur opposition à la politique menée par Napoléon III en Italie. - IX. BILLOT (Frédéric) : Au duc d'Aumale. Lettre sur la moralité politique. Paris, Dentu, 1861, 32 pp. Violent pamphlet anti-orléaniste. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
Paris, Adrien Le Clère et Cie, 1837 in-8, XVI-542-[1] pp. et 644 pp., 3 frontispices (portraits du pape, des cardinaux Consalvi et Pacca), demi-veau vert, dos à nerfs orné (reliure de l'époque). Dos passés, début de fente au mors supérieur du tome I, qqs rousseurs. Envoi.
Rédigé à partir d'une importante documentation réunie pendant vingt-cinq ans, cet ouvrage, qui s'appuie sur une quantité considérable de pièces officielles, eut beaucoup de succès et fut traduit en plusieurs langues étrangères. Depuis un premier séjour à Rome, l'auteur (1772-1849) se prit de passion pour l'Italie et plus particulièrement pour la Ville éternelle. Du fait de ses fonctions successives —il participa aux négociations du Concordat comme secrétaire du diplomate Cacault — il ne fit que parfaire ses connaissances italiennes et c'est tout naturellement qu'il s'intéressa à l'histoire de la papauté. Il donna, respectivement en 1843 et 1844, une Histoire du pape Léon XII et une Histoire du pape Pie VIII.Plusieurs pièces reliées à la fin du tome I :- RAYNOUARD. Histoire du pape Pie VII, par M. le chevalier Artaud. S. l., Imprimerie Royale, octobre 1836, 16 pp.Extrait du Journal des Savants, septembre 1836.- Honorables et précieux témoignages du Saint-Siége en faveur de l'Histoire du pape Pie VII. Paris, Le Clere, s.d., 2 pp.- NETTEMENT. Etudes historiques. Histoire de Pie VII, par M. le chevalier Artaud (Deuxième édition). Paris, Imprimerie de Sapia, s.d. (1837-1838).Il s'agit de 4 articles (8 pp. chaque) parus dans la Gazette de France des 22, 29 décembre 1837, 6 janvier et 10 mars 1838.- ARTAUD DE MONTOR. Arioste. [Paris], Imprimerie de Sapia, s.d., 14 pp.Extrait de la Gazette de France du 5 avril. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
Précieux et extraordinaire exemplaire de la première édition de la bible de Frizon censurée par la Sorbonne, dédicacée au roi Louis XIII et reliée à l'époque en maroquin rouge doublé de maroquin rouge pour le Grand Dauphin (1661-1711). Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621 [Suivi de :] – Frizon, Pierre. Moyens pour discerner les bibles françoises catholiques d'avec Les Huguenotes. Paris, Jean Richer, 1621. 2 tomes en 3 volumes in-folio à 2 colonnes de : I/ (6) ff. dont 1 frontispice, 583 pp., 28 gravures dans le texte ; II/ (2) ff., 508 pp., 21 gravures dans le texte; III/ pp. 509 à 863, 1 f. numéroté 864, 3 pp. numérotées 510 à 512, 90 pp., (27) ff., 21 gravures dans le texte, 2 gravures au titre, 1 carte. Ainsi complet. Reliure du dix-septième siècle en maroquin rouge ; double encadrement de trois filets dorés sur les plats avec fleurs-de-lys aux angles, dos à nerfs fleurdelisés, doublures de maroquin rouge à dentelle dorée et cadre central de trois filets dorés avec fleurs-de-lys aux angles, gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure. Reliure royale réalisée vers l’année 1678 en maroquin doublé de maroquin.
Première édition de cette célèbre Bible française illustrée, dite Bible de Frizon, censurée par La Sorbonne dès sa parution. En 1689, La Caille en faisait aussi l'éloge et Michel de Marolles en signalait les gravures. Cette édition de la Bible est la première qui ait été faite à Paris ; elle est très rare, & l'on n'en connoit presque point d'exemplaires : il en existe deux à Paris ; l'un dans la bibliothèque du Roi, l'autre dans celle des Célestins. L'impression en est fort belle (G. F. de Bure, Bibliographie instructive, 1763, 1, n°31). - Duportal, Catalogue, 412. Cette première édition de cette version de la Bible de Louvain, jugée encore trop protestante par la Sorbonne, constitue la première bible française illustrée de gravures en taille douce. L'ouvrage tient le premier rang parmi les livres illustrés du temps de Louis XIII, avec 70 eaux-fortes originales comportant plus de 900 sujets, auxquels s'ajoutent un frontispice de Michel Lasne, deux vignettes et une carte. À côté d’artistes restés anonymes, la plupart des grands dessinateurs ou graveurs de l'époque ont contribué à l'illustration de l'ouvrage : notamment Claude Mellan, Michel Lasne, Léonard Gaultier, M. Van Lochom, Melchior Tavernier, Jean Zniarnko, M. Faulte, etc. Œuvre majeure de l'édition biblique, l'ouvrage est aussi un chef-d’œuvre de l'illustration française de son temps. « Cette bible de Frizon de 1621 est ornée de plusieurs figures très belles et fort estimées. On l’appelle vulgairement la Bible de Richer, qui est recherchée des curieux » (Histoire de l’Imprimerie, page 244). La première Bible imprimée en français est celle de Jean de Rely, qui est une révision de celle de Des Moulins, imprimée en 1487 sur l'ordre de Charles V. Naturellement cette Bible n'était pas une version littérale, mais une Bible historiée, comme il est écrit au folio 353. Un exemplaire se trouve à la bibliothèque Nationale et un autre à l'Arsenal à Paris. En 1528, Lefèvre d'Étaples finit la traduction entière de la Bible, qui fut imprimée à Anvers. Le travail de Lefèvre était basé sur la Vulgate (rendue fidèlement pour la première fois dans une traduction française). Il n'était pas destiné en lui-même à devenir la Bible populaire du peuple français, mais il préparait la voie pour un tel bienfait. Ce travail devint le modèle que les protestants et catholiques suivirent. En 1535, Pierre Robert Olivetan produisit une nouvelle traduction qui suppléait aux faiblesses de la version de Lefèvre. Natif de Picardie, il fut un des leaders de la Réforme en France. A cause de l'opposition rencontrée en France la première édition de cette Bible fut imprimée à Neuchâtel (en Suisse), les autres le furent à Genève. Malgré la censure, bien des Bibles de Genève entraient en France. Citons un passage du livre "Histoire des protestants en France", p. 68, qui montre le travail de quelques chrétiens de l'époque "étudiants et ministres, porte-balles, porte-paniers, comme le peuple les appelait, parcouraient le pays, un bâton à la main, le panier sur le dos, par le chaud et le froid, dans les chemins écartés, à travers les ravins et les fondrières de campagne. Ils s'en allaient, continue Mr de Félicé, frapper de portes en portes, mal reçus souvent, toujours menacés de mort, et ne sachant le matin où leur tête reposerait le soir". En 1566, René Benoît publia une traduction de la Bible, qui fut censurée par la Sorbonne en 1567 et finit de paraître en 1568. Benoît dut s'humilier devant la Sorbonne et reconnaître que sa traduction était une copie de celle de Genève, qui devait par conséquent être rejetée. Il en fut de même de la révision que Pierre Besse dédia à Henri IV en 1608, de celle de Claude Deville en 1613, et de celle de Pierre Frizon dédié à Louis XIII en 1621. « Le [Pape] PauI IV ordonne que toutes les Bibles en langue vulgaire ne peuvent ni être imprimées ni être gardées sans une permission du Saint-Office. C'était en pratique la prohibition de la lecture des Bibles en langue vulgaire » (Dictionnaire de Théologie Catholique, 15, col. 2738). La quatrième règle de l’Index (des livres interdits) publié par le pape Pie IV déclare : "L'expérience prouve que si l'on permet indistinctement la lecture de la Bible en langue vulgaire, il en arrivera par la témérité des hommes plus de mal que de bien." Le pape Sixte-Quint fait savoir expressément que personne ne peut lire la Bible en langue vulgaire sans une « permission spéciale du Siège apostolique ». Merveilleux exemplaire relié par Luc-Antoine Boyet dont on reconnait les fers caractéristiques (Esmerian, Deuxième partie). Le contraste entre l'altière élégance de la doublure et des plats et la luxuriante richesse des coupes symbolise la primauté de Boyet dans l'art de la reliure française au XVIIe siècle. « Il fut sans doute le premier relieur qui s'attacha et réussit à si bien soigner cette façon du corps d'ouvrage. Il excelle notamment dans le choix du maroquin, la confection de la couture et de l'endossage, les chasses basses. » Précieux et extraordinaire exemplaire royal offert vers l’année 1678 à Louis de France, Dauphin, appelé Monseigneur et surnommé Le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661. Chacun des trois volumes comporte en queue du dos et sur la pièce de tomaison la marque reproduite par Olivier-Hermal (Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris 1934, pl. 2522, fer n° 17), la référence incontestée en la matière, ainsi analysée : « Nous estimons que ce fer (associant une fleur de lys et un dauphin, tous deux surmontés de la couronne des princes de sang) a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin (à compter de l'année 1678) et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » Cette analyse était confirmée par Jean Toulet, l’ancien conservateur en chef de la réserve de la B.n.F. Quelques clercs contemporains contestent cette attribution et méconnaissent la science héraldique de l'âge classique. Aucun fer héraldique, à notre connaissance, comportant plusieurs emblèmes royaux ne fut créé au XVIIe siècle dans un but simplement ornemental. Ce fer armorié, composé d'une fleur-de-lys couronnée et de l'emblème du dauphin surmonté de la couronne des princes de sang fut « frappé dès 1678 sur des volumes destinés au Grand Dauphin » adolescent et ce n'est qu'ensuite, le dauphin majeur utilisant les armoiries reproduites par Olivier, planche 2522 fers 1 à 9, que ce fer n° 17 « fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau » (Olivier-Hermal). Cette nuance héraldique, certes éloignée de nos préoccupations modernes, a apparemment échappé à la sagacité de certains amateurs contemporains les amenant à rejeter globalement l'appartenance princière de l'ensemble des volumes frappés du fer héraldique n° 17. Imaginer en effet qu'au Siècle de Louis XIV, un tel fer héraldique royal eut pu originellement être poussé sur des livres à titre simplement ornemental est une hérésie héraldique. M. J. - P. - A. Madden fut le premier à consacrer une étude historique à ce fer héraldique. (Voir «Le livre, année 1880 »). Au terme d'une analyse documentée, et qui fait autorité, il concluait que ce fer « se trouvait frappé au dos de nombreux volumes adressés au Dauphin et imprimés de 1678 à 1706, c'est-à-dire de sa dix-septième à sa quarante-cinquième année ». L'on sait qu'un demi siècle plus tard, en 1934, Olivier-Hermal confirmait la destination de ce fer héraldique en la réservant aux premières années de son apparition (à compter de 1678). «Nous avons rencontré ce fer n°17 sur des volumes dont la date de publication est tantôt antérieure, tantôt postérieure à la mort du Grand Dauphin (1711). Nous estimons que ce fer a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » (Olivier-Hermal). Jean Toulet, ancien Conservateur en Chef de la Réserve des livres rares à la B.n.F. et autorité incontestée pour la période classique, considère que les très rares volumes de la fin du XVIIe siècle reliés en maroquin d'époque doublé de maroquin ornés d'une simple fleur-de-lys étaient bien évidemment destinés aux princes de sang royal. Les somptueuses reliures recouvrant cette bible censurée par la Sorbonne, décorées avec une extrême élégance, sont l'œuvre de l'atelier de Luc-Antoine Boyet. Boyet travaillait alors pour le Grand Dauphin et « la pratique du bon goût aristocratique, à la fin du XVIIe siècle, voulait que l'on minimise le plus possible la marque d'appartenance et la dimension des armoiries ornant les reliures. » Louis de France appelé Monseigneur, dit le Grand Dauphin, reçut en naissant la croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit ; il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il épousa le 7 mars 1680, à Châlons-sur-Marne, Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, décédée en 1690, qui lui donna trois fils. Reçu chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1682, il fit quelque temps campagne en Allemagne et en Flandre (1688-1694), mais fut constamment tenu à l'écart des affaires par Louis XIV. Le Grand Dauphin épousa secrètement vers 1695 Marie-Émilie Joly de Choin. Il mourut le 14 avril 1711, de la petite vérole, au château de Meudon. Cet exemplaire prestigieux fut catalogué et reproduit en couleur il y a 20 ans par Pierre Bérès au prix de 450 000 FF (70 000 €) « Livres et Manuscrits significatifs et choisis, N°25 ». Pierre Berès cataloguait alors 275 000 FF l’édition originale de 1544 de « Délie » de Maurice Scève, 300 000 FF les Œuvres de Rabelais de 1556 et 675 000 FF (≈ 100 000 €) le fameux exemplaire en vélin de l’époque de l’édition originale de 1555 des Œuvres de Louise Labé Lionnaize. Ce volume cote aujourd’hui plus de 650 000 €, un exemplaire passé à New York en reliure moderne venant d’être vendu 450 000 € à un bibliophile européen.
Paris, Adrien Le Clère et Cie, 1836 2 vol. in-8, XVI-542-[1] pp. et 644 pp., frontispice (portraits du pape, des cardinaux Consalvi et Pacca), demi-veau bleu, dos lisse orné en long (rel. de l'époque). Rousseurs mais bon exemplaire.
Rédigé à partir d'une importante documentation réunie pendant vingt-cinq ans, cet ouvrage, qui s'appuie sur une quantité considérable de pièces officielles, eut beaucoup de succès et fut traduit en plusieurs langues étrangères. Depuis un premier séjour à Rome, l'auteur (1772-1849) se prit de passion pour l'Italie et plus particulièrement pour la Ville éternelle. Du fait de ses fonctions successives —il participa aux négociations du Concordat comme secrétaire du diplomate Cacault — il ne fit que parfaire ses connaissances italiennes et c'est tout naturellement qu'il s'intéressa à l'histoire de la papauté. Il donna, respectivement en 1843 et 1844, une Histoire du pape Léon XII et une Histoire du pape Pie VIII. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT